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En attendant mon tour

PATRICIA RAINVILLE prainville@lequotidien.com

Pendant que mon compagnon de page, Normand, s’inquiétait plus pour ses enfants, moi, c’est lorsque mes parents ont enfin été vaccinés que j’ai poussé un petit soupir de soulagement. Je pense que mes parents ont plus souffert de la pandémie que moi. Et je sais que s’ils attrapaient la COVID-19, ils seraient plus susceptibles de développer la forme grave de la maladie que moi. Quoiqu’on ne sait jamais avec ce capricieux virus.

Mes parents ont été de ceux qui ont dû rester littéralement encabanés durant des semaines, au printemps dernier. Mon père est du genre à traîner un rhume durant des jours et des jours, voire des semaines, alors il était hors de question qu’il risque d’attraper la COVID-19. Enfin bref, lorsqu’ils ont enfin eu leur rendez-vous pour leur vaccin, j’en ai été ravie. Une inquiétude de moins, me suis-je dit.

Bien honnêtement, je ne croyais pas du tout que mes parents seraient vaccinés un an à peine après l’arrivée du virus en sol québécois. C’est assez surprenant, tout de même, de voir comment on (on exclut ici la personne qui parle) a réussi à concocter des vaccins en aussi peu de temps et qu’on arrive à le distribuer aussi rapidement.

Bon, plusieurs estiment que ce n’est pas encore assez rapide, mais j’aimerais bien les voir gérer tout ça. Et imaginez si la pandémie était survenue en 1990. Sans tous ces moyens de communications et technologiques permettant de prendre rendez-vous pour se faire vacciner en un clic. Bon, j’admets que pour certains, ça peut prendre trois ou quatre clics, mais quand même.

Jamais je n’aurais cru non plus que je serais si proche d’être vaccinée moi-même. Je n’y ai pas encore accès, puisque je suis tellement jeune, mais ça arrivera bien assez vite.

J’ai deux bons amis de mon âge qui l’ont été ou le seront très bientôt, rendez-vous en main. Ils ont des prédispositions leur permettant d’être vaccinés plus vite, mais tout de même, c’est assez incroyable, lorsqu’on se souvient où nous étions à pareille date l’an dernier.

On désinfectait notre épicerie et on se cachait dans nos maisons, voilà où nous en étions.

Au moment d’écrire ces lignes, 33,7 % des Québécois avaient reçu leur première dose de vaccin. Ce n’est tout de même pas banal comme donnée.

Je prendrai certainement rendez-vous pour me faire vacciner lorsque mon tour viendra. La dernière fois que j’ai reçu un vaccin, c’était en 2009, lorsque la grippe A (H1N1) avait fait son apparition. N’écoutant alors que mon hypocondrie, je m’étais garrochée comme une folle au centre de vaccination dès son ouverture, faisant la file durant des heures.

Ironiquement, et surtout curieusement, cette pandémie de COVID-19 aura plutôt calmé cette hypocondrie que je traîne depuis des années. J’imagine que mon cerveau s’est habitué à être en hypervigilance depuis tout ce temps.

Non, je ne désinfecte plus mon épicerie. Mais je vais quand même me faire vacciner lorsque mon tour

viendra.

ENTRE ELLE ET LUI

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2021-05-01T07:00:00.0000000Z

2021-05-01T07:00:00.0000000Z

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