La joie d’être grands-parents

Le 17 janvier dernier, le pape François a institué une Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées qui sera célébrée par toute l’église le quatrième dimanche de juillet.

Lorsqu’on m’a demandé de produire un texte sur les grands-parents, ça m’a surprise et étonnée. Mon premier réflexe est de dire que je ne suis pas capable, que je ne peux pas le faire.

Après coup, en y réfléchissant bien, je me suis dit que j’ai des choses à raconter depuis que je suis grand-mère de deux beaux petits-fils, un de 18 ans déjà et l’autre qui aura 15 ans en août. Depuis qu’ils sont nés, je me suis occupée d’eux dès les premiers mois de leur naissance pour aider les parents qui avaient des horaires de travail variés. La maman travaillait de jour ou de nuit, faisant des 12 heures de suite. Le papa, quant à lui, partait travailler à 4 h du matin et revenait dans l’après-midi fatigué. Alors, ils venaient coucher plusieurs fois par semaine.

Les commentaires que j’entendais parce que je gardais mes petits-enfants étaient parfois négatifs. On me disait que j’en faisais trop, que les parents abusaient. Je pense qu’ils étaient jaloux de la joie que j’éprouvais avec mes petits-enfants. Je vivais de belles choses que je n’avais pas vécues avec ma propre fille parce que je travaillais à cette époque. Je ne vous cacherai pas que certains jours, je me sentais fatiguée, mais je l’oubliais avec leurs rires et leurs sourires.

Aujourd’hui, ils sont grands, mais ils ont toujours besoin de moi. Ces temps-ci, quand ils ont besoin de conseils pour la pêche, pour la motoneige ou pour tout ce qui touche plus les gars, c’est vers grand-père qu’ils se tournent.

Être grands-parents, aujourd’hui, c’est différent de ce que c’était lorsque j’étais jeune, car j’ai été élevée avec ma grand-mère paternelle dans la

maison familiale jusqu’à mes 12 ans. Les jeunes sont plus familiers avec nous. Parfois, on croirait qu’ils s’adressent à leurs amis. Je sens beaucoup de respect de leur part envers nous, ils savent qu’il y a des limites à ne pas franchir. Ils s’inquiètent de nous s’ils sentent que quelque chose ne va pas.

TRANSMISSION DE VALEURS

Être grands-parents, c’est aussi transmettre nos valeurs familiales et chrétiennes. Il ne faut pas hésiter à parler de sujets plus sérieux comme la religion, de l’importance de connaître Dieu et le mettre au centre de notre vie pour qu’il nous aide à passer à travers les différentes étapes de la vie qui, parfois, peut être difficile et mouvementée. Lorsqu’ils venaient coucher à la maison, je leur racontais des histoires sur Jésus et leur ai appris la prière. Je leur disais, et aujourd’hui encore : « Lorsque quelque chose ne va pas, demandez l’aide de l’esprit saint et concentrez-vous sur sa présence en vous. »

Je sais qu’ils nous prennent en exemple. Un moment donné, j’ai eu connaissance qu’un de mes petits-fils disait à son ami que j’étais une croyante. Ça m’a fait prendre conscience que nous sommes importants pour eux, nous les grands-parents, qu’ils nous observent plus qu’on peut le penser.

APPRENDRE D’EUX

Mes petits-enfants m’ont appris la patience, la persévérance et à vivre le moment présent. Ils m’ont permis d’accepter la perte de mon emploi, de prendre le temps de vivre avec eux leur petite enfance et de faire du bénévolat dans ma paroisse au niveau pastoral. Tout le bonheur et le bien que cela m’a fait sont incalculables. Au cours de la pandémie, mon grand faisait l’épicerie pour nous et nous la laissait à la porte de la maison. Je crois que l’avenir des grandsparents sera plus beau, car nos enfants et petits-enfants reconnaissent ce que nous leur avons fait et sont à l’affût des besoins qui peuvent survenir à mesure que nous prenons de l’âge.

Louiselle Fortin, grand-mère aimante et aimée Métabetchouan-lac-à-la-croix

Je vivais de belles choses que je n’avais pas vécues avec ma propre fille parce que je travaillais à cette époque.