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LES REINES D’OTTAWA RETROUVENT LEURS SCÈNES

JULIEN PAQUETTE jpaquette@ledroit.com — PHOTO LE DROIT

Maintenant que l’étape 3 du plan de déconfinement de l’ontario a été déclenchée, les drag queens d’ottawa peuvent finalement retrouver leur public.

Pour Yaya Torres, il était grand temps. Elle explique que les performances en vidéoconférence ne se prêtaient pas très bien à son style, puisque le stand-up comic est une grande partie de ses spectacles et qu’elle n’était pas en mesure de savoir si les gens riaient de ses blagues.

« On a vite remarqué que les gens qui assistaient à ces diffusions en direct étaient des réguliers, là pour encourager leurs artistes locales et pour avoir leur dose de drag, explique Yaya. Être dans un spectacle de drag, il y a une ambiance qui fait partie de l’expérience et il y a beaucoup d’interactions où on taquine les gens du public. […] C’est ce que nous avions, alors on a fait ce qu’on pouvait, mais est-ce que j’ai envie de recommencer ? Absolument pas. »

Même son de cloche chez Fifi Hoo-kers (prononcer Who cares) qui espère que la période des spectacles en ligne est bien révolue. « Il n’y a rien de pire que terminer un spectacle et d’être face au silence, de n’avoir aucune rétroaction du public par rapport à ce que tu viens de livrer », soutient Fifi.

Yaya Torres dit normalement être en mesure de vivre de son art.

L’arrêt complet des spectacles a donc été plutôt difficile puisqu’elle a dû se trouver un nouvel emploi pour payer les factures.

Fifi Hoo-kers, qui livre surtout ses performances pour le plaisir, même si elle est payée, a une perspective plutôt différente.

« La pandémie a été une sorte de cadeau déguisé pour moi, lance la drag queen d’ottawa. Au début, je continuais de faire des spectacles virtuels à la même fréquence qu’on pouvait me voir dans les bars. À un moment donné, j’ai complètement arrêté pendant trois mois. J’étais très fatiguée et ça m’a permis de reprendre des heures de sommeil perdues. »

GAIN DE POPULARITÉ

Malgré l’arrêt régulier des spectacles, l’intérêt pour les spectacles de drag queens a continué de croître, notamment grâce à des émissions de télévision comme Canada’s Drag Race, selon les deux reines ottaviennes contactées par Le Droit.

Dans la capitale fédérale, les scènes disponibles pour les drag queens demeurent plutôt rares, disent-elles. Outre le bar Lookout dans le marché By, peu d’établissements donnent une place à cette forme d’art de la scène.

« Les reines d’ici sont vraiment persistantes et elles cognent constamment à différentes portes pour essayer d’avoir de nouvelles places où se produire », affirme Yaya Torres.

Fifi Hoo-kers souligne avoir par exemple réussi à lancer la tradition du « brunch drag » au Vanitea Room, sur la rue Somerset.

« Comme il y a beaucoup de reines, c’est extrêmement compétitif et c’est difficile d’obtenir une place sur un spectacle, croit Fifi. Maintenant que les spectacles de drag queens sont grand public, tout le monde veut venir nous voir. Avant, c’était très marginal. Il n’y avait que des personnes LGBTQ dans le public. Maintenant, c’est majoritairement des femmes hétérosexuelles. Il y a de plus en plus d’enfants aussi. »

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2021-07-24T07:00:00.0000000Z

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