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REVENIR À L’ESSENTIEL

GUILLAUME ROY JOURNALISTE DE L’INITIATIVE DE JOURNALISME LOCAL groy@lequotidien.com

Avez-vous déjà pensé partir faire le tour du monde à vélo… en famille ? Même si le projet paraît complexe, des familles avec de jeunes enfants ont choisi de découvrir la planète un coup de pédale à la fois.

Le Progrès vous présente deux familles, une suisse et une québécoise, qui ont opté pour ce mode de vie.

Pour Bertrand Lemeunier et Vanessa Richard, la vie à vélo permet de revenir à l’essentiel et de vivre un coup de pédale à la fois. Après avoir voyagé sur deux roues de façon indépendante, puis en couple, ils ont décidé de poursuivre ce mode de vie qui offre une liberté sans pareille avec leurs deux garçons.

« La vie à vélo est plus simple, parce que ça permet de revenir à l’essentiel », souligne d’emblée Vanessa Richard, une biologiste native du Lac-beauport. Il suffit de manger, de prendre soin de soi et de rouler. Le soir venu, la petite famille demande l’hospitalité à des villageois pour monter leur tente pour la nuit. Ces rencontres permettent de vivre des moments uniques, par exemple lorsqu’ils ont dormi dans la cour intérieure d’un temple à Taïwan. La rencontre d’une famille maorie, en Nouvelle-zélande, a aussi été particulièrement marquante, car cette dernière a incité Vanessa à écrire un premier livre pour enfant.

« On veut transmettre à nos enfants le plaisir qu’on a d’aller à la rencontre des gens et de vivre dans la nature », renchérit Bertrand Lemeunier, un photographe et vidéaste d’origine française. Ce dernier a notamment mis en image leur périple, dans le documentaire Growing On Two Wheels, sorti en août 2020, où le couple raconte comment il élève ses enfants sur la route. Ce documentaire a été sélectionné dans six festivals de films d’aventure et il a remporté deux prix, dont au Los Angeles Films Awards. La sortie de la version française est prévue en mai.

Ce mode de vie permet d’apprendre à faire confiance au chemin, et comme il faut traîner tout son matériel, il impose le minimalisme, un concept qui plaît aux deux parents. « Il ne faut pas chercher à tout prévoir et c’est une bonne leçon à tirer de la vie », poursuit-il. Il suffit d’avancer, un coup de pédale à la fois. « C’est un état d’esprit. On peut aller loin, même si on va lentement ». Avec les deux enfants, la famille parcourt environ 50 kilomètres par jour. Que ce soit dans Charlevoix, où ils ont une maison, ou sur la route, le couple de nomades intermittents fait l’école à la maison, question d’enseigner le plus possible dans la nature.

LA GENÈSE D’UNE VIE À VÉLO

C’est à Vancouver que le couple s’est rencontré. À l’époque, Vanessa revenait d’un séjour d’un an à vélo en Amérique du Sud, alors que Bertrand terminait sa traversée du Canada. « J’ai vu une photo de Bertrand en vélo dans le journal et une amie me l’a présenté »,

note Vanessa, qui a rapidement été charmée par l’esprit voyageur de son comparse. Tous deux voulaient repartir à vélo, et après un court séjour au Québec, ils sont partis rouler un an au Brésil… où a été conçu le premier poupon de la famille, Léo, qui est né au Québec.

« Pour nous, il n’y a pas eu de questionnement, parce que c’était évident que l’on voulait continuer de voyager à vélo, remarque Vanessa. Pour nous, c’est un mode de vie et c’est là qu’on se sent bien. Et avec les enfants, c’est souvent plus facile en voyage qu’à la maison. »

Après une pause pour terminer un livre, ils partent un mois en Pologne, pour tester le concept de rouler en famille, puis en Nouvelle-zélande quelques mois plus tard, pour filmer un documentaire. Dès leur arrivée en Océanie, ils apprennent que Vanessa est enceinte de leur deuxième garçon, Lucas. Qu’à cela ne tienne, ils adaptent le rythme et poursuivent l’aventure.

Quand Lucas a un an et demi, le couple repart à Taïwan pour trois mois, avant de filer vers le pays des Kiwis à nouveau.

La petite famille est revenue au Québec en 2019 et tout le monde a des fourmis dans les jambes à l’idée de repartir. Cet été, une virée de trois mois au Québec, notamment sur la Côte-nord, l’île d’anticosti et en Gaspésie, est à l’horaire. Par la suite, la petite famille planifiera son prochain long voyage, d’au moins un an, peut-être deux, mais la destination n’est pas encore choisie. De toute façon, ce n’est pas la destination qui importe, car « le bonheur est sur la route », estime Vanessa.

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2021-05-01T07:00:00.0000000Z

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