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NOUVEAU PRODUIT, NOUVELLE CLIENTÈLE

Comment Prop-air a réussi à diversifier son marché

PIERRE THÉROUX Collaboration spéciale p.theroux@videotron.ca

Il a suffi d’un simple voyage en avion. Alexandra Baril et son mari David Mckee s’envolaient vers le Mexique quand ils ont constaté que les bouches d’aération situées au-dessus des sièges des passagers étaient bloquées et noircies. Il n’en fallait pas plus pour que les jeunes propriétaires de Prop-air, une entreprise de Gatineau spécialisée dans le nettoyage des conduits d’air de bâtiments et résidences, y voient là une excellente occasion d’affaires. Et une nouvelle niche de marché.

« On a passé nos vacances à mijoter tout ça », raconte Alexandra Baril qui, dès son retour, a commencé à faire des recherches et se documenter pour constater avec aberration que le nettoyage des conduits d’air dans les avions ne se fait nulle part dans le monde !

Pourtant, « c’est un endroit tellement confiné et hermétique, avec une forte densité de personnes, que c’était étonnant de constater qu’on ne s’est jamais occupé de la mauvaise qualité de l’air », souligne-t-elle.

L’entreprise décidait alors, en 2017, de créer la division Propair Aviation et de tâter le terrain pour s’assurer qu’il y aurait bel et bien une demande avant de se lancer dans la recherche et développement d’un nouvel équipement apte à faire le travail. D’autant que le secteur de l’aviation est reconnu pour être très conservateur et réglementé.

LENTEMENT, MAIS SÛREMENT

Prop-air s’est notamment rendue en Allemagne pour rencontrer des dirigeants du fabricant Airbus et de la société de services aéronautiques Satair qui ont effectivement démontré leur intérêt envers son projet. L’entreprise a ensuite amorcé sa démarche de R & D en collaboration avec le Centre technologique en aérospatiale (CTA) du Cégep Édouard-montpetit.

« Nos équipements actuels ne nous permettaient pas de faire adéquatement le nettoyage des conduits d’air qui sont installés dans les avions », explique Alexandra Baril.

Outre l’accompagnement avec des équipes d’ingénieurs et de techniciens qui lui ont permis de concevoir un nouveau robot, ce partenariat avec le CTA lui donnait aussi la chance d’avoir accès à des avions pour réaliser les tests durant les différentes phases de son développement amorcé il y a environ quatre ans. Prop-air a également reçu l’aide financière du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) pour mener à bien son projet.

L’entreprise, qui dispose de brevets pour son nouvel équipement, prévoit amorcer ses activités de nettoyage de conduits d’air d’ici 18 mois.

« Il reste encore des tests à faire dans d’autres types d’appareils », précise Mme Baril en soulignant qu’il est toutefois difficile d’avoir accès à un plus grand nombre d’avions.

UN MARCHÉ IMMENSE

Prop-air, qui oeuvre principalement dans les secteurs commercial, institutionnel et résidentiel, aura ainsi l’occasion de s’attaquer à un nouveau secteur d’activité. « C’est un marché immense évalué à plusieurs centaines de

«

C’est un endroit tellement confiné et hermétique, avec une forte densité de personnes, que c’était étonnant de constater qu’on ne s’est jamais occupé de la mauvaise » qualité de l’air

— Alexandra Baril

millions de dollars », se réjouit Alexandra Baril, en soulignant qu’une entreprise d’aviation asiatique s’est déjà enquise de l’avancement du projet.

Ce nouvel équipement arrivera en effet à point nommé alors que, pandémie oblige, la qualité de l’air et des systèmes de ventilation est devenue cruciale pour l’industrie de l’aviation qui souhaite reprendre son envol en assurant la santé de ses passagers.

Entretemps, l’entreprise continue de desservir sa clientèle alors que la demande pour ses services a explosé depuis le début de la crise de la COVID-19.

« On est 20 employés, mais on pourrait être une trentaine », souligne Mme Baril qui, comme bien d’autres entreprises, est confrontée à la rareté de la main-d’oeuvre.

Fondée par son père en 1992, Prop-air a été rachetée par Alexandra Baril et son conjoint en 2013, alors qu’elle n’avait que 21 ans.

L’entreprise est principalement active dans la région de Gatineau-ottawa alors que 70 % de ses revenus proviennent de contrats gouvernementaux.

En collaboration avec l’école d’entrepreneurship de Beauce et le Groupement des chefs d’entreprise

AFFAIRES

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2021-06-12T07:00:00.0000000Z

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