«LA DEMANDE SERA TRÈS FORTE»

La demande est forte pour les motoneiges, la pénurie de main-d’oeuvre n’épargne pas l’industrie et dame Nature n’a pas été très aidante l’hiver passé. Devant tant de défis, l’entreprise Bombardier Produits récréatifs (BRP) s’est réorganisée, si bien qu’elle poursuit sa progression.

Dans la vente de motoneiges, la demande est bel et bien supérieure à l’offre, confirme la conseillère principale aux relations médias pour la multinationale de Valcourt, en Estrie, Biliana Necheva. « Nos ventes d’avant-saison ont été vraiment spectaculaires et nous prévoyons que la demande sera très forte pour les motoneiges invendues cet automne et cet hiver. »

En entrevue avec Le Progrès, elle confirme que la clientèle doit s’attendre à vivre une pénurie de motoneiges neuves.

« Il y aura probablement une pénurie de motoneiges disponibles à l’achat cet hiver. La forte demande de l’année dernière a réduit les stocks de report à des niveaux records et les difficultés de la chaîne d’approvisionnement cette année n’ont pas permis aux fabricants de reconstituer leurs réserves. »

Et selon Mme Necheva, la pénurie ne touche pas seulement la région ou le Québec, mais l’ensemble de l’amérique du Nord.

« C’est très consistant à travers le continent. Nous constatons les mêmes choses dans toutes les régions. Les stocks sont faibles ; les ventes sont fortes. »

L’APPROVISIONNEMENT ET LE RECRUTEMENT: DEUX GRANDS DÉFIS

Avant de se retrouver dans les salles d’exposition des concessionnaires, les motoneiges neuves doivent être assemblées en usine. Pour y parvenir, il importe de recevoir toutes les pièces et les autres matériaux nécessaires à leur production.

Ainsi, à l’instar de plusieurs autres constructeurs de véhicules motorisés, BRP n’échappe pas aux aléas du marché mondial de l’approvisionnement.

« Comme tous les fabricants, nous sommes confrontés à des défis, mais notre équipe a été très efficace pour trouver des solutions. De nombreuses motoneiges produites actuellement sont expédiées avec des composants de microprocesseur manquants, qui seront envoyés séparément une fois en main. Ainsi, nous ne serons pas confrontés aux difficultés d’expédier une grande quantité de motoneiges lorsque les pièces arriveront, ce qui réduit les risques de pénurie de camions disponibles pour le transport. »

Biliana Necheva affirme que les clients en général, dont ceux du Saguenay–lac-saint-jean, ne devraient pas craindre une rupture de stock pour les pièces de rechange utiles pour l’entretien de leur motoneige.

« Nous avons couvert les motoneiges. Pour les pièces, cela dépend fortement du type, mais la plupart des pièces d’usure sont disponibles en quantité suffisante. Nos concessionnaires ont des volumes très élevés et se débrouillent bien globalement. »

Il n’y a pas seulement les motoneiges qui se font rares ; la maind’oeuvre aussi. La pénurie de personnel touche l’entreprise, qui emploie des milliers de travailleurs.

« La pénurie de main-d’oeuvre est un enjeu qui affecte un grand nombre d’entreprises en Amérique du Nord. BRP est fière d’avoir un taux de roulement relativement bas, mais nous avons toujours plusieurs postes ouverts au Québec. »

VERS UN ENGIN 100% ÉLECTRIQUE

La tendance mondiale est à l’électrification des modes de transports, et ce virage vert touche aussi l’industrie de la motoneige. Chez BRP, on confirme que la commercialisation d’une première motoneige 100 % électrique devrait se faire d’ici cinq ans, si tout se déroule comme prévu.

« Nous n’entrons pas dans les détails concernant l’introduction de la technologie EV, mais BRP a annoncé son plan quinquennal visant à offrir des modèles électriques dans chacune de ses gammes de produits d’ici la fin de 2026. Le premier véhicule entièrement électrique sera lancé d’ici deux ans. »

Pour y arriver et assurer le futur de la compagnie, des centaines de millions de dollars doivent être investis.

« Nous sommes pleinement engagés dans un avenir électrique et nous investissons 300 M $ sur cinq ans dans le développement de produits, l’équipement spécialisé, l’infrastructure, l’outillage de production et les installations, notamment notre infrastructure de développement d’unités de puissance électrique Rotax à Gunskirchen, en Autriche. Nous avons également créé le Centre de développement des véhicules électriques BRP, situé dans notre ville natale de Valcourt, au Québec. Cette installation est équipée de matériel à la fine pointe de la technologie qui sera au coeur de notre stratégie en matière de véhicules électriques. »