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CENT DÉTOURS VERS L’HUMOUR

SONIA BOLDUC sonia.bolduc@latribune.qc.ca

SHERBROOKE — Les détours sont parfois encore plus longs que prévu. Celui qui vient de mener Guillaume Pineault et son premier spectacle solo devant public pourrait s’inscrire dans un livre de records. Il y a bien sûr ces reports pandémiques : son Détour devait d’abord être rodé en mars 2020. Mais il y a surtout ce rêve, comme d’autres, mis en sourdine par un orienteur scolaire qui, sans éteindre la flamme, aura à tout le moins mis le couvercle sur le feu pendant quelques années.

« Quand je suis allé le voir en 4e secondaire, je lui ai dit que j’aimerais être policier ou humoriste. Lui, il m’a répondu que je devais être réaliste. Puis il a remarqué dans mon dossier que je jouais au water-polo, que j’avais des cours de natation et de sauvetage, alors il m’a conseillé de devenir soudeur aquatique. Soudeur aquatique. Pour moi qui avais besoin du contact humain, qui aimais être avec le monde, ce n’était vraiment pas une option idéale.

Je suis sorti de là mêlé, brisé par la vie », raconte avec humour, et encore une pointe de colère, Guillaume Pineault.

Diplômé en ergothérapie et en ostéopathie, il en a voulu à l’orienteur et s’est fait un plaisir, après sa remise de diplôme de Mcgill avec mention, lors d’une rencontre fortuite, de rappeler ce passage au principal intéressé.

« J’aimerais ça le rencontrer de nouveau là, maintenant que j’ai atteint un de mes rêves, pour lui parler encore. J’ai arrêté de lui en vouloir, mais j’aimerais ça lui dire qu’il ne faut pas décourager les gens. J’aimerais ça penser que les orienteurs ne sont pas là pour décourager les gens, qu’au contraire, il les encourage à trouver le chemin vers leur rêve. »

À leur faire valoir également que les chemins qui y mènent sont nombreux, reprend immédiatement Guillaume Pineault, en rappelant son refus d’admission à l’école nationale de l’humour. « Ce n’est pas parce que quelqu’un n’y entre pas que son rêve d’être humoriste ne se peut pas. Ça, c’est un peu comme lorsque t’es ado pis que tu tripes sur une fille avec laquelle tu penses que tu ne pourras jamais sortir. Finalement, le temps passe et tu te rends compte qu’elle tripe sur toi. Ça se peut », image celui qui partage sa vie avec la comédienne Anne-élisabeth Bossé.

EN FINIR AVEC L’IMPOSTEUR

Mais s’il s’apprête à présenter Détour une bonne vingtaine de fois en province avant les premières médiatiques prévues à Montréal et Québec en janvier 2022, Guillaume Pineault n’en sera pas à ses premières armes sur scène. Celui qui a lancé les soirées humoristiques au Zaricot de son Saint-hyacinthe natal en 2011 s’est retrouvé plus d’une fois en première partie de Patrick Groulx et Louis-josé Houde, a participé aux galas Comediha ! et Juste pour rire, avant d’être mis en nomination comme révélation de l’année aux Olivier en 2019, une catégorie alors remportée par Sam Breton.

« Je me sentais encore comme un imposteur quand j’ai eu cette nomination, ça ne se pouvait pas, avoue Guillaume Pineault. Là, je considère que j’ai une jeune carrière. »

Une jeune carrière qu’il souhaite lancer en force, alimenter et faire durer dans le temps. Profitant de la pause pandémique obligatoire, Guillaume Pineault s’est retrouvé au Studio Bizz pour travailler sa présence scénique auprès du comédien Mickaël Gouin. « Ç’a été angoissant et, on va se le dire, pas tellement plaisant. Je n’avais jamais fait ça, on a travaillé beaucoup la respiration, les déplacements, le timing pour rendre le show plus efficace. Grâce au travail de Mickaël, on a amélioré le show, on l’a peaufiné. Il y a plus de mise en scène, c’est plus court et plus efficace. »

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