Les collectivités au coeur des entreprises d’économie sociale

Il va sans dire qu’au cours des deux dernières années, les mots solidarité et coopération ont pris tout leur sens, alors que tous subissaient les remous causés par la pandémie. Plus que jamais, le pouvoir de la collectivité se fait sentir et nous assistons à l’émergence d’entreprises d’économie sociale (ÉS).

Qu’est-ce que l’économie sociale ?

Méconnue pour certains, l’és est bien présente dans le paysage économique du Québec. En effet, l’és représente un moteur d’enrichissement collectif qui a fait ses preuves au cours des dernières années. Ce mode de développement, qui se veut inclusif, transparent et démocratique, se traduit à travers plus de 11 200 entreprises québécoises qui cumulent ensemble un chiffre d’affaires de 47,8 milliards de dollars et emploient pas moins de 220 000 personnes. De ce nombre, 75 % sont des OBNL, 21 % des coopératives non financières et un peu plus de 3 % des coopératives financières ou des mutuelles.

Ces modèles représentent des valeurs communes partagées par l’ensemble des membres, telles que l’équité, la solidarité et la responsabilité sociale. Le Zoo sauvage de Saint-félicien, Nutrinor, Agropur coopérative, le réseau COOPSCO ne sont là que quelques exemples d’entreprises qui endossent ce modèle d’affaires.

Les entreprises d’économie sociale puisent leur essence même dans la collectivité, puisqu’elles répondent aux besoins de la communauté d’un point de vue économique, social et culturel. En ce sens, la missive de ces entreprises n’est pas la quête monétaire et l’enrichissement personnel, mais plutôt le bien collectif qui se veut équitable et durable. Ainsi, les membres des organisations sont impliqués dans une gouvernance démocratique. Des conseils d’administration permettent en effet d’élire des membres qui représentent la voix collective, et ce, qu’importe leur investissement financier dans l’entreprise.

Un modèle viable ?

Présentes depuis la fin du 19e siècle, les entreprises d’économie sociale se sont largement diversifiées à travers le temps et elles sont aujourd’hui omniprésentes dans plusieurs secteurs de l’économie. Mais comment s’enrichir collectivement et équitablement ? En fait, les profits générés par les entreprises collectives sont réinvestis au sein même de l’entreprise ou de la communauté. Les surplus peuvent également être versés en ristourne aux membres. On pense alors au tout premier modèle coopératif créé par Alphonse Desjardins, qui encore à ce jour, a pour finalité première de servir ses membres tout en s’assurant de leur enrichissement et leur bienêtre.

Encouragés par ce modèle d’affaires avant tout humain, de plus en plus d’entrepreneurs se tournent vers l’économie sociale, qui en plus de générer des profits, participe à l’amélioration de la qualité de vie et bien-être collectif. S’agirait-il de l’avenir du développement économique et de l’entrepreneuriat ? L’engouement présent laisse enfin présager un avenir florissant pour ce modèle d’affaires qui gagne en faveur auprès des entrepreneurs.