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BIEN PLUS QUE «LE FRÈRE DE L’AUTRE»

JONATHAN GAGNON — PHOTO LA VOIX DE L’EST, JULIE CATUDAL

Non, Douglas Toro n’a pas atteint le baseball majeur comme son frangin Abraham, mais il demeure bien plus que « le frère de l’autre ». Il aura eu besoin d’à peine un mois pour devenir un élément essentiel chez les Castors d’acton Vale, dans la Ligue de baseball majeur du Québec.

En date de vendredi matin, Toro figurait parmi les meneurs de son équipe pour les coups sûrs (neuf ), les points produits (neuf également) et la moyenne au bâton (,391). Et le voltigeur de 37 ans ne semble pas près de ralentir.

« C’est vrai que les choses vont assez bien pour moi... », a-t-il commenté, avec un sourire dans la voix, en entrevue cette semaine.

N’empêche que comme bien d’autres, le natif du Venezuela rêvait lui aussi de jouer dans les ligues majeures. Sa carrière a toutefois plafonné avec les Capitales dans l’ancienne Ligue Can-am en 2012.

« Dans mon cas, ce n’était pas vraiment une question de talent. Je me considère toujours comme un frappeur professionnel. Mais malheureusement, encore aujourd’hui, les clubs des ligues majeures ne recrutent pas au Québec », a affirmé Toro, aussi copropriétaire du Centre de balles intérieur Grand Chelem à Montréal.

« On aurait vraiment besoin d’une grande restructuration du système québécois, parce que l’expérience que j’ai vécue, c’est aussi l’histoire de plein de jeunes d’ici. »

HEUREUX À ACTON VALE

Douglas Toro n’est toutefois pas gêné d’évoluer dans la LBMQ depuis une quinzaine d’années, bien au contraire. Il peine d’ailleurs à croire que des joueurs comme ses nouveaux coéquipiers Sasha Lagarde et Emmanuel Forcier n’aient pas eu l’occasion de se faire valoir à un niveau supérieur.

Les Castors ont acquis Toro dans une transaction impliquant aussi les Cascades de Shawinigan et le Blue Sox de Thetford Mines l’automne dernier. Lorsqu’il a appris que le Montréalais souhaite « se rapprocher de la maison », le directeur général Jean-françois Dorais a rapidement sauté sur l’occasion. Une décision qui fait aujourd’hui bien des heureux.

« Honnêtement, je crois qu’acton Vale, c’est LA place où jouer dans notre ligue. Je me suis toujours vu dans l’uniforme des Castors, et ça s’est enfin concrétisé », a expliqué Toro.

« Je tripe encore en pratiquant mon sport. »

«ABRAHAM N’A CONNU QUE ÇA, LE BASEBALL»

Comme on pouvait s’y attendre, Douglas Toro se fait parfois approcher par des gens qui souhaitent uniquement parler de son frère, mais il ne s’en offusque pas outre mesure. Le parcours d’abraham demeure une immense source de fierté, d’autant plus qu’il s’est principalement développé au Québec.

« Abraham n’a connu que ça, le baseball. Dans sa tête, il n’y avait pas d’autres options. Durant notre jeunesse, quand on ne jouait pas sur le terrain, ça se passait dans notre cour ou devant la télé. (...) Abraham pourrait dormir dans un stade et ça ne le dérangerait même pas ! »

« On n’est pas surpris de voir jusqu’où il s’est rendu. »

Au moment d’écrire ces lignes, Abraham Toro avait récolté 21 coups sûrs et 17 points produits en 32 parties avec les Astros de Houston cette saison. Frappeur ambidextre, il est principalement utilisé au troisième coussin avec la formation texane.

« La grande force d’abraham, ça a toujours été les petits détails. Même quand il connaît un mauvais match, il va trouver le moyen d’aider son équipe », a fait valoir son frère Douglas.

Également entraîneur, ce dernier a eu l’occasion de travailler avec Anthony Quirion, qui vient de signer comme joueur autonome dans l’organisation des Phillies de Philadelphie. Une belle histoire, certes, mais surtout un exploit qui demeure bien trop rare à ses yeux.

Mais il s’agit là d’un débat pour un autre jour...

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2021-07-24T07:00:00.0000000Z

2021-07-24T07:00:00.0000000Z

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