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UNE ANNÉE DE PROFONDS CHANGEMENTS

SÉBASTIEN LAJOIE sebastien.lajoie@latribune.qc.ca

SHERBROOKE — Le sport québécois est durement éprouvé depuis le début de la pandémie de la COVID-19. Que ce soit au niveau récréatif ou compétitif, tous les milieux ont été touchés de plein fouet et certains sports ont vu leur saison annulée. L’incompréhension, la grogne et la résilience ont fait partie des sentiments qui animent la communauté sportive. Les jeunes, entre autres, devront se réapproprier le plaisir de l’activité physique, dit Isabelle Charest.

La ministre déléguée à l’éducation responsable des dossiers concernant le sport, les loisirs et les saines habitudes de vie a accordé une longue entrevue à La Tribune cette semaine sur cette année sportive difficile.

Une entrevue que vous pouvez écouter dans son intégralité sur notre Balado MAG sports, disponible sur notre site internet.

À l’aube d’une période estivale qu’elle prévoit, et espère, semblable à celle de 2020, la députée de Bromemissisquoi estime que l’approche globale à la pratique sportive et récréative devra changer. Un peu.

« Ce qu’on a réalisé, c’est à quel point le sport organisé est important. Je crois que la situation actuelle va changer la dynamique de comment nos jeunes apprennent à faire du sport. C’était très éclairant comme situation, on le constate. Quand ils ne font pas de sports organisés, les jeunes ont de la misère à s’activer, et ça, c’est problématique. On devra cibler ça et y travailler », estime-t-elle.

« Les jeunes doivent se réapproprier le plaisir de l’activité physique pour le plaisir de bouger, pas seulement pour faire du sport avec un but compétitif, reprend Isabelle Charest. On a vu les gens, les adultes, se réinvestir dans les activités de plein air, la randonnée, la raquette, le vélo... Les jeunes doivent se réapproprier le plein air et tout ça. C’est un des constats que j’ai faits : il faut développer le plaisir de faire du sport, de bouger pour le plaisir de bouger, pas juste pour avoir un résultat. »

GROGNE

« Je parlais beaucoup avec les gens de hockey, qui me disaient : “On ne peut pas jouer au hockey ! ” Non, mais vous pouvez vous rassembler pour faire d’autres activités, pour devenir éventuellement meilleurs au hockey. Vous pouvez vous lancer des défis. Soyons créatifs ! C’est ce qu’on va devoir travailler et c’est ce qui a été révélé au grand jour pendant la pandémie », poursuit-elle.

Car la grogne était palpable. Surtout au hockey, qui a vu la fin de sa saison 2019-20 amputée, alors que la saison 2020-21 fut en grande partie annulée.

Si la LHJMQ a pu avoir une saison, c’est qu’elle a bénéficié d’une aide gouvernementale importante.

Pourtant, Hockey Québec, qui régit la LHMAAAQ et les autres niveaux de hockey inférieurs, n’a pas eu ce luxe.

Ailleurs, que ce soit aux États-unis ou en Europe, le hockey se déroulait à peu près « normalement », monnayant l’application de certaines mesures sanitaires.

En se comparant, les hockeyeurs d’ici ont froncé les sourcils.

Avait-on des études comparatives, des études épidémiologiques en main, à soumettre aux différentes fédérations pour expliquer les décisions de la Santé publique ?

« Des études approfondies, il n’y en a pas des tonnes. On est en plein dans la crise, on n’a pas des années d’expérience et il fallait prendre la situation dans un tout. On ne peut pas comparer le Québec avec son système de santé et la charge qu’une éclosion peut avoir sur un système de santé, et une autre province, ou un autre pays. Ça n’a pas de lien. Ce qui dictait les décisions, et qui les dicte encore, c’est quels sont les effets d’une éclosion sur notre système de santé ? » argue Isabelle Charest.

« Il faut y aller dans sa globalité. Je pense aux gyms par exemple. À la minute où on attend une éclosion pour fermer, il est trop tard. On a vu ce qui s’est passé au Méga Gym à Québec entre autres. Il fallait prévenir, on ne pouvait pas attendre d’avoir des éclosions partout pour agir, c’était une gestion de risque. Malheureusement, le sport, parce qu’on est en action, en interaction proche, et qu’il y a forcément des rassemblements une fois le match terminé, ça agaçait la Santé publique. Dans la gestion de risque, la Santé publique devait gérer ces options et voir comment ça va se répercuter dans le système de santé. »

« On a vu certaines éclosions dans le milieu sportif. Je pense au hockey, entre autres : la LHJMQ, où il y avait un protocole très serré, strict et des moyens pour le mettre en place, et il y a quand même eu des éclosions », rappelle la ministre.

RETOUR À LA NORMALE?

La vaccination progresse, l’été approche. Se dirige-t-on tranquillement vers un retour à la normale, vers un été, disons, un peu plus animé ?

« Je crois que ça va ressembler à 2020. En juin, on prévoit qu’une grande proportion de la population va être vaccinée et la plupart des activités sportives se font à l’extérieur. Et on sait que c’est moins problématique (la contagion) qu’à l’intérieur. J’ai bon espoir que ça va bien se passer. La vaccination va bien, je suis pas mal confiante pour la suite des choses. Il va y avoir l’application des mesures sanitaires malgré tout, on ne s’en sauvera pas cet été, les gens ont besoin d’être rassurés. Il demeure toujours une certaine crainte de la propagation. J’ai bon espoir qu’on va reprendre une pratique quasi normale cet été. »

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2021-05-01T07:00:00.0000000Z

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