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LE CANDIDAT, LE PARTI, LE CHEF OU LE POUVOIR?

ROGER BLACKBURN rblackburn@lequotidien.com

De façon générale, un bon candidat peut aller chercher 5 % des votes de plus que son parti, a soutenu Jean-françois Fortin, ex-député du Bloc québécois dans Haute-gaspésie–la Mitis–matane–matapédia, dans le média local Le Gaspésien, cette semaine, en commentant un sondage.

Il concède cependant que ce pourcentage peut être plus élevé pour certaines exceptions. Richard Martel, député sortant dans Chicoutimi–le Fjord, semble tirer profit de sa notoriété. J’ai fait un débat cette semaine avec des amis et des membres de ma famille autour d’une table de cuisine et dans un restaurant. Ceux qui votent libéral votent pour le parti ou pour le chef, ceux qui votent conservateur votent pour le candidat et ceux qui votent pour le Bloc le font par conviction. Autour des deux tables, aucun ne vote pour le Nouveau Parti démocratique. Les opinions divergeaient, mais dans le calme et sans insulte ou débat stérile.

CHACUN SES RAISONS

« Moi, je ne voterai jamais pour Trudeau. Il est en train d’endetter le pays pour les 50 prochaines années. »

« Moi, j’ai toujours voté Bloc, mais là, je vote pour Richard. C’est un chum et je lui donne mon vote. »

« Moi, je vote libéral, c’est sûr ! Je ne peux pas voter pour les conservateurs ou le Bloc. Ce parti qui ne sert plus à rien. »

« Je ne peux pas voter pour une syndicaliste qui encourageait les infirmières à faire la grève. »

« Moi, je suis une libérale. J’ai toujours voté libéral, mais là, pour la première fois, je songe à voter pour Richard Martel. Je l’ai rencontré au golf et il est très gentil. »

Un de mes frères qui habite à Valleyfield interpelle ses deux grands frères : « Vous dites que vous votez pour l’homme et que Richard Martel est un gars de la place, le coach, comme vous l’appelez. Son parti est contre l’avortement, ne reconnaît pas les réchauffements climatiques et ne veut pas interdire les armes à feu. Ça ne vous dérange pas ? »

Les deux grands frères de répondre : « Richard, il va porter notre parole au sein de son parti et va leur faire comprendre que ça ne marche pas leurs positions. Ça prend des gars comme lui pour faire évoluer leurs idées. »

On voit l’importance du terrain. Les quatre personnes qui m’ont informé qu’elles allaient voter pour Richard Martel l’ont rencontré sur le terrain, au centre commercial, au restaurant, sur le terrain de golf et à la ressourcerie. « C’est un gars comme nous autres. Il va porter ses déchets à l’écocentre, il joue au golf, il connaît bien sa ville », disent-ils, en vrac.

APPLICATIONS

Une de mes soeurs est allée conforter son vote pour le Bloc dans une application réalisée par des étudiants de l’université Laval, datagotchi.com, qui prétend deviner pour qui vous allez voter en vous posant des questions sur la musique que vous écoutez, ce que vous mangez, ce que vous portez comme vêtement et quel est votre film préféré. J’ai répondu à leurs questions, mais ils ne sont pas arrivés au bon résultat. On est loin de la Boussole électorale.

La cégépienne de 22 ans à qui je demande pour qui elle va voter me répond : « Trudeau. Il a fait une bonne job pendant la pandémie. »

Je lui demande si elle connaît le candidat du Parti libéral à Chicoutimi. « Aucune idée », dit-elle au sujet du candidat Jean Duplain, programmeur-analyste, cofondateur de l’organisme Saguenay Ville intelligente.

Notre jeune étudiante vote donc pour le chef.

Lors du débat régional de mercredi soir, au Théâtre Palace d’arvida, mon ancien collègue journaliste Stéphane Bégin, qui se présente sous la bannière libérale dans Jonquière, a fait valoir l’idée de voter pour le candidat qui sera au pouvoir, pour avoir quelqu’un qui fait partie du gouvernement, idéalement sur le conseil des ministres.

Nous avions souvent ce genre de discussions dans la salle de rédaction, à l’époque, quand la circonscription de Chicoutimi se retrouvait toujours dans l’opposition. On parlait de vote stratégique. Je me souviens du député André Harvey, celui qui a rebaptisé le comté Chicoutimi–le Fjord. Il a été élu au pouvoir avec les conservateurs en 1997 et avec les libéraux en 2000. André Harvey a été un de nos rares votes stratégiques dans la circonscription.

Pour l’élection de lundi, tout indique que ce sera un gouvernement minoritaire et que le Bloc québécois peut se retrouver avec un rôle de balance du pouvoir. Le vote stratégique est plus difficile à prévoir, sans savoir qui formera le prochain gouvernement.

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