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UN VRAI FAISEUR DE CHANSONS

Joël Martel en spectacle au Centre d’expérimentation musicale

DANIEL CÔTÉ dcote@lequotidien.com

Longtemps, Joël Martel a traîné comme un boulet l’idée qu’il n’était pas vraiment un faiseur de chansons. Même s’il pratique cette forme d’expression depuis l’enfance, ses compositions au ton humoristique, souvent livrées avec des effectifs réduits, étaient accueillies comme de bonnes blagues. C’est pourquoi l’expérience que vit l’almatois cet été, aux côtés de six musiciens de haut vol, constitue une forme de révélation. Y compris pour lui.

« Avant, le monde ne croyait pas que je faisais des chansons. Parce que mon écriture est minimaliste, ça avait l’air brouillon et plusieurs pensaient que c’était une ‘‘joke’’. Oui, il y a de l’humour dans ce que je fais, mais après avoir sorti plus de 15 EP, si c’était vraiment une ‘‘joke’’, elle serait un peu longue », a mentionné l’auteur, compositeur et interprète au cours d’une entrevue accordée au Progrès.

Lui-même jette sur son répertoire un regard nouveau, grâce à ses partenaires Valérie Lachance-guillemette (saxophone), Alice Munger (basse), Caroline Tremblay (voix), Gabriel Pearson (claviers, synthétiseurs), David Simard (batterie) et Pascal Beaulieu (guitare, voix). C’est ce dernier qui assume la direction musicale et comme il fait partie du noyau d’origine avec Martin Lemay (en congé de paternité), Joël Martel lui a accordé les pleins pouvoirs.

« Pascal n’avait pas à rester prisonnier des versions originales, mais ce qu’il fait est tellement fou que des fois, il m’est arrivé de pleurer, confie son vieux complice. Les arrangements, qui ont un côté funk, donnent une dimension nouvelle aux compositions. » Il ajoute à la blague que sa mère, si elle assistait au spectacle que le groupe donnera le 24 juillet à 20 h, dans la nouvelle salle du Centre d’expérimentation musicale (37 rue Rhainds, à Chicoutimi-nord), comprendrait enfin sa musique.

Lui, en tout cas, se sent d’attaque pour construire à partir de ce qui a été accompli plus tôt ce mois-ci, dans le cadre du festival La Noce. Ce soir-là, il a eu le sentiment que même ses fans les plus irréductibles avaient eu une révélation semblable à la sienne. « Sans vouloir m’emballer, je crois que ces gens qui me suivent depuis longtemps, qui m’ont vu dans mes moments les moins glorieux, ont compris de quoi en voyant ce spectacle. J’étais vraiment content », signale Joël Martel.

Déterminé par le collectif, le programme couvre toutes les phases de sa carrière, l’enregistrement le mieux représenté étant le Mcep (trois titres sur quatre). « On a été fiers de prêter vie à ces pièces. Elles ont connu un succès impressionnant », affirme leur auteur. Mentionnons également que le groupe fait Hollywood, avec Caroline Tremblay au chant. Avis aux amateurs de la websérie

Top Dogs, diffusée par Noovo, ils pourront entendre cette composition à la conclusion de la saison 2. C’est elle qui accompagnera le générique.

La performance de samedi soir sera la première de Joël Martel dans les nouveaux quartiers du CEM. Comme c’est l’habitude en ce lieu, elle sera enregistrée et filmée dans les meilleures conditions possible, ce qui réjouit le principal intéressé. Il entretient aussi l’espoir que d’autres sorties surviendront dans les prochains mois, notamment à Montréal et Québec, où il existe un bassin de fans conséquent. Eux aussi mériteraient qu’on les surprenne.

« Parce que mon écriture est minimaliste, ça avait l’air brouillon et plusieurs pensaient que c’était une » ‘‘joke’’.

— Joël Martel

ARTS ET SPECTACLES

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2021-07-24T07:00:00.0000000Z

2021-07-24T07:00:00.0000000Z

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