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MÉDECINS SANS FRONTIÈRES 50 ans d’action humanitaire... et de photos

MÉDECINS SANS FRONTIÈRES STÉPHANE BOUCHARD sbouchard@lequotidien.com

«Les ONG vont souvent travailler dans des lieux qui sont très difficiles d’accès pour les photographes et la population. Ils montrent souvent des choses qu’on ne pourrait pas voir autrement.»

— Frédéric Séguin

Parler de la crème de la crème, quand il est question de l’exposition de photographies de Médecins sans frontières présentée dans le cadre de Zoom Photo Festival Saguenay, ne tient pas du cliché. L’organisme qui fête son 50e anniversaire détient environ 200 000 clichés dans ses archives. L’exposition que l’on peut voir dans le hangar de la Zone portuaire de Chicoutimi en contient une vingtaine.

Frédéric Séguin a participé à la conception de 50 ans d’humanité. En entrevue avec Le Progrès, l’officier de la base de données de Médecins sans frontières (MSF) indique qu’on y retrace, sous la lentille de maîtres de la photographie, les « désastres humanitaires » qui ont marqué le dernier demi-siècle.

« Ce qui nous différencie des autres ONG (organisations non gouvernementales), c’est que le concept du témoignage est un de nos piliers. On ne fait pas seulement de l’aide humanitaire. On témoigne aussi de ce qui se passe », raconte-t-il, à propos de la mission de MSF.

50 ans d’humanité nous rappelle l’importance des crises humanitaires du Rwanda, du Biafra, de l’afghanistan. Elle témoigne des tremblements de terre en Haïti et de la pandémie de COVID-19. Elle montre les conséquences humaines de la guerre en Tchétchénie et au Yémen.

Le travail de photographes comme Robin Hammond, Sebastiao Salgado, Peter Bauza et Olivier Jobard y est présenté. Si une attention particulière a été portée pour réunir le travail d’hommes et de femmes qui rend compte des cinq décennies de l’existence de MSF, à la fin, une bonne photo humanitaire se résume à peu de choses. Elle doit être objective et subjective à la fois ; elle doit raconter une histoire dans le respect des personnes concernées, tout en touchant ceux qui la verront.

« Idéalement, il faut que la population veuille s’intéresser à la crise, poursuit M. Séguin, qu’elle veuille faire pression sur les gouvernements et supporter Médecins sans frontières. C’est un mélange d’appel à l’action qui doit aussi montrer ce qu’on fait en tant QU’ONG. Ce qu’on apporte à la situation, ce qu’on apporte aux gens. »

Si l’image est plus présente aujourd’hui qu’au moment de la création de MSF, la photographie humanitaire demeure un art nécessaire, raconte Frédéric Séguin.

« Les ONG vont souvent travailler dans des lieux qui sont très difficiles d’accès pour les photographes et la population. Ils montrent souvent des choses qu’on ne pourrait pas voir autrement. »

L’organisation est d’ailleurs encore présente en Afghanistan et demeure une des seules ONG actives dans le pays repris par les talibans.

DANS 120 PAYS

En 2021, Médecins sans frontières est active dans environ 120 pays. Le Congo est un des endroits qui demandent le plus d’attention en ce moment.

Fait à noter : la pandémie de COVID-19 a mené l’organisme humanitaire en mission dans des pays occidentaux, notamment en Europe et au Canada.

L’exposition 50 ans d’humanité a été présentée une première fois à Paris et s’est promenée en Europe. Sa présence à Zoom Photo Festival Saguenay, qui se termine le 24 octobre, constitue sa première et peut-être sa seule venue au Québec.

LE MAG

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2021-10-16T07:00:00.0000000Z

2021-10-16T07:00:00.0000000Z

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