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IMPLIQUER DAVANTAGE SES EMPLOYÉS

PIERRE THÉROUX Collaboration spéciale p.theroux@videotron.ca

«Il faut faire en sorte que nos organisations, audelà de faire de l’argent, participent à quelque chose de plus grand. Qu’elles apportent une plus grande contribution sociale et environnementale dans notre société », souhaite Philippe Dancause, associé directeur et conseiller en stratégie d’affaires au sein du cabinet-conseil Dancause.

C’est justement pour réfléchir davantage à son impact et être un vecteur de changements positifs dans son entreprise et la société que la firme de Québec a décidé de se lancer dans le processus de certification B Corp, qu’elle a obtenue en début d’année 2021. Ce mouvement international, lancé en 2006 et qui a pris de l’ampleur ces dernières années, regroupe aujourd’hui quelque 4000 entreprises et organisations provenant de 75 pays, dont une quarantaine au Québec.

« Il y a un intérêt grandissant pour l’obtention de cette certification de la part d’entreprises qui se posent de plus en plus de questions sur les façons d’améliorer l’impact de l’ensemble de leurs activités », note Thomas Ferland-dionne, fondateur de Boîte Pac, une firme créée en 2019 afin d’accompagner les entreprises qui souhaitent obtenir la certification B Corp.

LA TÊTE ET LE COEUR

L’évaluation B Corp mesure la performance d’une entreprise dans cinq domaines : gouvernance, employés, collectivité, environnement et clients. Parmi toutes les normes et certifications existantes, c’est B Corp qui apparaissait la plus complète aux yeux de l’entreprise et celle qui la représentait le mieux.

« La plupart des autres normes sont plus techniques. Elles mesurent différents processus et c’est très bien. Mais B Corp véhicule des valeurs et une mission d’affaires plus large qui se matérialisent aussi dans des moyens techniques concrets. Ce n’est pas juste cérébral, c’est aussi un mouvement du coeur », estime Philippe Dancause.

Le processus d’obtention de cette certification a amené la firme à repenser sa structure organisationnelle afin d’impliquer davantage la quinzaine d’employés dans sa gestion et son développement. Elle a notamment conçu un manuel de l’impact qui, plus encore qu’un guide de l’employé, a créé plus de clarté dans toute l’organisation au niveau de sa culture, sa vision et de son approche vis-à-vis les différentes parties prenantes (employés, fournisseurs, clients).

Elle a du même coup implanté un mode de gestion collaborative plus horizontale, sous forme de cercles d’expertises qui reflètent les zones d’autonomie et de responsabilités individuelles et collectives des employés.

« Nous sommes devenus encore plus transparents. C’est bien de partager les données financières avec les employés, mais ça ne sert à rien si on ne les implique pas davantage dans le développement des affaires de l’entreprise », fait valoir M. Dancause, en ajoutant que ces différents changements ont en même temps amené les employés à prendre davantage conscience des défis qu’une entreprise doit relever.

IMPERMÉABLE À LA BULLSHIT

La firme souhaite bonifier d’autres actions qui étaient déjà en place depuis quelques années. Comme son implication dans la communauté en redistribuant en pro bono une partie des heures travaillées par les employés pour aider au développement d’organisations sans but lucratif. L’entreprise, dont le travail auprès de clients l’amène à parcourir annuellement des dizaines de milliers de kilomètres un peu partout au Québec et même à voyager à l’étranger pour certains mandats,

veut améliorer son empreinte environnementale. Elle favorise déjà le covoiturage et souscrit à un programme de crédit-carbone.

Les entreprises qui veulent obtenir la certification B Corp doivent se soumettre à un rigoureux processus de sélection. Celles qui n’affichent pas déjà de hauts standards en matière d’impact social et environnemental ou de gouvernance peineront à obtenir la note de passage de 80 sur les 200 questions posées dans le cadre de l’évaluation, affirme M. Dancause.

« L’accréditation est imperméable à la bullshit. Si une entreprise n’est pas déjà engagée envers de meilleures valeurs et pratiques, elle ne passera pas le test facilement. La certification a été un catalyseur, une suite logique des mesures de changement que nous avons mis en place ces dernières années », conclut Philippe Dancause. Il s’agit également d’un processus d’amélioration continu alors qu’une entreprise qui souhaite renouveler sa certification, au bout de trois ans, doit améliorer son score.

En collaboration avec l’école d’entrepreneurship de Beauce et le Groupement des chefs d’entreprise

«

Nous sommes devenus encore plus transparents. C’est bien de partager les données financières avec les employés, mais ça ne sert à rien si on ne les implique pas davantage dans le développement des » affaires de l’entreprise.

— Philippe Dancause (photo), associé directeur et conseiller en stratégie d’affaires au sein du cabinet-conseil Dancause

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2021-07-24T07:00:00.0000000Z

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