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DES RENCONTRES ARTISTIQUES ÉCLATÉES

ARIANE GOBEIL agobeil@lequotidien.com

Une cinquante d’artistes et intellectuels du Canada, de Colombie, d’équateur et de France prennent part à l’événement Radio Geste (s) sans bord, de la Chaire de recherche du Canada en dramaturgie sonore au théâtre de l’université du Québec à Chicoutimi (UQAC). Ce colloque, présenté jusqu’au 13 mai sur le Web, marque la fin de la chaire et célèbre ses dix ans d’activités artistiques et scientifiques.

Radio Geste (s) sans bord a débuté le 19 avril avec une soirée d’ouverture durant laquelle un hommage a été rendu au poète de Mashteuiatsh Édouard Germain-itual. Organisé en collaboration avec les étudiants, l’événement se poursuit jusqu’au 13 mai sur la scène virtuelle, avec la diffusion de duos entre des praticiens et théoriciens de diverses disciplines et nationalités.

Le titre du colloque met de l’avant un concept développé par la Chaire, celui d’une « scène sans bord », né de recherches sur le son qui ont amené chercheurs et artistes à sortir du théâtre traditionnel, aussi bien dans ses méthodes que dans ses espaces. Dans un « geste sans bord », cette approche sonore au coeur de l’événement est à l’origine de rencontres entre les disciplines, les personnes, les médiums et les cultures.

« Dans notre quête sonore, on a voyagé beaucoup pour rencontrer toutes sortes de contextes qui nous ont montré que la scène pouvait s’étendre et créer toujours de nouvelles connexions et de nouvelles extensions. C’est aussi la volonté de faire de cette scène une expérience. Les arts vivants ont un potentiel d’expérimentation incroyable, un devenir expérimental très fort. On a démontré que la scène devenait un rendez-vous, un espace pour faire en sorte que différentes pensées, différentes pratiques puissent dialoguer », explique Jean-paul Quéinnec, professeur de théâtre, directeur du Département des arts, des lettres et du langage de L’UQAC et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en dramaturgie sonore au théâtre.

UNE EXPLORATION SONORE ET VISUELLE

Les intervenants du colloque, qui devait avoir lieu en mai 2020 à L’UQAC, ont été invités à se réinventer en participant à ce projet sur la scène Web. Ils ont ainsi été appelés à réaliser des balados en formant des duos réunissant un praticien et un théoricien. Des artistes et intellectuels de différents domaines et différentes cultures ont ainsi travaillé de pair pour réaliser une vingtaine de balados qui durent entre cinq et 45 minutes. Ces créations variées sont présentées en trois programmes : « Déjouer », « Entrelacer » et « Échapper ».

Ces expériences sont à la fois sonores et visuelles, puisque certains participants ont également réalisé des vidéos pour l’occasion. « Si la COVID nous a appris quelque chose, c’est qu’on peut accéder à un certain mouvement, une certaine liberté dans sa manière d’appréhender l’art aujourd’hui. On s’est dit que c’était vraiment une proposition qui rassemble et qui, en même temps, prend le risque de l’ouverture, prend le risque de la rencontre », ajoute M. Quéinnec.

Dans un contexte qui complique l’organisation de prestations en salles, les spectateurs pourront découvrir des contenus éclatés à leur convenance sur l’espace de diffusion radiophonique en ligne.

« Pour nous, il n’y a pas d’art sans le spectateur, il n’y a pas d’art sans la transmission du geste artistique. Le balado est formidable pour ça, le spectateur peut être libre de visiter le site, de visiter les balados et cette liberté d’écoute nous paraissait totalement en correspondance avec la liberté de création qu’on veut se donner. Les personnes peuvent être n’importe où, peuvent décider d’écouter dans les conditions qui sont les leurs, la nuit, le jour, en marchant. On ne contrôle pas leur perception, leur participation. »

Une soirée cinéma virtuelle aura lieu le 11 mai, au cours de laquelle sera diffusé un court-métrage de Sophie Beauparlant. Deux journées « entre-duos », les 12 et 13 mai, permettront ensuite des discussions entre les invités et avec le public. Le tout se terminera par une table ronde sur la question de la pluralité du geste sans bord.

Pour accéder au contenu (programme, balados, vidéos, rencontres), visitez le site radiogestessansbord.com.

« Si la COVID nous a appris quelque chose, c’est qu’on peut accéder à un certain mouvement, une certaine liberté dans sa manière d’appréhender l’art » aujourd’hui. — Jean-paul Quéinnec

ARTS ET SPECTACLES

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2021-05-01T07:00:00.0000000Z

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