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UNE PASSION QUI FAIT DU BIEN ET QUI POUSSE À SE DÉPASSER

JOHANNE SAINT-PIERRE jstpierre@lequotidien.com

Nageuse de compétition durant sa jeunesse, Kim Gaudet a toujours aimé les défis. Sa passion pour la course et les ultra-marathons s’est développée au fil du temps, stimulée par des mentors qui l’ont aidée à s’améliorer et à se dépasser.

« J’ai commencé à faire un peu plus de courses sur route en 2013, année où j’ai fait un demimarathon, mon objectif annuel », raconte celle qui, en 2016, a commencé à faire de la course en sentier, rapidement devenue une sortie hebdomadaire.

Dès le départ, la Saguenéenne a eu la piqûre des courses. « Quand j’ai vécu ma première compétition de trail, ça m’a rappelé de bons souvenirs. J’ai pogné la piqûre des courses en trail, mais aussi des événements de course. »

Ce fut d’abord un 18 km, puis un 30 km, la même année. Fille de défis, elle a côtoyé deux athlètes aguerris en Stéphan Perron et Camil Tremblay, qui l’ont encouragée et aidée à s’améliorer. « Ce sont vraiment mes mentors. Ce sont eux qui m’ont vraiment inspirée. Ils m’ont soutenue au début. Je voyais que j’avais du potentiel et ils m’ont poussée à m’améliorer », souligne-t-elle.

« Au début, je m’entraînais avec eux. Il n’y avait pas beaucoup de filles, mais moi, je voulais toujours les suivre, parce qu’ils m’inspiraient. Et finalement, j’ai grimpé les kilomètres rapidement.

Ils m’entraînaient dans leurs courses folles. Au début, je trouvais ça fou, mais je me suis dit que l’humain est fait pour courir, alors tout se peut », relate celle qui adore courir dans la nature.

Constatant son endurance, ils l’ont invitée, en 2018, à tenter l’ultra-trail Harricana, 65 km ou 80 km. « Pour ces deux distances, c’est le même parcours, sauf qu’il y a un 15 km de plus, où il faut monter le mont Grand-fonds et revenir. Je me suis dit que je ferais le 80 km, que mon défi serait, à la fin de mon 65 km, de monter la montagne de ski et de revenir. »

Ce premier ultra-trail a été magique. « Ç’a été super le fun. C’était vraiment un bel événement et je l’ai fait avec mon ami Stéphan Perron. En même temps que c’était mon premier ultra, c’était aussi le jour de fête de mon père décédé il y a plusieurs années. Ç’a été une journée parfaite. Parfois, le premier événement, il y a quelque chose qui nous marque et moi, durant cette course, je n’ai pas eu de down. Parfois, j’essaie d’appréhender des moments difficiles, mais j’ai vraiment pris cette course comme du plaisir et une aventure dans le bois. »

PLAISIR THÉRAPEUTIQUE

Les années 2019 et 2020 ont été difficiles pour l’infirmière, qui a surmonté deux épuisements professionnels consécutifs. « Je courais quand même, mais juste pour le plaisir, parce que je prenais soin de moi », mentionne-t-elle.

À défaut de faire des courses, elle a continué à partager sa passion en s’impliquant dans les événements. « En 2021, j’allais mieux et j’ai commencé à rêver d’événements de course. Et on dirait que les astres se sont alignés. J’ai eu un beau poste en CLSC et ça m’a redonné de l’espoir pour ma vie professionnelle. Pour m’équilibrer, quand ça allait moins bien, j’allais en montagne, dans la nature, toute seule. Ça me faisait vraiment du bien ! », confie-t-elle.

Au printemps, comme elle se sentait mieux, elle s’est remise à rêver d’une possible participation à un événement de course. Elle a pensé au Québec Méga Trail (QMT), qui devait avoir lieu en juillet, mais il a été annulé. Un mal pour un bien. « De toute façon, je n’étais pas prête », avoue-t-elle.

Puis, elle a appris qu’il allait avoir lieu en août. « J’allais bien physiquement, même si je n’avais pas le volume d’entraînement d’une année. Je me suis inscrite la dernière journée de la date d’inscription, au 110 km. Ça fait deux ans que je suis bénévole à QMT et trois ans que je suis bénévole ici et là, dont à l’ultra-trail Harricana. J’ai voulu essayer cette course que je n’avais jamais faite, moi qui aime les sentiers techniques. Je me suis : “Je me gâte ! Je me sens bien et je suis positive.” », raconte en riant celle qui n’avait jamais fait une si longue distance.

« J’aime les défis. Je fais beaucoup de préparation mentale avant n’importe quelle course. Je pense que ça m’aide. J’ai appliqué la même préparation mentale que pour mon 80 km. J’avais décortiqué ma course dans ma tête et l’avantage que j’avais, au kilomètre 80, c’est que j’avais le droit d’avoir un pacer pour faire les 30 derniers kilomètres, une portion où on monte le mont Sainte-anne et où on fait des boucles. Mon copain m’a accompagnée. Dans ma tête, j’avais deux courses et arrivée au 80e km, j’étais encore motivée pour un 30. »

La suite est connue. Elle a remporté la course et obtenu son billet pour le Trail de Bourbon, sur l’île de La Réunion, le 22 octobre.

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2021-10-16T07:00:00.0000000Z

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