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L’EX-COACH PRÊT POUR LES SÉRIES... ÉLECTORALES

LA POLITIQUE EN QUESTIONS

OLIVIER BOSSÉ obosse@lesoleil.com

Longtemps reconnu pour ses coups d’éclat derrière un banc de hockey, Richard Martel se montre plus subtil depuis son arrivée en politique. Mais l’ex-entraîneur devenu député fédéral de Chicoutimi—le Fjord et lieutenant québécois du chef du Parti conservateur du Canada, reprend ses bonnes vieilles méthodes quand vient le temps de vilipender l’adversaire libéral et son plan de match pour la relance.

Q Qu’est-ce que les conservateurs auraient fait de mieux que les libéraux pour gérer la pandémie?

R

Premièrement, le récent budget des libéraux, c’est un budget électoraliste. Il n’y a pas de plan de sortie de crise. Il n’y a pas de plan de création d’emplois, dans ce budget-là. Pas de plan de retour à l’équilibre budgétaire. Pas de plan pour une réouverture progressive de l’économie. Même pas de plan en santé mentale !

Je pensais que ce serait un budget de sortie de crise, mais ce n’est pas ce qu’on a eu. On a un gouvernement qui n’a aucun problème à faire des annonces, à dépenser l’argent des contribuables juste pour se faire réélire. On est bien déçus de ça, mais le gouvernement n’a pas de plan de relance économique.

Q Pouvez-vous me donner un point positif dans le récent budget de 101 milliards$ de dépenses déposé par le gouvernement de Justin Trudeau?

R Continuer l’aide aux entreprises qui ont de la difficulté, bien sûr. Dans ce budget-là, il n’y a pas encore d’augmentation de taxes ou d’impôts, mais on sent qu’à un moment donné, ça va arriver. On ne peut pas continuellement dépenser comme ça sans jamais rembourser, c’est impossible. Tout le monde sait ça ! Le bar ouvert, ça ne peut pas être continuel.

Q Des élections fédérales approchent. Quelle est la raison principale pour remplacer Justin Trudeau par Erin O’toole au poste de premier ministre?

R Erin O’toole est un chef qui s’assume, qui prend des décisions, qui a du leadership, qui est stratégique. C’est un gars organisé qui connaît ses dossiers. On est en confiance avec cet homme-là.

Le gouvernement Trudeau est toujours en retard sur... sur tout ! Fermeture des frontières, négociations des vaccins, c’est continuel. Il arrive toujours à la remorque. Pas capable de prendre des décisions, d’anticiper, de voir plus loin. Tout le temps être poussé par l’opposition pour prendre des décisions.

Notre chef, c’est pas ça. Notre chef prend des décisions, sait où il va, est capable d’anticiper, avec un bon jugement. C’est pour ça !

Q Depuis la création du Bloc québécois, il y a 30 ans, le Parti conservateur n’a jamais eu plus de 12 députés au Québec. Comment ne pas retourner dans le rôle de troisième parti au Québec pour une 10e élection de suite?

R On a confiance avec notre chef pour la prochaine élection. Mais tu as raison. Depuis les années

Mulroney, le maximum de députés qu’on a eus au Québec, c’était 12.

Beaucoup de choses jouent dans une campagne électorale. Il y a ça, mais aussi le désir des gens de changer de gouvernement. Ça s’ajoute.

Q Ce n’est pas la première fois que vous êtes pressenti à la mairie de Saguenay, avec des élections municipales cet automne. Toujours pas intéressé ?

R Non, du tout. J’adore le fédéral. J’ai pris beaucoup d’expérience depuis l’été que j’ai été élu, en juin 2018.

C’est un retour aux sources parce qu’au début, j’étais un professeur. Je suis ensuite arrivé dans le hockey et ç’a fait boum ! J’ai eu ma carrière dans le hockey.

Quand j’ai accepté de me présenter, j’ai dû étudier beaucoup. Une chance que j’avais de la méthodologie de travail apprise à l’université pour assimiler tous les enjeux.

Q Vous êtes député depuis trois ans et en serez à votre troisième campagne électorale. Estimez-vous avoir gagné en crédibilité ?

R En élection partielle [en 2018], c’était d’abord de m’identifier comme homme politique. Avec le passé que j’avais comme gars de hockey, c’était difficile.

Mais durant la partielle, j’ai convaincu les gens de m’essayer comme député. J’ai dit : « Si je ne fais pas le travail, vous me tasserez ! Vous allez voir comment je vais fonctionner. »

À la dernière élection [en 2019], le Bloc a été très fort, surtout dans notre région [du Saguenay-lacsaint-jean]. Mais j’ai réussi à passer ma deuxième élection, même si je n’étais pas encore un député établi. C’est comme au hockey, la deuxième année est toujours plus difficile.

On reconnaît maintenant que je suis établi et que les gens sont satisfaits. Parce que le but d’un député, c’est avant tout de servir ses citoyens.

Dès qu’on est arrivés ici à notre bureau [de député], le fait que j’étais connu, les gens étaient très à l’aise de venir nous voir. On a fait un travail extraordinaire, à mon avis, et j’ai de très bons employés. On performe !

Q Remplissez-vous vos fonctions de député avec la même fougue que quand vous étiez entraîneur ?

R Pour avoir cette fougue-là, il faut maîtriser le contenu et aussi avoir de l’expérience.

Dans le milieu, c’est arrivé vite. J’ai appuyé un candidat qui est devenu chef [Erin O’toole] dans la course au leadership, puis j’ai eu la job de lieutenant [du Québec]. [Il était le seul député conservateur du Québec à appuyer M. O’toole dans la course à la chefferie du parti.]

Richard Martel aime les challenges. Souvent, il ne regarde pas quand est-ce que je peux prendre tel ou tel poste, ça me prend combien d’années d’expérience ? Je suis une personne qui saute dans les défis ! J’ai toujours été comme ça. Dans la vie, on me disait toujours : attends, as-tu de l’expérience ? Non. Moi, je sautais dans l’action. Je m’organisais pour réussir et atteindre les résultats.

Mais bien sûr que l’expérience entre en ligne de compte et je suis devenu de plus en plus confortable.

Q En terminant, je ne peux pas m’empêcher de vous demander quelle a été la nouvelle la plus importante dans le hockey au Québec cette semaine: Patrick Roy qui se prend un agent, Jonathan Drouin qui prend une pause ou Cole Caufield qui prend du galon?

R C’est Jonathan Drouin. C’est un peu une énigme. Il s’est retiré... C’est l’humain et ça, ça m’atteint. C’est quoi la vraie raison ? J’espère juste que tout va aller bien pour lui et qu’il va reprendre l’action.

Junior majeur, c’était l’un des meilleurs. Il a beaucoup de talent. Je l’ai vu jouer au Mondial junior [de 2014] pour Équipe Canada, à Malmö, en Suède, parce que je coachais en Suède à ce moment-là. Il dominait chaque fois qu’il était sur la patinoire.

Alors, espérons qu’il va être capable de se retrouver et de revenir plus fort.

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