LeQuotidienSurMonOrdi.ca

Le grand retour des chiens Mira

Depuis le début de la pandémie, aucun chien d’assistance ou chien-guide n’a été attribué par Mira. Ces services ont été mis sur pause en raison des restrictions de logistique et de la précarité de la santé des bénéficiaires.

« Par contre, Mira a procédé à l’attribution de beaucoup de chiens pour des personnes autistes, pendant la pandémie, explique Sara Pontbriand, responsable des communications à la Fondation Mira. Avec ce type de clientèle, l’entraîneur n’a pas besoin d’être à proximité, contrairement aux personnes non voyantes. »

En période de télétravail, plusieurs individus jugeant avoir un mode de vie propice à la cohabitation avec un chien ont contacté Mira pour faire partie de son programme de familles d’accueil ou pour l’adoption de chiens déclassés. « On recevait au moins trois appels par jour pour l’adoption de chiens déclassés et on a aussi dû fermer notre programme de familles d’accueil parce qu’on avait trop de familles, poursuit Sara Pontbriand. Nous avons présentement 350 familles d’accueil actives. »

Alors que le retour à la normale se fait progressivement, l’organisme, situé à Sainte-madeleine, en Montérégie, vient d’accueillir un premier groupe de bénéficiaires pour recevoir leur chien d’assistance. Ils sont en formation pour trois semaines, afin de bien intégrer l’animal dans leur vie.

Le site est calme et impeccable. Fraîchement rénové, l’hébergement est encore mieux adapté pour les personnes non voyantes et à mobilité réduite.

Le personnel, composé d’une soixantaine de personnes, est souriant et heureux de se retrouver. Dans la pouponnière, les chiennes prennent soin de leurs petits, attendus impatiemment par de nombreuses familles d’accueil, qui prendront le relais pour un an.

Dans un des enclos du chenil, l’entraîneur Sylvain Boucher s’est isolé avec trois chiens Mira qui entament leur formation. « On vit présentement un transfert d’entraîneur. C’est ma première journée avec eux. On apprend à se connaître », confie l’entraîneur, qui cumule 11 années d’expérience chez Mira.

À bord de sa pelle mécanique, le directeur général, Nicolas Stpierre, améliore l’environnement des chiens et de leurs entraîneurs. « Si je n’étais pas directeur général chez Mira, je serais un gars d’excavation », lance le sympathique directeur, qui a repris le flambeau de son père.

Retraité depuis deux ans, le fondateur de Mira, Éric St-pierre, va régulièrement faire son petit tour sur le site pour jaser avec les employés et passer du bon temps.

Les visites du site recommencent tranquillement et les bénévoles réapparaîtront dans l’univers des animaux, en participant à différents salons.

« Il y a quand même des choses qui semblent avoir changé définitivement, comme les tables de promotion, qui ne reviendront peut-être pas dans les lieux publics, précise Sara Pontbriand. C’est notre boutique en ligne qui remplace ce genre de promotion. »

LA RELÈVE

Nicolas St-pierre compare son mode de vie à celui d’un agriculteur. « On est en campagne, avec des animaux. J’ai commencé à travailler tôt. À 10 ans, j’étais valet de chenil. Je nettoyais le chenil », se remémore-t-il.

Celui qui détestait l’école a démontré son intérêt pour l’entraînement des chiens, chez Mira, à la fin du secondaire. « J’ai commencé à entraîner des chiens à 17 ans et j’ai cessé en janvier 2020, parce que mes nouvelles fonctions ne me donnaient plus assez de temps », ajoute l’homme de 45 ans.

Au début, les chiens qu’il entraînait étaient beaucoup moins faciles. « On n’avait pas une cenne. Mon père allait chercher des chiens dans les refuges. Comme dans bien des écoles, le labrador nous a sauvés ! »

Il n’existe aucune école qui travaille comme eux. « On est beaucoup influencés par le travail fait avec des chevaux », pointe Nicolas St-pierre.

IMPACT DE LA PANDÉMIE

Est-ce que la pandémie a eu un impact sur les comportements des chiots, qui ont grandi dans un environnement moins propice à la socialisation ? « Ici, chez Mira, les chiots COVID sont plus timides, plus gênés. Ils ont des réactions à des choses plus banales, peut-être parce qu’ils ont été moins exposés, remarque l’entraîneur Sylvain Boucher. On déclasse un peu plus de chiens qui reviennent après un an en famille d’accueil. »

Les chiens déclassés sont trop réactifs, craintifs ou inconfortables dans le rôle que Mira souhaite leur attribuer.

La plus grande force de la génétique des chiens provenant de l’élevage de Mira est leur grande capacité d’adaptation. Ils sont en effet facilement transférables d’un entraîneur à un autre, ou vers un client, et leur attachement est rapide.

LE MAG

fr-ca

2021-10-16T07:00:00.0000000Z

2021-10-16T07:00:00.0000000Z

https://lequotidien.pressreader.com/article/283665417958348

Groupe Capitales Media