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« NOUS SOMMES TOUS HUMAINS »

MATTHEW VACHON, LE NOUVELLISTE

Lorsqu’il est question de racisme, de plus en plus d’athlètes utilisent leur plateforme pour sensibiliser les jeunes et les moins jeunes. À l’échelle mondiale, des personnalités sportives comme Lebron James, Lewis Hamilton ou encore Patrick Mahomes II n’hésitent pas à prendre la parole dans le but d’améliorer les choses. Plus localement, les gens de la Mauricie ont la chance de compter sur la boxeuse Tammara Thibeault afin de voir un changement positif et durable pour un enjeu social aussi crucial.

« Je suis heureuse d’avoir une plateforme pour m’exprimer, car c’est important pour moi. Si, à la fin de ma carrière, je peux avoir utilisé ça pour quelque chose de positif, ce sera tant mieux. J’ai senti un bel appui quand j’ai pris parole, mais c’est quelque chose que j’ai toujours pensé. C’était naturel pour moi, car c’est logique. Il faut réaliser que nous ne naissons pas en détestant une ethnicité. C’est quelque chose qui s’apprend. Il faut donc être éduqué pour comprendre les différentes cultures et pour se respecter les uns et les autres », a fait valoir la Shawiniganaise de 24 ans.

Fille d’une mère noire et d’un père blanc, la boxeuse mauricienne a vu dès un tout jeune âge les défis auxquels sa mère a été confrontée au quotidien ainsi que la réalité différente de son père. « Je viens d’un monde où la couleur de ta peau ne te définit pas en tant que personne. Moi, mon histoire, je la vis d’une autre façon, car je suis Haïtienne et Québécoise. Je ne peux donc pas parler pour toute la communauté noire, puisque chaque personne a eu des défis différents. Quand les gens me voient, ils me perçoivent comme une personne noire, mais je suis mulâtre en fait. […] Mes parents nous disaient que nous étions différents, mais que nous valions la même chose. En travaillant fort, nous pouvons nous rendre où nous voulons. »

À ses yeux, l’un des éléments essentiels qu’il faut retenir, c’est que peu importe la couleur de la peau d’une personne, c’est qu’elle est humaine à l’instar des 7,8 milliards d’habitants de la Terre. « Nous avons besoin d’une variété culturelle. Si quelqu’un mange la même chose tous les jours, elle va finir par trouver ça plate ! C’est bien, la différence, d’être conscient qu’il y a des personnes différentes autour de nous, mais ça ne devrait pas nous définir. Le racisme, c’est un problème qui devrait être déjà réglé depuis longtemps. […] Nous sommes tous humains. Oui, il y a des cultures et des ethnicités différentes. C’est normal qu’on s’attache à des gens qui nous ressemblent. Par contre, tout part du respect. Il n’y a pas d’ethnicité supérieure. La race, ça ne se dit pas. Changer les mots péjoratifs qui y sont reliés sont est également très important. »

DIFFICILE D’ÉVALUER L’AMÉLIORATION

En mai 2020, le meurtre de George Floyd a secoué le monde entier et entraîné d’importantes vagues de protestation. Cependant, malgré tous les efforts déployés, il demeure difficile de quantifier le changement que cela a apporté au quotidien. Ce n’est que dans quelques années que l’impact réel de ces efforts pourra être observé. Thibeault juge toutefois qu’il y a un cheminement bien entamé en ce qui concerne la sensibilisation au sein de la population.

« C’est difficile de définir ce qu’est une progression. Le racisme, il est simplement mieux caché. Par contre, je pense qu’il y a eu une prise de conscience pour plusieurs personnes. Je crois qu’il y a besoin d’avoir un changement dans la culture. »

Récemment, le quadruple meurtre islamophobe survenu à London en Ontario a choqué un grand nombre de gens au Canada. Motivé par la haine, ce geste épouvantable tend à démontrer qu’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir afin de reléguer aux oubliettes le racisme une bonne fois pour toutes.

« Notre devoir, c’est de sensibiliser les gens, de s’unir, de se respecter et d’évoluer. Oui, le passé a vu des choses épouvantables, mais aujourd’hui, nous pouvons faire mieux. Nous pouvons apprendre à nos enfants le fait de respecter les autres. C’est ça notre devoir. C’est le message que je veux que nous retenions. »

ESPACE OLYMPIQUES

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2021-06-12T07:00:00.0000000Z

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