OUVERT ET IMPRÉVISIBLE

Lancée officiellement vendredi après-midi, l’euro 2020 s’annonce aussi prometteur qu’imprévisible. À preuve, les trois experts sondés pour le compte du Mag Sports ont tous prédit des champions différents: l’angleterre, la Belgique et la France!

Dans une formule inédite, le Championnat d’europe sera cette fois présenté dans 11 villes et autant de pays.

Parmi les nations qui évolueront à domicile, l’angleterre pourrait potentiellement disputer les demifinales et le match ultime devant ses partisans au mythique Wembley Stadium. Précisément l’endroit où les Three Lions, alors dirigés par Alf Ramsey, ont été sacrés champions du monde en 1966.

Vincent Destouches estime que cet avantage pourrait faire toute la différence.

« Il y a aussi un momentum assez extraordinaire quand on regarde les performances des clubs anglais dans les compétitions européennes. Chelsea a remporté la Ligue des champions contre Manchester City, tandis que Manchester United a perdu en finale de la Ligue Europa. Ces succès rejaillissent forcément sur l’équipe nationale », a souligné l’analyste de TVA Sports, nouveau diffuseur officiel de l’euro au Québec.

Gareth Southgate a bâti un effectif très profond, avec plusieurs options intéressantes à toutes les positions.

À l’emploi du Réseau des sports depuis son lancement en 1989, Claudine Douville voit aussi l’angleterre en finale. Elle estime toutefois que ce sont plutôt les Belges qui en ressortiront avec les grands honneurs.

« C’est une équipe qu’on attend au sommet depuis longtemps et qui semble maintenant avoir de nouveaux atouts. Certains joueurs, comme Kevin De Bruyne, ont gagné une expérience très précieuse au cours des dernières années. La Belgique est première au classement de la FIFA et elle a gagné tous ses matchs lors des qualifications », a relevé la Montréalaise.

« Après autant de rendez-vous ratés, c’est peut-être son moment, alors que plusieurs pays vivent une reconstruction. »

Avec un noyau défensif maintenant âgé dans la trentaine, cette « génération dorée » arrive tranquillement au bout de sa fenêtre d’opportunités.

Pour sa part, Wandrille Lefèvre s’appuie à la fois sur le coeur et la raison en prédisant un autre triomphe français.

« C’est vraiment difficile de parier contre la France. Même si les Bleus sont champions du monde et finaliste du dernier Euro, ils sont probablement encore plus forts présentement. En fait, je crois que même les remplaçants pourraient compétitionner pour le titre… » a avancé l’ex-joueur de l’impact de Montréal, maintenant analyste pour différents médias, dont le 98.5 FM.

Le retour de Karim Benzema constituera un atout supplémentaire pour la France au sein du fameux « groupe de la mort », où ils retrouveront notamment les champions en titre portugais. Cristiano Ronaldo ne rajeunit pas, mais il est probablement mieux entouré que jamais en équipe nationale.

L’ALLEMAGNE EN EAUX TROUBLES

Là où il y a consensus, en revanche, c’est au sujet de l’allemagne. Tous les experts sondés s’attendent à voir la Mannschaft frapper un mur assez rapidement. Selon Claudine Douville, elle pourrait même plier bagage dès les 8es de finale.

« J’aimais beaucoup (le sélectionneur) Joachim Löw, mais je l’ai trouvé un peu décevant dernièrement. Il a pris des décisions très controversées en laissant des vétérans sur la touche, avant de faire volte-face. Sans dire qu’elle se couvrira de ridicule, mais je ne vois pas l’allemagne pas aller très loin », a affirmé celle qui décrit les matchs de six moutures de l’euro entre 1996 et 2016.

Exclus du Mondial russe en 2018, l’italie et les Pays-bays ont également beaucoup de choses à se faire pardonner. Même s’il peut compter sur plusieurs étoiles montantes, le sélectionneur néerlandais, Frank de Boer, a attiré son lot de critiques depuis sa nomination en septembre.

L’équipe d’espagne tentera quant à elle de se relancer sans son ex-capitaine Sergio Ramos, laissé de côté après une saison gâchée par plusieurs blessures. Pour la toute première fois, la Roja n’alignera donc aucun joueur du Real Madrid lors d’une grande compétition internationale.

DES SURPRISES À L’HORIZON?

La riche histoire de l’euro a réservé plusieurs surprises aux amateurs de foot. On n’a qu’à se rappeler la mouture 2004, remportée par la Grèce contre toutes attentes.

Plusieurs nations espèrent elles aussi déjouer les pronostics au cours des prochaines semaines.

« Une bonne partie de mon attention se tourne vers les Danois. On ne parle pas beaucoup d’eux, mais ils sont en constante progression depuis 2016. Ils ont une génération super talentueuse avec des gars comme Kasper Schmeichel de Leicester City, Christian Eriksen de l’inter et Kasper Dolberg de L’OGC Nice », a mentionné Vincent Destouches.

La République tchèque, la Russie et la Turquie ont aussi été identifiées comme des surprises potentielles.

« On a vraiment affaire à un peloton très homogène. Puisque 16 des 24 équipes sortiront des groupes, je crois qu’aucune d’entre elles n’est battue d’avance. Tout peut arriver dans ce tournoi », a conclu Destouches.