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MOT D’ORDRE: PROFITER PLEINEMENT DE L’EXPÉRIENCE

STEVE TURCOTTE sturcotte2@lenouvelliste.qc.ca

Les ennuis de santé de Carey Price ont fait ressortir un tas de témoignages sur les réseaux sociaux, depuis une dizaine de jours. À peu près tous pointaient dans la même direction : il faut prendre soin de sa santé mentale.

Parmi ceux qui ont partagé leurs moments un peu plus sombres, il y a Antoine Tardif.

Il est connu aujourd’hui comme le maire de Victoriaville, et l’un des jeunes politiciens les plus prometteurs de la province.

Mais dans son ancienne vie, Tardif enfilait des grosses jambières comme Price. Avec pas mal de succès dans sa jeunesse.

Assez pour être un choix de première ronde dans la LHJMQ. Évidemment, il se voyait ensuite faire son chemin jusqu’à la grande ligue.

Quand le tapis s’est mis à glisser sous ses pieds, le vertige s’est emparé de ses ambitions. Il y a eu des blessures, puis des transactions. Rendu à 19 ans, il a compris que la LNH, ce n’était pas pour lui.

« Je ressentais l’échec si fortement que j’avais l’impression de peser 300 livres sur la glace. Moi qui étais en pleine forme physique, j’étais exténué après quelques coups de patin durant l’échauffement. Je ne profitais qu’à moitié de l’opportunité que j’avais d’avoir mon idole de jeunesse, Patrick Roy, comme entraîneur, puisque ma tête ne faisait que penser à mon rêve qui me glissait entre les mains. »

« Avec le recul, je comprends que ceci était le résultat d’une énorme pression que je m’étais toujours mise sur les épaules, d’évoluer un jour dans le circuit Bettman, et que, réalisant que je n’y arriverais pas, je perdais petit à petit tous mes moyens en raison de la fatigue mentale extrême qui m’habitait », a-t-il écrit sur sa page Facebook.

Invité à revenir sur ces propos dans le cadre de cette chronique, Tardif a voulu se montrer rassurant pour les joueurs qui évoluent dans le junior. Son conseil : profiter pleinement de l’expérience.

« Dans le fond, c’est une question d’attitude. À la base, c’est un jeu, et il ne faut jamais le perdre de vue. Ensuite, il faut simplement être réaliste et comprendre qu’il n’y a qu’un faible pourcentage de joueurs dans le junior qui vont atteindre la LNH. Ça ne veut pas dire que ça ne vaut pas la peine de jouer junior, bien au contraire. On est tellement bien encadrés par la ligue, les équipes. C’est un privilège de jouer dans la LHJMQ, et elle peut mener à plusieurs chemins. La LNH en est un. Tant mieux pour ceux qui vont le prendre. Mais il n’est pas le seul. Si tu comprends ça et que tu es déterminé à profiter au maximum de la situation, l’expérience sera très positive. »

Même si Antoine Tardif n’a pas été en mesure lui-même de garder la tête froide, il assure avoir profité de son passage dans le circuit Courteau, marqué par des arrêts à Bathurst, Drummondville et Québec, pour préparer son futur.

« J’ai acquis un bagage d’expérience qui me sert à tous les jours dans mon travail. L’éthique de travail, la façon de m’organiser, la capacité de faire face à la critique et à l’adversité, l’importance du travail d’équipe, ce sont tous des éléments très importants. Il y a très peu de milieux de vie qui peuvent en donner autant en si peu de temps à des jeunes âgés entre 16 et 20 ans », propose Tardif.

« Je ne suis qu’un exemple parmi tant d’autres. J’ai joué à Drummondville avec Marc-olivier Vachon, qui était notre capitaine à 17 ans. Aussitôt son bac en génie terminé, il est devenu le directeur d’une mine au Nunavut.

Il a 30 ans et il a 400 mineurs sous ses ordres ! Je peux citer d’autres exemples sans problème. Mon message aux jeunes, je le répète : ‘‘ Amusez-vous et profitez de ces années spéciales pour vous former comme personne. Par la suite, peu importe ce qui vous attend, vous aurez des outils pour vous démarquer.’’ »

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2021-10-16T07:00:00.0000000Z

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