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VENT DE JEUNESSE À SAINTFULGENCE

SIMONE PILOTE spilote@lequotidien.com

Saint-fulgence est en pleine effervescence. En effet, plusieurs jeunes résidants font de la municipalité de 2100 habitants leur nouveau terrain de jeu. Grâce à leurs idées, ces nouveaux arrivants, attirés par le microclimat et la qualité de vie dans la communauté, ont comme objectif d’insuffler un nouveau dynamisme à ce village.

Originaire de Mirabel dans les Laurentides, Antoine Trudeau a acheté une maison à Saint-fulgence en septembre dernier. Peu après, il y a emménagé officiellement avec sa conjointe, Myriam Pilon, une Saguenéenne d’origine. Après quelques mois d’acclimatation à son nouveau quotidien, le Fulgencien d’adoption vient tout juste d’acquérir une terre dans le rang Saint-joseph avec l’objectif d’y faire de la production maraîchère.

« Depuis longtemps, je cherchais un endroit où vivre et faire mes racines. Des membres de notre famille à Saguenay nous ont alors parlé de Saint-fulgence. Quand nous sommes allés visiter pour la première fois, j’ai ressenti immédiatement qu’il s’agissait d’une communauté agricole solidaire et bien implantée », explique Antoine.

Natifs d’arvida, Carole Rondeau et Samuel Poirier se sont installés tout récemment à Saint-fulgence. Eux qui ont vécu 10 ans à Montréal viennent aussi d’y acheter une maison avec une vue imprenable sur le Saguenay.

Les nouveaux arrivants ont reçu un accueil exceptionnel. « La seule place où il y a un esprit de communauté comme nous recherchions, c’est ici, à Saint-fulgence. Tout le monde se connaît. Tu veux quelque chose et il y aura toujours une personne pour t’aider. Notre voisine nous a apporté des poules le jour de notre arrivée et nous avons même reçu un plant de camomille d’un travailleur de la municipalité en guise de bienvenue », lancent Carole et Samuel.

L’agente de développement pour la Société de l’anse-aux-foins, Jessica Fortin-simard, assure que depuis quelques années, beaucoup de jeunes choisissent Saint-fulgence comme terre d’accueil. « On a ce qu’il faut dans la municipalité : un milieu de vie dynamique, des terres et, surtout, une biodiversité exceptionnelle », explique-t-elle.

Selon un rapport de consultation des nouveaux arrivants de Saintfulgence publié en 2018, la proximité avec la nature est le principal argument mentionné comme élément déclencheur de la migration des nouveaux arrivants. La proximité avec la ville de Saguenay, la tranquillité et le milieu de vie idéal pour une jeune famille constituent aussi des motivations importantes pour les nouveaux résidants.

UN MILIEU NATUREL EXCEPTIONNEL

Pour Antoine et Carole, la qualité du milieu naturel de Saint-fulgence a été l’une des principales raisons à l’origine de leur décision de s’établir dans la municipalité. Saint-fulgence serait en quelque sorte au Saguenay–lacsaint-jean ce que l’île d’orléans est à la Capitale-nationale. Dans la municipalité, les conditions microclimatiques offrent en effet un contexte particulièrement favorable à l’agriculture, et plus spécialement pour l’horticulture.

Le géographe Majella Gauthier, de l’université du Québec à Chicoutimi (UQAC), et son équipe ont découvert l’existence en 2017 de ce microclimat qui fait de Saintfulgence un secteur propice pour l’agriculture. Un microclimat se définit comme une petite zone géographique avec des conditions climatiques particulières. « Il y a quelque chose de particulier à Saint-fulgence. Des facteurs comme la proximité de l’eau et un sol exposé vers le sud et bien drainé créent ce microclimat », soutient le chercheur.

LA JEUNESSE AU SERVICE

DE LA COMMUNAUTÉ

Avec leurs idées, les nouveaux arrivants, passionnés par l’horticulture, s’allient à la communauté.

Carole Rondeau souhaite bientôt lancer une pépinière spécialisée dans la production et la vente de plantes indigènes. « De nombreux feuillus et conifères font partie des plantes indigènes québécoises, mais aussi plusieurs fleurs comme la verge d’or du Canada, le rosier sauvage et la spirée à larges feuilles. Elles ont beaucoup à offrir. Ces plantes sont hyper résistantes à notre environnement québécois et n’ont à peu près jamais de maladies. De plus, le climat de Saint-fulgence permet de développer des plantes qui ne pousseraient pas à Chicoutimi, par exemple », souligne-t-elle.

Antoine Trudeau souhaite faire la vente de paniers maraîchers et l’élevage de canards, dans la prochaine année. « Mon objectif avec ma terre est qu’elle serve la communauté. Pour moi, une terre agricole, ça se partage, soutient-il. Je crois grandement en ce village. Nous avons un climat unique et des paysages à couper le souffle, reste à continuer le développement, et ce, de la bonne façon. »

« Depuis longtemps, je cherchais un endroit où vivre et faire mes racines. Des membres de notre famille à Saguenay nous ont alors parlé de Saintfulgence. Quand nous sommes allés visiter pour la première fois, j’ai ressenti immédiatement qu’il s’agissait d’une communauté agricole solidaire et bien implantée. »

— Antoine Trudeau

Grâce à son expertise en design graphique et sa créativité, Myriam Pilon a de son côté pu mettre à profit ses compétences et travaille à de multiples projets au sein de la municipalité.

UN VILLAGE ET SES PROJETS

Saint-fulgence est en pleine effervescence et ce ne sont pas les projets qui manquent. La Société de développement de l’anseaux-foins a comme mission de promouvoir, de développer et d’encourager les bonnes idées et les projets de la municipalité

et de ses citoyens. La Société ne compte plus les projets. En plus de la microbrasserie Le St-fû, qui gagne en popularité, un nouveau café communautaire verra le jour prochainement. Le Café des marées vise à offrir un lieu de rencontre inclusif et à mettre en valeur les produits du village.

La municipalité de Saint-fulgence caresse aussi l’idée de mettre en place un vignoble sur un terrain situé en plein coeur du village. Elle vient d’acquérir l’ancien Domaine de l’anse-aux-foins, de 82 000 pieds carrés, et espère le mettre en exploitation le plus tôt possible. L’objectif est de le nettoyer avec la communauté pour lui permettre, notamment, de mettre en valeur les 5000 vignes toujours en place.

« Mon objectif est que la municipalité devienne un milieu de vie accueillant. Pour cela, je mise sur nos forces, soit l’agriculture, la foresterie, la jeunesse et plusieurs autres », soutient Jessica Fortin-simard.

Les petits milieux comportent leurs avantages, mais aussi leurs inconvénients, et Saint-fulgence ne fait pas exception.

En effet, en raison de l’effervescence à Saint-fulgence, les logements se font de plus en plus rares. « On commence à manquer de maisons, mais surtout d’appartements à louer », explique l’agente de développement.

De plus, Internet haute vitesse ne couvre pas l’ensemble du territoire de la municipalité. En plein ère du télétravail, difficile de venir s’installer là où il ne se rend pas.

Malgré tout, Saint-fulgence représente de plus en plus une communauté dynamique, où des jeunes créatifs et engagés font la preuve qu’il est possible d’y adopter un mode de vie axé sur le développement durable et le plein air.

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2021-06-12T07:00:00.0000000Z

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