Un piano, quatre mains sur le parvis de la cathédrale

Des mariages. Des funérailles. La célèbre criée du Carnaval-souvenir. Ces événements ont pour trait commun de s’être déroulés sur le parvis de la cathédrale de Chicoutimi. Or, bientôt, il faudra en ajouter un autre, d’une nature on ne peut plus différente. Il s’agit du concert de piano à quatre mains que donneront Jean-michel Dubé et Rosemarie Duval-laplante, le 19 juin à 14h.

Ce sera le premier d’une tournée qui mènera le couple dans une dizaine de municipalités, cet été. L’accès sera gratuit, mais les personnes qui le souhaitent pourront effectuer un don sur une base volontaire. À l’aide d’un piano électrique, moins sensible aux caprices du climat, les musiciens prêteront vie à des oeuvres de Mozart, Gershwin, Debussy, Schubert et Piazzolla.

« Dans le cadre de cet événement, nous jouerons en haut du parvis et ce sera sonorisé. De cette manière, les gens qui préféreront s’installer un peu plus loin, sur la pelouse ou sur le stationnement, pourront entendre. Même les passants auront l’occasion de s’arrêter quelques minutes s’ils en ont le goût », a décrit Rosemarie Duval-laplante lors d’une entrevue accordée au Progrès.

Le caractère convivial de cette nouvelle série s’inscrit dans le prolongement d’une autre initiative pilotée par le couple, il y a un an. Puisque c’était tombé mort dans les salles de concert, à de rares exceptions près, il s’est produit chez des particuliers. Un jardin, un bout de pelouse, et le tour était joué.

L’ennui, c’est que le nombre de spectateurs était très modeste en raison des normes sanitaires, d’où l’idée de se pointer sur le parvis des églises. « Nous voulions garder le contact avec le public et à Chicoutimi, nous pourrons le faire grâce à l’appui de Jean Grimard, de la fabrique », se réjouit Rosemarie Duval-laplante.

LES AVANTAGES DU DUO

Si la liste des compositeurs commence à se cristalliser, le duo se garde une marge de manoeuvre en ce qui touche les oeuvres figurant au programme. Tout au plus peuton confirmer qu’il proposera l’un des titres les plus familiers d’astor Piazzolla, Libertango. Quand on sait à quelle vitesse les notes défilent sur cette partition, on réalise que de s’y attaquer à quatre mains constitue un joli défi.

« Il est vrai que cette composition est rythmée, mais comme nous jouons ensemble depuis plusieurs années, nous nous connaissons bien. Ça nous donnera une longueur d’avance », estime la pianiste. Non seulement faut-il gérer la dimension artistique, mais il y a aussi l’abondance de mains et de bras dans un espace exigu. C’est comme le trafic aérien au-dessus de Londres, à la veille d’un congé férié.

Pour éviter que des chocs ne surviennent au milieu d’un élan créatif, il faut établir l’équivalent d’une chorégraphie. Sur tel passage, par exemple, on doit déterminer qui placera son bras au-dessus et qui sera en dessous. Ce sont des préoccupations auxquelles échappent les solistes, mais il y a aussi des avantages à évoluer en duo.

« Le défi consiste à aller chercher une unité sonore. Par contre, lorsqu’on travaille à deux, on allie nos forces. Chacun met dans la balance ce qu’il a de meilleur. En même temps, il s’agit d’un partage d’idées, ce qui permet d’aller plus loin dans l’interprétation », fait valoir Rosemarie Duval-laplante.

Soucieux de démocratiser la culture, elle et Jean-michel Dubé profiteront du concert pour donner des informations au sujet des oeuvres. Parce qu’ils croient dur comme fer que la musique classique ne constitue pas l’apanage d’une élite. « Nous l’avons souvent constaté, souligne ainsi l’interprète. Très vite, les gens réalisent que c’est à leur portée. »

Elle ajoute que le concert de la cathédrale durera près d’une heure et qu’en cas de mauvais temps, il sera remis au lendemain, toujours à 14 h.