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LIRE LES TROIS PRÉTENDANTS DE MARIA

PROPOS RECUEILLIS PAR LE SOLEIL

EUTROPE GAGNON, « L’HABITANT »

Q Antoine Olivier Pilon, ton personnage pour toi, c’est…

R Eutrope, c’est le voisin le plus proche de la concession Chapdelaine. Il vit de la même manière qu’eux. Il a sa terre. C’est vraiment l’habitant avec ses valeurs classiques. Il illustre un peu la tradition. Il est poli, doux, toujours prudent, lorsqu’il parle avec Maria. Q Pourquoi les films comme Maria Chapdelaine sont-ils toujours importants pour le cinéma québécois en 2021? R Parce qu’il s’agit de représenter, au grand écran, ces années-là qu’on oublie parfois. Pour voir la dureté de cette époque. Pour réaliser ce que les gens ont dû traverser pour nous permettre d’être là aujourd’hui, établis. C’est une réalité qu’on ne comprend pas nécessairement à l’école, dans nos cours d’histoire. Dans le film, je crois que c’était un des défis de Sébastien [Pilote] de montrer ça. C’est finalement un bel hommage qu’on rend à nos ancêtres.

FRANÇOIS PARADIS, « L’ENFANT SAUVAGE »

Q Émile Schneider, ton personnage pour toi, c’est…

R C’est l’enfant sauvage, l’amour d’été. D’un côté presque spirituel, c’est comme un esprit qui passe, comme des gens qu’on croise sur notre route et qu’on ne reverra jamais. François Paradis est chargé d’une volonté de ne pas être dans aucun dogme. Il va fuir tous ces cadres. Puis, le moment où il décide de s’y résoudre, il ne revient jamais… Q Pourquoi les films comme Maria Chapdelaine sont-ils toujours importants pour le cinéma québécois en 2021? R On n’a pas beaucoup de films d’époque à grand déploiement contrairement à la France, par exemple. On a l’impression que oui, parce qu’on a eu Les Pays d’en haut à la télé, mais ce n’est pas vraiment le cas. […] C’est aussi un long métrage super blanc, avec de vieilles valeurs, mais ça traduit un pan de notre histoire. On vient de là et ça explique le travail qu’on a encore à faire aujourd’hui.

C’est aussi un hommage aux bâtisseurs du Québec et des pays du Nord, qui ont tellement travaillé fort pour juste habiter des lieux ! C’est un acte de mémoire que l’on archive dans une oeuvre cinématographique. Maria Chapdelaine, c’est un film qui va être important... longtemps.

LORENZO SURPRENANT, L’HOMME MODERNE

Q Robert Naylor, ton personnage pour toi, c’est…

R De la façon dont il est présenté dans le livre, Lorenzo est un peu le méchant qui arrive des États-unis pour voler Maria. Mais Sébastien [Pilote] ne voulait pas nécessairement le montrer comme ça. Il souhaitait illustrer quelqu’un d’authentique, qui croyait réellement en sa proposition [d’amener Maria aux États-unis].

[…] Il a connu le mode de vie de Maria. Il vient de là. Il représente donc la modernité, le changement d’époque vers un monde plus industriel.

Q Pourquoi les films comme Maria Chapdelaine sont-ils toujours importants pour le cinéma québécois en 2021 ?

R Ce que j’aime beaucoup avec la proposition de Sébastien [Pilote], c’est qu’on reconnaît ces personnages-là. C’est une façon de voir comment les choses ont changé ou sont restées pareilles.

Ce que je trouve drôle, c’est que la pandémie nous rapproche de ce style de vie. On est un peu isolés. On joue ensemble autour de la table. Pour moi, c’est intéressant que ce film-là sorte en même temps que la planète vit elle aussi une sorte d’isolement.

ARTS

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2021-09-18T07:00:00.0000000Z

2021-09-18T07:00:00.0000000Z

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