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Stérilisation, vaccination, adoption et sensibilisation : l’organisme Chiots Nordiques s’attaque au fléau de la surpopulation canine dans les communautés autochtones, un enjeu de sécurité et de santé publique

Pour lutter contre la surpopulation canine, plusieurs communautés autochtones du Québec font appel aux services de Chiots Nordiques. Depuis 2012, l’organisme a placé plus de 4500 chiens en adoption dans le « sud » du Québec. Mais l’adoption n’est que la pointe de l’iceberg pour bien contrôler les populations, car la stérilisation est la manière la plus efficace pour limiter la croissance. C’est pourquoi l’organisme a réalisé 40 interventions sur le terrain, dans 15 communautés autochtones, depuis près de dix ans, ce qui a permis de stériliser plus de 4000 chiens, tout en rendant les milieux plus sécuritaires.

Faute d’accès à des cliniques vétérinaires, la majorité des chiens dans les communautés autochtones ne sont pas stérilisés. De plus, les moeurs font en sorte que les chiens sont en liberté dans plusieurs villages. À cela s’ajoutent le manque de financement et les enjeux de transport pour les traitements vétérinaires. Un mixte parfait pour créer une surpopulation canine.

Par exemple, on retrouve plus d’une centaine de chiens dans la communauté innue d’ekuanitshit-mingan, qui compte 632 habitants. En 2019, on recensait plus de 250 chiens en liberté à Kawawachikamach, une communauté naskapie de 639 personnes. Il y a quelques années, on comptait également plus de 400 chiens à Opitciwan, une communauté atikamekw de près de 2000 âmes.

« Des chiens en liberté peuvent avoir des portées et la population canine peut augmenter très rapidement », explique Daphnée Veilleux-lemieux, présidente de l’organisme Chiots Nordiques, qui a elle-même commencé par adopter un chien en 2011.

Ces chiens ne sont toutefois pas tous errants. « Près de 80 % des chiens en liberté ont un propriétaire, mais le chien est libre de circuler », précise cette dernière.

Pour un propriétaire, l’idée de laisser son chien en liberté en tout temps peut être plus attrayante que de le garder enfermé à la maison ou attaché toute la journée. Mais la croissance de la population canine amène aussi son lot d’inconvénients, notamment en ce qui a trait à la sécurité.

« L’ampleur des populations canines dans les communautés est aujourd’hui telle que les cas de morsure sont fréquents, tant entre les chiens eux-mêmes que chez les habitants. Selon une étude menée il y a trois ans, 293 morsures par des chiens ont été rapportées sur le territoire du Nunavik de 2008 à 2017, touchant surtout des enfants de moins de 10 ans, ainsi que des jeunes de 15 à 34 ans », peut-on lire dans la revue des diplômés de l’université de Montréal.

Pour les communautés, cette surpopulation peut devenir un problème de santé publique, avec les zoonoses comme la rage, et de sécurité pour la population, notamment pour les enfants. C’est pourquoi elles font appel au service de Chiots Nordiques, un organisme sans but lucratif qui s’est donné comme mission « d’offrir des solutions durables aux enjeux de surpopulation canine dans les communautés autochtones ».

Depuis 2012, l’organisme a réalisé 40 interventions sur le terrain, notamment pour faire des cliniques de stérilisation mobiles. Elles ont permis de stériliser plus de 4000 chiens. De plus, 4500 chiens nordiques ont été transférés au « sud » du Québec pour être adoptés par des familles.

FREINÉ PAR

LA PANDÉMIE

La pandémie a toutefois freiné drastiquement les efforts réalisés par Chiots Nordiques au cours des dernières années. Alors qu’environ 850 chiens étaient transférés chaque année avant la pandémie, on en compte seulement 200 cette année. « Avec les mesures sanitaires, on n’a pas pu faire toutes les activités sur le terrain comme on le voulait », note Daphnée Veilleux-lemieux, qui est également vétérinaire.

Résultat : de nouvelles portées ont recommencé à être observées et les populations semblent reparties à la hausse.