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DÂVI SIMARD EN ROUTE POUR L’ADISQ

DANIEL CÔTÉ dcote@lequotidien.com

Dâvi Simard en doit une à son ami Antoine Gauthier. C’est lui qui a suggéré au musicien originaire de Saint-félicien de soumettre sa candidature à L’ADISQ. Bien lui en prit, puisque son premier album solo, Violoneux, est en nomination dans la catégorie Album de l’année – Traditionnel. Le fait d’avoir été sélectionné ravit le principal intéressé, qui sent déjà l’impact de cette excellente nouvelle.

« Depuis qu’on a annoncé les nominations, je constate qu’il y a un engouement pour mon album. Ça dépasse mes attentes, au point que ça me donne le goût d’en produire un deuxième », a-til commenté à l’occasion d’une entrevue téléphonique accordée au Progrès.

Une sortie effectuée le 3 septembre, au Festival trad de Montréal, lui donne aussi envie de récidiver sur scène.

« C’est sûr qu’il y aura d’autres spectacles l’année prochaine. J’ai pogné de quoi », fait observer Dâvi Simard.

Partager la scène avec des camarades lui semble d’autant plus naturel que son disque a mobilisé beaucoup de monde. Comme le titre le suggère, il s’agit d’un hommage aux violoneux du Québec, mais on entend plein d’autres instruments.

Plusieurs des titres figurant sur Violoneux ont attiré son attention, lors de recherches menées à l’université Laval. En parallèle, on note une forte présence des violoneux du Saguenay– Lac-saint-jean. De Louis Pitou Boudreault, il a repris Le grizzli, tandis que La suite de Tommy Duchesne réveille le souvenir de l’accordéoniste originaire de Valjalbert. « C’est moi qui ai transposé cette pièce au violon », révèle Dâvi Simard.

Il a également interprété Le reel des Indiens, un titre popularisé par l’harmoniciste jonquiérois Cyrice Dufour dans les années 1970. Il tient compagnie à La disputeuse du violoneux William Gagnon, un autre Jonquiérois, ainsi qu’au classique de Lazard Hudon, de Lac-kénogami, Le reel du pendu.

Dans bien des cas, il a fallu réaliser un travail d’archéologue pour retrouver l’essence des oeuvres. « Le reel du pendu, par exemple, avait été enregistré sur des bobines de cire remontant aux années 1920. Pour entendre la pièce au complet, j’ai dû réaliser un travail d’archivistique, mais également de réalisation », fait remarquer le musicien.

Une autre particularité de l’album tient à ce que son auteur appelle « les accordements de violons ». « Il y en a plusieurs parce que je voulais mettre de l’avant la créativité des violoneux. Ça change le timbre de l’instrument. C’est une richesse qu’on avait chez nous, ainsi qu’au Canada anglais et aux États-unis », raconte Dâvi Simard.

Il espère qu’en écoutant son album, les gens mesureront l’importance des violoneux dans la culture québécoise. Au tournant des 19e et 20e siècles, ces artistes occupaient une place immense dans l’imaginaire collectif. « Dans les rangs, ils étaient les DJ de l’époque. Ils jouaient en tapant du pied dans les partys et parfois, ils en faisaient plusieurs le même soir », s’émerveille leur lointain descendant.

« Je voulais mettre de l’avant la créativité des violoneux. [...] C’est une richesse qu’on avait chez nous, ainsi qu’au Canada anglais et aux États-unis. »

— Dâvi Simard

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