MALGACHE ET FIÈRE SAGUENÉENNE

Miora Niainana Solofomalala est ambassadrice pour le Saguenay-lac-saint-jean

Déménagée à Saguenay il y a quelques années, la Malgache Miora Niainana Solofomalala ne s’attendait pas à tomber sous le charme de la région. Cette découverte l’a tant surprise qu’elle a tenu à la partager au plus grand nombre. Elle a pu accomplir cette mission en acceptant le titre d’ambassadrice pour l’organisme à but non lucratif Citoyenneté

Jeunesse, dans le cadre de son projet Les jeunes de la diversité culturelle en région: dialogue, apprentissage et rayonnement.

Native de Madagascar, la jeune femme est arrivée à Saguenay en 2016 pour étudier à L’UQAC en gestion des organisations. En 2018, elle a voulu essayer quelque chose de nouveau et a déménagé à Vancouver. Pendant qu’elle y était, elle a appris qu’elle avait été engagée par le gouvernement du Canada, à Saguenay, et a donc décidé d’y revenir.

Sa première impression de la région était bien différente de celle qu’elle a aujourd’hui. Arrivée à Montréal, elle avoue avoir cru qu’elle était perdue en traversant la Réserve faunique des Laurentides. Elle a rapidement changé d’avis.

Le Saguenay-lac-saint-jean lui plaît pour plusieurs raisons. Elle aime son rythme paisible et sa qualité de vie ainsi que le coût de la vie qui y est bien inférieur à celui des grandes villes. Avec les années, la fonctionnaire a même connu, ici, des gens d’une foule de nationalités, ce qui l’a agréablement surprise.

« C’est un peu pour ça que j’ai voulu m’impliquer, pour montrer que Saguenay, ça existe, alors que le monde pense plus souvent à Montréal quand ils pensent venir étudier ici. Je voulais passer comme message qu’il y a des jeunes qui choisissent et qui restent dans les régions », explique-t-elle, lors d’un entretien avec Le Progrès.

AMBASSADRICE

Avec ce désir d’implication, la jeune femme de 27 ans s’est mise à chercher des projets auxquels elle pouvait participer. C’est comme ça qu’elle est devenue ambassadrice du Saguenay-lac-saint-jean dans le cadre du programme Les jeunes de la diversité culturelle en région, de Citoyenneté Jeunesse. L’organisme a pour but d’amplifier la voix et l’opinion des jeunes de 35 ans et moins et leur pleine représentation dans les lieux décisionnels et de pouvoir.

Pour ce projet, en partenariat avec le ministère de l’immigration, de la Francisation et de l’intégration, des ambassadeurs bénévoles étaient recherchés. Pour la première phase, ils étaient invités à suivre pendant six semaines des formations et ensuite à mettre sur pied un projet dans leur région.

Le programme a tout de suite plu à Miora, qui a réalisé au fil des semaines l’importance de prendre la parole. « Nous ne pouvons pas toujours attendre que les citoyens d’ici prennent les actions qui nous concernent. C’est à nous de travailler, de nous battre pour nous, de nous exprimer sur ce que nous ressentons exactement », révèle-t-elle.

Les formations en ligne touchaient de nombreux sujets, comme l’engagement jeunesse, le leadership, le dialogue interculturel, etc. Elles avaient pour but entre autres de réfléchir aux moyens d’adopter des approches plus inclusives. Cela a aussi permis à Miora de connaître une foule de nouvelles personnes, des quatre coins du Québec.

Elle comprend maintenant mieux tous les enjeux issus de la diversité culturelle. Elle conçoit aussi mieux la curiosité des Québécois à son égard et ce qu’il faut faire pour le vivreensemble. « C’est quelque chose qui va dans les deux sens. Les gens d’ici ont envie de nous connaître, et nous, on doit sortir de notre zone de confort pour s’approcher d’eux. On doit aller vers vous et vous devez venir vers nous. Le problème, c’est que quand on vient ici, on reste souvent dans notre communauté. C’est la première chose que j’ai faite ici, j’ai regardé s’il y avait d’autres Malgaches. Mais ce n’est pas ça qu’il faut faire, si on veut s’imprégner, si on veut connaître la culture, il faut qu’on s’approche de vous », admet-elle.

PROJET FINAL

Miora a mis sur pied un projet qui démontrait toutes les connaissances apprises lors du programme. Elle a choisi de produire une vidéo présentant le parcours et les motivations de personnes de différents pays qui ont choisi de vivre au Saguenaylac-saint-jean. À travers ces témoignages, elle souhaite démontrer les nombreuses possibilités qui s’offrent à ceux qui viennent s’installer ici.

Elle l’a partagé dans plusieurs réseaux. « Je suis très contente du résultat et aussi de l’avoir fait. J’ai eu de bons retours, les gens me disent que ça représente beaucoup la diversité culturelle en région », se réjouit-elle. Miora espère que cela incitera les gens à s’installer au Saguenay-lac-saint-jean.

Comme dernière étape du projet, Citoyenneté Jeunesse lancera une banque de candidatures, à l’automne, pour jumeler les jeunes engagés et des organisations en recrutement. Cette plateforme visera à favoriser le maillage entre les jeunes désirant s’impliquer et les organisations souhaitant diversifier leurs équipes. Miora tient d’ailleurs à continuer de s’engager dans la région.