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Remettre les services publics sur les rails

La convention collective des travailleuses et des travailleurs delafonctionpubliquequébécoiseestéchuedepuisle31mars 2020. Plus d’une année plus tard, une entente se fait toujours attendre. Si les propositions du gouvernement du 31 mars 2021 laissent présager un mouvement dans la bonne direction, ce n’est pas suffisant. Tant les conditions de travail que les salaires doivent être encore bonifiés si on veut remettre les services publics sur de bons rails.

Malgré un appel pressant du premier ministre François Legault à conclure rapidement les négociations en mars 2020, appel auquel la FTQ a répondu présente, elles ne progressent pas beaucoup. « Les travailleuses et travailleurs sont fatigués, irrités par ce manque de reconnaissance du gouvernement. Pourtant, nous avons déposé des propositions raisonnables et acceptables, mais ça traîne du côté du gouvernement. Il est temps que ça bouge », déclare le président de la FTQ, Daniel Boyer. « Pour remettre les services publics sur les rails, il faut investir entre autres dans l’amélioration des conditions d’exercice d’emplois, favoriser l’attraction et la rétention du personnel et bonifier les salaires. des milliards de dollars ont été injectés dans l’économie du québec et nous l’ avons salué, il doit bien y avoir de l’argent pour les femmes et les hommes qui soignent, éduquent et prennent soin de notre population », poursuit le président de la FTQ. On entend beaucoup parler des professeurs et des préposés aux bénéficiaires, mais ils sont loin d’être les seuls en santé, en éducation et dans les services sociaux à mériter une attention particulière.ils sont nombreux à travailler depuis des années dans des conditions précaires tout en tenant à bout de bras des services publics qui méritent mieux.

UN PETIT MOUVEMENT QUI DOIT S’ACCÉLÉRER

Si la présidente du Conseil du Trésor, Mme Sonia Lebel a déposé à la fin mars de nouvelles propositions, elles sont jugées insatisfaisantes par le président de la FTQ. « C’est un petit mouvement qui doit maintenant s’accélérer », ajoute Daniel Boyer. Les montants mis sur la table ne permettent pas de consolider les services attendus par la population québécoise. «Aujourd’ hui, on n’ est pas capable d’attirer ou même de retenir les employés dont la fonction publique a un cruel besoin. que ce soit à cause du retard salarial ou en raison des mauvaises conditions de travail, on n’est pas capable d’avoir le personnel nécessaire », précise le président de la FTQ.

UN RETARD SALARIAL CRIANT

« Je dis bravo M. le Premier ministre quand il dit qu’il faut embaucher, mais pour relever ce défi, il faut proposer de meilleurs salaires. Le retard salarial actuel du secteur public est, selon nos calculs, de 9,2%. On peut s’ obstiner sur les chiffres, mais il ne cesse de s’agrandir année après année. » Il y a beaucoup de mythes qui sont à déboulonner dans le secteur public. Par exemple, la moyenne salariale des travailleuses et travailleurs représentés par la FTQ est inférieure à 40 000 $. La moyenne salariale des employés occasionnels et temporaires FTQ (autres que régulier) est de 28 184,00 $. 42 % des travailleuses et travailleurs n’ont pas de permanence ou de poste a temps complet et nous représentons 73,8 % de femmes.

Daniel Boyer se demande comment un jeune ouvrier spécialisé, un plombier, un électricien peut choisir la fonction publique quand il va gagner 30 % de moins que sur les chantiers. Comment un psychologue peut être motivé à travailler dans le public alors, qu’à compétences égales, il peut envisager un salaire trois fois plus élevé dans le privé ?

DES CONDITIONS DE TRAVAIL À MODERNISER

Mais l’attraction et la rétention du personnel ne passent pas uniquement par une revalorisation salariale. la conciliation travail-famille est au coeur de nombreuses demandes. Le secteur privé en tient de plus en plus compte et le public prend constamment du retard dans ce domaine aussi. « On ne parle pas seulement de vacances, mais d’ horaire plus judicieux, plus compatibles avec une vie personnelle épanouie. En santé, par exemple, la multitude de temps partiels pourrait être bonifiée pour faire des temps complets. Ça rendrait les postes plus attrayants », explique le président de la FTQ. Le gouvernement doit mettre l’énergie et l’argent nécessaires pour rendre aux services publics une force qui lui manque depuis longtemps. Les employés et tout particulièrement les employés de soutien portent les réseaux à bout de bras. Ils sont à bout de souffle, le taux d’absentéisme est un symptôme inquiétant. Il est temps d’écouter la base et de répondre avec force aux besoins pour que les Québécoises et les Québécois bénéficient de services à la hauteur de leurs attentes.

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