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LE CHEMIN DE CROIX DE GABRIEL FORTIN

DANIEL CÔTÉ dcote@lequotidien.com

Quelque part au début de 2023, le cinéaste Gabriel Fortin présentera pour la première fois Chemin de croix. Ce court métrage d’une durée de 15 à 20 minutes sera le deuxième du réalisateur établi à Larouche. Il s’inscrira dans la foulée de Soudure symphonique, où la musique classique cohabitait avec les sons captés dans une shop de métal, mais la forme sera très différente. Il y aura des dialogues, en effet, et des comédiens pour les livrer.

Pour Gabriel Fortin, cet aspect nouveau confère une signification particulière à l’aide que vient de lui accorder la bande Sonimage. D’une valeur de 20 000 $, elle comprend le prêt d’équipements à l’occasion du tournage, l’accès à des ressources techniques à l’étape de la postproduction, mais aussi la collaboration de Sophie Beauparlant. Le fait qu’elle connaisse les rouages de la scénarisation constitue un précieux atout pour celui qui, à toutes fins utiles, apprivoise cette dimension du septième art.

« Là, je suis confronté à un autre défi, si on compare à Soudure symphonique. Il s’agissait d’un essai artistique, alors que cette fois, je dois écrire des dialogues et tenir compte des différents niveaux de jeu. Il y a plein de choses auxquelles on ne pense pas, de prime abord. C’est pourquoi j’ai besoin de l’encadrement assuré par Sophie Beauparlant. Elle me pose les bonnes questions », a souligné le cinéaste, à l’occasion d’une entrevue accordée au Progrès.

QUÊTE PERSONNELLE

L’histoire que prévoit relater Gabriel Fortin se déroule au Saguenay–lac-saint-jean, au tournant du millénaire. Elle est centrée sur deux personnes évoluant dans le monde de l’information télévisée. Le plus âgé, Luc, est un journaliste en fin de carrière. Il sent que les changements technologiques vont sonner le glas pour lui, tandis que David, un jeune cameraman, cherche à trouver sa niche au sein de l’organisation. Le public fera connaissance avec eux le jour de Pâques, moment où les vraies nouvelles se font rares.

« La trame de fond est la quête personnelle que vivent ces hommes. Elle se produit à une époque où les nouvelles locales étaient très regardées parce que tout le monde, ou presque, avait le câble. Les journalistes étaient des vedettes, alors qu’aujourd’hui, c’est différent. La société fonctionne en silo », décrit le cinéaste.

Lui-même ayant oeuvré dans ce milieu, il pourra le dépeindre avec justesse, mais Chemin de croix ne constituera pas une oeuvre autobiographique. Pour en illustrer la nature, il parle du long métrage de Denys Arcand, L’âge des ténèbres, où le personnage central se console de sa vie beige en trouvant refuge dans des univers parallèles. Cette idée d’un avenir autre, plus conforme à ses désirs, sera aussi explorée dans son film.

« Je veux tourner une comédie douce-amère où on rit jaune, mais sans fin rocambolesque, parce que je me méfie de ça. Le moment est opportun pour aborder un sujet comme celui-là, en raison de la pandémie. Plusieurs personnes en ont profité pour effectuer des changements dans leur vie », estime Gabriel Fortin, qui prévoit tourner Chemin de croix au printemps prochain.

Outre l’appui de la bande Sonimage, il a obtenu le feu vert du Conseil des arts et des lettres du Québec, ainsi que de la MRC du Fjord-du-saguenay.

ARTS

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2021-09-18T07:00:00.0000000Z

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