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RÉSOUDRE LE CASSE-TÊTE DE L’APPROVISIONNEMENT

Symcod a rapatrié la fabrication de composantes

PIERRE THÉROUX Collaboration spéciale p.theroux@videotron.ca

« C’est un vrai cassetête. On a connu des problèmes d’approvisionnement comme on ne pensait jamais en avoir », lance d’entrée de jeu Éric Ambrosio, président-directeur général de Symcod, une entreprise de Drummondville spécialisée dans la conception d’ordinateurs industriels à écran tactile et de terminaux de collectes de données.

Comme bien d’autres entreprises manufacturières québécoises qui souhaitaient réduire leurs coûts, Symcod s’est tournée, il y a plusieurs années, vers la Chine pour s’approvisionner en composantes électroniques et autres pièces d’équipement.

Mais la COVID-19 a grandement affecté sa chaîne d’approvisionnement et posé de nouveaux défis. « Les délais de livraison de nos fournisseurs sont énormes et s’étendent maintenant de six à douze mois, comparativement à deux mois habituellement. Sans compter que les coûts de transport ont explosé », précise M. Ambrosio.

DÉNICHER UN FABRICANT QUÉBÉCOIS

Pour remédier à la situation, la PME a décidé de rapatrier une partie de cette production au Québec. Mais pour ce faire, elle devait auparavant reconfigurer le design de ses circuits imprimés électroniques pour les arrimer avec certaines composantes qui pouvaient être disponibles localement.

« La Chine contrôle le marché depuis longtemps et c’est très difficile de trouver des fournisseurs en Amérique du Nord qui sont prêts à produire de petits volumes. Sinon, les coûts sont généralement plus élevés », déplore Éric Ambrosio, qui souhaite la fin de la mainmise des producteurs chinois dans le marché des composantes électroniques.

Symcod a donc réussi à dénicher un fabricant québécois de circuits électroniques, et ce, à des coûts presque similaires à ceux que devait débourser l’entreprise pour s’approvisionner en Chine, se réjouit M. Ambrosio. « En tenant compte de la réduction des coûts de transport, les frais sont environ de 10 à 15 % plus élevés, mais sur l’achat des composantes seulement, et non sur l’ensemble du produit fabriqué », précise-t-il.

Fondée en 1990, Symcod a fait sa marque dans le développement et la conception d’équipements numériques pour le secteur manufacturier. Ses ordinateurs industriels et ses systèmes de contrôle, qui favorisent la gestion sans papier en usine, sont adaptés pour être implantés dans des environnements de travail difficiles.

Certains terminaux informatiques et lecteurs peuvent même passer sous le nettoyeur à haute pression. Ces caractéristiques lui ont notamment permis de compter bon nombre d’entreprises du secteur agroalimentaire parmi sa clientèle.

DÉMÉNAGEMENT ET NOUVEAUX PRODUITS

En mai 2020, l’entreprise a déménagé ses pénates de Victoriaville à Drummondville. Elle y a trouvé un bâtiment qui lui permettait d’améliorer son efficacité, alors qu’elle était auparavant logée dans plusieurs locaux. « On a pu doubler

notre superficie, ce qui va nous permettre du même coup d’accroître notre capacité de production », explique M. Ambrosio.

Symcod partage l’usine avec une autre entreprise technologique, Sir Steward, qui fabrique notamment des robots de livraison. Éric Ambrosio en est actionnaire avec le PDG Jonathan Auger. Les deux partenaires d’affaires ont également racheté, il y a deux ans, les parts des actionnaires fondateurs de Symcod.

Symcod, qui emploie une douzaine de personnes, a également travaillé ces derniers mois à la refonte de certains produits qu’elle s’apprête à lancer cet automne. Outre la grandeur des écrans d’ordinateur, ces nouveaux produits seront vendus avec des caméras et des périphériques intégrés qui offriront plus d’options aux utilisateurs.

L’entreprise réalise 80 % de ses ventes au Québec, tandis que les autres provinces et les États-unis génèrent 20 % de ses revenus. La PME, qui compte notamment Pepsico parmi sa clientèle américaine, souhaite accroître sa présence aux États-unis. Mais pas avant de consolider ses assises sur les marchés québécois et canadien.

« On a encore beaucoup de travail pour se faire davantage connaître ici même », explique Éric Ambrosio, en précisant que la percée de l’entreprise au sud de la frontière se fait avec prudence.

En collaboration avec l’école d’entrepreneurship de Beauce et le Groupement des chefs d’entreprise

« La Chine contrôle le marché depuis longtemps et c’est très difficile de trouver des fournisseurs en Amérique du Nord qui sont prêts à produire » de petits volumes.

— Éric Ambrosio — PHOTO LE NOUVELLISTE, FRANÇOIS GERVAIS

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