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LE TOUR DU CHAPEAU UNIQUE D’YVAN PONTON

SYLVAIN ST-LAURENT sstlaurent@ledroit.com

Yvan Ponton aime dire qu’il a «programmé» certaines portions de sa carrière.

C’est quand même intéressant. Parce qu’au petit et au grand écran, en tant que comédien, on se souvient beaucoup de lui pour ses rôles dans des films et des séries portant sur le hockey.

Il a entrepris sa carrière sur le plateau de Slap Shot. Le Québec a véritablement découvert à quel point il est doué durant les belles années de Lance et compte. Enfin, Les Boys lui ont permis de continuer à jouer, avec des patins aux pieds, pendant quelques décennies de plus.

Ces trois productions se retrouvent dans le top 10 des meilleurs films et séries de sports que les journalistes des Coops d’information vous présentent, ce week-end.

M. Ponton est aussi associé au tennis, puisqu’il a passé trois décennies à décrire les exploits des plus grandes vedettes de ce sport sur les ondes de RDS.

Il a également porté un costume d’arbitre pendant des années, grâce à la Ligue nationale d’improvisation (LNI).

Peut-on vraiment « programmer » autant de rôles et de fonctions associés au monde du sport ?

« Quand je dis que c’était planifié... En fait, c’était très vague au début », confie-t-il.

« En fait, j’ai toujours été fasciné par les westerns américains. Je m’imaginais jouer des rôles comme ça, quand j’étais au conservatoire. Je ne voulais pas nécessairement jouer les cowboys. Je voulais me retrouver dans l’action. »

« Au conservatoire, j’ai fait partie d’une des dernières cuvées qui travaillaient avec des professeurs de la vieille école. On travaillait avec les classiques français. »

M. Ponton est assez fier de tous ces rôles qui ont marqué l’imaginaire collectif.

Il est d’ailleurs incapable d’identifier celui dont on lui parle le plus, aujourd’hui.

« Je dirais que ça dépend des vagues. Ça dépend des reprises. En janvier, on a revu les films des Boys à la télévision. Quand je croisais des gens, à ce moment-là, on m’appelait souvent Jean-charles. Cela dit, je croise aussi des vrais fans mordus de Lance et compte. Et c’est un peu la même chose pour Slap Shot.»

TRENTE ANS AVEC MERCIER

Le personnage de Jacques Mercier a un petit quelque chose d’unique, dans la mesure où Yvan Ponton a pu l’incarner dans quatre décennies différentes.

L’entraîneur-chef rigide et colérique du National de Québec jouait déjà un rôle important, dans le tout premier épisode de la série, qui a été diffusé en 1986.

Après un passage obligé dans les médias et un détour chez le Canadien de Montréal, Mercier est revenu à Québec, en tant que directeur général, lors de la neuvième et dernière saison, en 2015.

« Réjean Tremblay a écrit ce personnage, dans le temps où il était sur le beat, en côtoyant Scotty Bowman. Scotty avait quelques personnalités, vous savez. Il pouvait être à la fois attachant et tranchant. »

Jacques Mercier n’était pourtant pas, au départ, une copie carbone du légendaire coach du Canadien.

« Nous avons tourné plusieurs scènes au Colisée. Là-bas, j’ai pu faire la connaissance de Michel Bergeron. Les gens des Nordiques ont été extraordinaires, dans la mesure où ils m’ont permis d’aller partout où je voulais être. J’ai pu regarder Michel travailler derrière le banc. J’ai pu assister aux points de presse avec les journalistes. À l’époque, ça se passait dans son bureau et il n’y avait pas de caméras. Tout ça m’a permis de donner une saveur incroyable au personnage. »

Yvan Ponton a continué à échanger avec d’autres entraîneurs, au fil des ans. Ça lui a permis de faire évoluer son personnage, dans un monde qui est en constante évolution.

« Jacques Mercier, tel qu’on le connaissait au départ, ne pourrait pas exister aujourd’hui. Quand je croisais Jacques Demers, dans les studios de RDS, il m’appelait coach et il me parlait de tout ça. On ne peut simplement plus coacher comme ça, aujourd’hui. »

JEAN-CHARLES, LE PIONNIER

En 2021, on se pose encore la question. Un hockeyeur ouvertement gai pourrait-il être accepté par ses coéquipiers hétéros ?

Les Boys ont pourtant répondu à cette interrogation, en 1997.

Le coming out bien involontaire de l’avocat Jean-charles Taillefer a été un des plus grands punchs du tout premier film de la série.

Une fois le choc initial encaissé, il n’a pas eu de mal à garder sa place au sein de la joyeuse bande d’amis.

« C’est-à-dire, à l’époque, ce n’était pas tabou. J’ai l’impression qu’on marche davantage sur des oeufs aujourd’hui », croit M. Ponton.

« Le personnage de Michel Barrette qui n’en revient pas, au départ, qu’on laissait Jean-charles prendre sa douche avec les autres. On lui dit rapidement de se taire. »

« Faut dire que Jean-charles marque un but, très rapidement, par la suite. »

Le hockey rassemble.

Nous avons appris, l’automne dernier, qu’un projet de film était en train de germer. Il pourrait prendre l’affiche en 2022. Si les comédiens originaux reviennent à l’écran, Yvan Ponton pourra se targuer d’avoir incarné deux personnages différents pendant un quart de siècle.

DROUIN, TOUJOURS VIVANT

Vingt ans avant Les Boys, en 1977, Yvan Ponton a chaussé les patins devant une caméra pour la toute première fois.

Le personnage de Jean-guy Drouin a existé le temps d’un film.

Il ne faut pas s’imaginer qu’il a eu moins d’impact.

Il paraît que Slap Shot rejoint encore, de nos jours, de jeunes amateurs de hockey.

« La roue continue de tourner. J’ai raconté cette anecdote assez souvent. Il y a quelques années, à la Coupe Rogers, les ramasseurs de balle m’avaient invité à leur rendre visite dans leur vestiaire. Quand je me suis pointé, je n’en revenais pas. Durant leurs pauses de 45 minutes, pour s’occuper, ils regardaient Slap Shot ! »

« Jacques Mercier, tel qu’on le connaissait au départ, ne pourrait pas exister aujourd’hui. Quand je croisais Jacques Demers, dans les studios de RDS, il m’appelait coach et il me parlait de tout ça. On ne peut simplement plus coacher comme ça, aujourd’hui. »

— Yvan Ponton

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