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JA’MARR CHASE, L’OISEAU RARE

MATTHEW VACHON matthew.vachon@lenouvelliste.qc.ca

Il y a tellement eu d’action dans l’univers de la NFL durant la dernière semaine que c’était difficile de choisir un seul sujet. Parmi tous ces dossiers plus fascinants les uns que les autres, il y a celui du receveur éloigné des Bengals de Cincinnati, Ja’marr Chase, qui connaît des débuts professionnels tonitruants.

Il y a cependant eu quelques légères inquiétudes, au cours du calendrier préparatoire, alors que le natif de la ville de Harvey, en Louisiane, n’avait pas été en mesure de capter les quelques passes dirigées vers lui. Les partisans des Bengals voyaient déjà le 5e choix du dernier repêchage devenir un autre choix gaspillé par cette organisation trop souvent moribonde.

Le quart-arrière Joe Burrow, coéquipier de Chase avec les Tigers de l’université Lousiana State, avait cependant tenu à calmer les ardeurs de tout le monde, en assurant que l’électrisant athlète serait prêt lorsque la saison régulière s’amorcerait. Et Burrow ne pouvait pas être plus juste !

Au terme de ses cinq premiers matchs en carrière, Chase ne compte rien de moins que 456 verges et cinq touchés, ce qui témoigne parfaitement du talent immense de cet athlète tout étoile. Pour mettre le tout en perspective, il faut savoir qu’au cours de l’histoire de la NFL, le seul receveur de 21 ans ou moins qui a auparavant affiché de telles performances à ses cinq premières parties dans la NFL n’est nul autre que le spectaculaire Randy Moss. Celui-ci a connu une carrière de 15 ans qui lui a pavé la voie vers le Temple de la renommée du football avec ses 15 292 verges – 4e rang de l’histoire – et 156 touchés. Il est évidemment encore très tôt pour faire entrer Chase chez les immortels de ce sport, mais il faut dire qu’il a pris un pas dans la bonne direction avec cette sortie des blocs de départ.

Par ailleurs, ce qui risque de grandement aider la cause de Chase, c’est que si tout se déroule bien, il aura son fidèle compagnon Joe Burrow pour lui lancer le ballon pendant plusieurs saisons. Au niveau universitaire, la connexion entre les deux hommes n’a jamais fait le moindre doute, Chase se permettant d’établir notamment quelques records collégiaux, de même que chez les professionnels. On peut donc comprendre que Burrow ait été aussi élogieux à son égard auprès de la direction des Bengals dans le but qu’elle le sélectionne avec le 5e choix du dernier encan.

L’impact du receveur de 6’00’’ et 201 livres est déjà immense au sein de l’attaque de Cincinnati. Grâce à la qualité de ses tracés, sa vitesse pure et sa capacité à réaliser les réceptions difficiles, les Bengals peuvent faire avancer le ballon avec une bien plus grande aisance, ce qui oblige les défensives adverses à demeurer sur leurs gardes en tout temps. Fait à noter : chacun des cinq majeurs inscrits par Chase l’a été sur des distances supérieures à 30 verges (50, 42, 34, 44 et 70). Ça démontre bien sa capacité à attaquer les zones profondes ! Chase n’est cependant pas qu’une menace sur les longs jeux. Il peut être utilisé sur de plus petites portions du terrain afin de faire bouger les chaîneurs de façon plus méthodique.

Nécessairement, la clé pour connaître du succès sur une longue période dans la NFL demeure la santé. Si le numéro 1 des Bengals réussit à éviter l’infirmerie, il a de bonnes chances de devenir l’un des meilleurs receveurs de sa génération, voire mieux. Cet oiseau rare est à ce point talentueux et il a un excellent quart-arrière pour lui lancer le ballon. Sa recette est vouée au succès.

Il reste maintenant à ce que le duo qu’il forme avec Burrow soit en mesure de mener Cincinnati vers les plus hauts sommets de la NFL.

LA DÉCHÉANCE DE JON GRUDEN

En terminant, c’est impossible de conclure cette chronique sans avoir pris le temps de parler du cas de Jon Gruden, désormais ancien entraîneur-chef des Raiders de Las Vegas. Au cours des derniers jours, il a été révélé que Gruden, sur une période de plusieurs années, avait échangé des courriels parsemés de commentaires homophobes, misogynes et sexistes avec le président de l’équipe de football de Washington, Bruce Allen.

Au passage, l’instructeur déchu a notamment invectivé le commissaire de la NFL Roger Goodell. Le pire dans tout ça, c’est que la chute de Gruden est due à une enquête sur Allen qui ne le concernait pas à la base.

N’eût été cela, peut-être aurait-il pu s’en sortir ?

Ses torts ayant été exposés au grand jour, Gruden a pris la décision de démissionner de son poste chez les Raiders. Imaginez que celui-ci doit dire adieu aux six dernières années de son contrat de dix ans évalué à 10 millions $ par année. Il s’agit là d’un triste chapitre de l’histoire des Raiders, qui témoigne également d’une nécessité de changer la culture dans ce sport.

Pour toutes ces histoires atroces, il y en a cependant plusieurs qui peuvent en partie compenser, comme celle du Québécois des Texans de Houston, Antony Auclair, qui a inscrit son premier touché dans la NFL, la semaine dernière. Son éthique de travail irréprochable lui permet de s’accrocher à son rôle de l’ombre comme ailier rapproché. Ce premier succès offensif se veut la récompense pour tous les efforts qu’il a déployés ces dernières années.

Ça ne change peut-être pas le monde, mais ça fait cependant du bien de voir que de belles choses arrivent à des personnes dévouées comme Auclair.

ESPACE NFL

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2021-10-16T07:00:00.0000000Z

2021-10-16T07:00:00.0000000Z

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