PETA: LA PROVOCATION AU SERVICE DES ANIMAUX

Fondée en Grande-bretagne, la People for the Ethical Treatment of Animals (PETA) s’impose comme l’une des plus féroces organisations de défense des droits des animaux. Avec elle, le droit animal prend une dimension quasi religieuse. Sa fondatrice, Ingrid Newkirk, 72 ans, excelle dans l’art de la provocation. Au risque de dépasser les bornes et de se faire accuser d’être devenue « anti-humaine ».

Madame s’est fait insérer un tube dans la gorge pour protester contre le gavage des oies servant à produire le foie gras. Elle s’est couchée nue dans un cercueil, au centre de Times Square, à New York, pour dénoncer la vente de fourrures chez Macy’s. Elle s’est fait enfermer dans une cage, à Taipei, la capitale de Taïwan, pour attirer l’attention sur la vente de chiens destinés à la consommation humaine.

Plusieurs campagnes publicitaires de la PETA ont frappé les esprits. La plus célèbre montrait la top-modèle Nicole Williams « écorchée vive » pour protester contre l’utilisation de cuir animal. Plus douteuse, une campagne intitulée « L’holocauste dans votre assiette » juxtaposait des images de grands abattoirs avec celles de Juifs dans les camps d’extermination nazis.

« Le but premier consiste à attirer l’attention sur la cause, explique l’un des fondateurs de PETA, Alex Pacheco, dans le documentaire I Am an Animal. Le problème, c’est que les méthodes dépassent tellement les bornes qu’on ne parle plus que du fait que cela dépasse complètement les bornes. » (35)

Ingrid Newkirk n’en a cure. Même son testament vise à s’assurer que sa dépouille mortelle servira au maximum la cause animale. Elle demande que sa chair soit cuite sur un barbecue et que sa peau soit transformée en cuir pour fabriquer des « sacoches ». L’un de ses yeux devra être expédié à l’agence de protection environnementale des États-unis, pour lui rappeler qu’elle gardera un oeil sur elle. Une oreille sera livrée au Parlement du Canada pour qu’il entende « les cris des phoques, des ours, des ratons laveurs, des renards et des visons [...] que l’on trappe et que l’on écorche [...] pour leur fourrure ». (36)

Il ne reste plus qu’à souhaiter bonne chance à tous ceux qui devront exécuter ces dernières volontés...