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LES CONCESSIONNAIRES ENCAISSENT LES COUPS

On a rarement vu des cours de concessions automobiles aussi vides. Une conséquence de la pénurie de microprocesseurs qui sévit. Mais il ne faut pas s’inquiéter outre mesure, paraîtrait-il.

PAUL-ROBERT RAYMOND praymond@lesoleil.com — PHOTO LE SOLEIL, ERICK LABBÉ

Selon les sources interrogées, certains sont plus affectés que d’autres, par exemple General Motors (GM) ou Ford. Comme l’illustre bien la photo qui accompagne cette chronique, la cour du concessionnaire Theetge Chevrolet Buick GMC Cadillac, à Québec, est presque entièrement vidée de ses véhicules.

Depuis quelques mois déjà, les constructeurs subissent les contrecoups d’un incendie qui a détruit l’usine d’un principal fournisseur de microprocesseurs et d’éclosions de coronavirus dans des usines en Asie qui ont fortement ralenti la production. On a vu plusieurs photos de camions Ford F-150 ou Chevrolet Silverado/gmc Sierra s’accumuler sur les terrains adjacents aux usines d’assemblage, en attente de l’installation de modules nécessitant des microprocesseurs avancés.

Les usines qui fabriquent de telles puces ne sont pas légion dans le monde. Il n’y en aurait que trois pouvant les fabriquer.

CHANGEMENT DANS LES HABITUDES

Les ventes se poursuivent même si les cours sont vides. Même si certains employés ont eu plus de vacances, selon Donald Theetge, copropriétaire du Groupe Theetge, qui compte quatre concessions de marques différentes.

« La situation n’est pas facile. Cela amène une gestion différente , dit-il. On a moins de la moitié de l’inventaire en allocation de la part des constructeurs. Résultat : on livre tout ce qui rentre. En ce moment, on est dans le creux de la vague. Dans quatre à cinq mois, soit vers mars ou avril, le soleil devrait commencer à briller de nouveau et on devrait faire à peu près 45 à 50 % du niveau de ventes qu’on faisait avant la COVID-19. Il faudra compter de 18 à 24 mois avant de faire autant qu’avant la COVID. »

La situation est sensiblement semblable partout, dit celui qui a des concessions GM, Honda, Mercedes-benz et Acura. « Quoiqu’on a un peu moins de problèmes chez Acura. C’est une marque qui vend normalement 20 000 véhicules par année au Canada. Là, on est moins en manque. Ce n’est pas pareil chez GM. Normalement, Mercedes-benz nous alloue de 35 à 40 véhicules pour le mois de décembre. Cette année, on n’en a que sept... »

Toutefois, M. Theetge, aussi bien que Robert Poëti, président-directeur général de la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec (CCAQ), rappelle qu’il est important « de mettre son nom sur la liste dès maintenant » si on compte changer de véhicule le printemps prochain. « Si vous arrivez en mars pour changer votre véhicule, il se peut que vous l’ayez seulement au mois d’août, avertit M. Theetge. On prend les commandes et les ventes se font quand même. C’est juste qu’il faut compter de trois à six mois d’attente avant de prendre livraison de sa voiture. »

FIN D’ANNÉE 2021

Cependant, le PDG de la CCAQ veut rectifier les perceptions sur le sujet. « Il est exact que le manque de puces électroniques ou que le retard dans la production nuisent à certains constructeurs dans la livraison des nouveaux véhicules. Mais à ce temps-ci de l’année, lorsqu’on parle des inventaires, il faut être prudents. Les modèles 2022 entrent dans les cours. Il y a plusieurs constructeurs qui commencent à les livrer à leurs concessionnaires. On est donc en fin d’année 2021 pour l’industrie. Il y a certains constructeurs, plus que d’autres, qui ont moins d’inventaires. C’est clair. Mais en même temps, il y en a d’autres dont les inventaires commencent à se remplir. »

Bref, la situation aurait aidé les concessionnaires à vider leur cour sans avoir recours à des promotions spéciales, comme on est habitués de voir chaque année.

M. Poëti juge que la situation n’est pas catastrophique. « Les ventes au Canada ont été moindres dans l’ensemble. Certains parlent de moins 30 %. Mais ce n’est pas le cas au Québec. On s’en est mieux sortis pour l’instant au chapitre des ventes au Québec que dans les autres provinces. […] Et là, commence la nouvelle année automobile, avec peut-être des habitudes de consommation un peu différentes. C’est-à-dire, vous savez que dans trois mois, vous arrivez à terme de votre location. Bien, vous allez commander maintenant. Il va en entrer quand même pour ceux qui veulent acheter sur place ou remplacer un véhicule accidenté.

Il y a eu également une augmentation des ventes des véhicules d’occasion, selon le PDG, tirant ainsi la valeur vers le haut. « On a vu souvent des équités négatives. Les gens rapportent leur véhicule quelques mois avant la fin du terme et subissent une perte qu’ils absorbent. Actuellement, on voit ça rarement, il y a de l’équité positive », conclut M. Poëti.

AUTO

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2021-09-18T07:00:00.0000000Z

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