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TOUT POUR COMBLER L’APPÉTIT D’OBÉLIX !

PATRICIA RAINVILLE prainville@lequotidien.com

Les 30 petits marcassins se prélassent au soleil, bien blottis les uns contre les autres. «Là-bas, ce sont leurs mères, on appelle ça des laies», pointe le jeune éden, six ans, bien heureux de partager son savoir. La ferme Les Petits Régals des bois, de Saintalexandre-de-kamouraska, est l’un des rares élevages de sangliers de pâturage de la province. En tout, ils ne sont que 13 membres accrédités à l’association des producteurs de sangliers du Québec. Saucisses, pâtés, côtelettes, filets mignons, steaks, rôtis et rosbif ; Obélix aurait de quoi se régaler.

Glennis Ouellet et son conjoint Dave Madore se sont lancés dans l’élevage de sangliers il y a cinq ans. La raison était fort simple : le couple désirait vivre de sa terre, créer son propre emploi et, surtout, rester en famille. Ils sont les parents de quatre enfants ; Ludovick, 11 ans, Ménadel, neuf ans, Magaly, sept ans et Éden, six ans.

« J’aime m’occuper des sangliers ! » lance d’ailleurs le plus jeune, ravi de recevoir la visite d’une journaliste.

« Moi, pas vraiment, ç’a le poil rude et ça nous salit ! » rétorque sa grande soeur Magaly.

L’élevage de sangliers n’est pas monnaie courante au Québec. Mais il est attirant pour l’éleveur, puisqu’il ne nécessite pas énormément d’investissements. Cet animal a surtout besoin d’espace au grand air, mais il n’est pas particulièrement douillet et n’a pas besoin de bâtiment agricole dernier cri.

« On a un peu choisi le sanglier par hasard. Ça ne prenait pas énormément d’installations et nous avions l’espace, parce que c’est surtout de ça qu’ont besoin les sangliers. On parle de 45 mètres carrés par tête », explique Glennis Ouellet, lorsque rencontrée à sa ferme de la route 230, dans le haut-pays du Kamouraska. Ses deux plus jeunes, Magaly et Éden, se sont joints à la visite avec plaisir, donnant au passage quelques informations fort pertinentes. Nul doute qu’ils feront des guides chevronnés. Parce que les visites guidées sont également disponibles aux Petits Régals des bois.

L’aventure des Petits Régals des bois a débuté avec un petit troupeau de 12 sangliers. Aujourd’hui, les marcassins de l’époque sont devenus les femelles reproductrices, accompagnées de Yamachiche, le mâle reproducteur. Le cheptel compte 80 sangliers.

« L’élevage de sangliers est un peu plus compliqué qu’on le pensait au départ ! Disons qu’il y a beaucoup de règles à suivre, pour éviter surtout que les sangliers s’enfuient et qu’ils envahissent nos forêts. On a voulu faire découvrir ce genre de production aux gens, tout en mettant de l’avant les produits locaux, mais on a aussi découvert beaucoup de choses de notre côté ! On fait découvrir tout en découvrant », raconte Glennis Ouellet, qui travaille à temps plein aux soins de son élevage, à l’accueil des clients et à la mise en marché de ses produits.

Si leur rêve était de créer leur propre emploi, Glennis et Dave n’y sont pas encore arrivés et le père de famille doit continuer de travailler à l’extérieur. Pour l’instant, du moins.

L’abattage des sangliers matures se fait à Saint-michel-de-bellechasse et à la boucherie à Saintalexandre-de-kamouraska. Pour ce qui est de la vente des produits, c’est discrètement à la ferme que les consommateurs peuvent se procurer la viande. Le restaurant Côté Est, de Kamouraska, met également à l’honneur cette viande de gibier dans certains de ses plats.

Au fil des ans, la ferme a accueilli d’autres animaux d’élevage. Coq à chair, porc et boeuf, poules et cailles partagent le site avec les sangliers, tous élevés en pâturage. Et Glennis Ouellet se fait un point d’honneur de soutenir les autres producteurs locaux, en offrant miel et beurre d’érable à sa boutique, notamment.

DU CAMPING à LA FERME

Comme si ça ne suffisait pas, Les

Petits Régals des bois sont également une terre d’accueil pour les campeurs de passage.

Membre de Terego, la ferme propose un espace de camping pour les visiteurs et les touristes.

D’ailleurs, au passage du journal sur place, un couple s’affairait à préparer à souper sur le barbecue mis à la disposition des visiteurs. À quelques pas des enclos à sangliers et au milieu d’un site enchanteur. « On veut diversifier notre offre et proposer plusieurs produits aux clients en un même lieu », note Glennis Ouellet, ajoutant qu’un service d’achat d’oeufs frais est aussi offert en libre-service, en bordure de la route 230. Glennis Ouellet aimerait maintenant offrir la chasse aux sangliers d’élevage sur ses terres. Mais le projet est ardu, notamment au niveau des assurances responsabilité. Tout est en place pour une expérience cynégétique, mais reste quelques détails à peaufiner avant d’aller de l’avant.

Et surtout, Glennis Ouellet espère que la famille pourra bientôt vivre exclusivement de ses élevages.

D’ici là, les petits marcassins continueront de se faire dorer la bedaine au soleil.

RÉGAL

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2021-07-24T07:00:00.0000000Z

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