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25 AUTRES ANNÉES DE DÉFIS À VENIR

MARC-ANTOINE CÔTÉ macote@lequotidien.com

En soulignant tous les bons coups réalisés par la Corporation de Lactivité Pêche Lac-saint-jean (CLAP) ces 25 dernières années, son président, Marc-andré Gagnon, ne manque pas de préciser qu’il s’agit d’un « travail de tous les jours ». Il ne saurait si bien dire, alors que plusieurs autres défis pointent à l’horizon.

À commencer par celui du doré, « l’autre espèce vedette », sur laquelle a débuté un nouveau cycle d’acquisition de connaissances scientifiques, en septembre. « C’est qu’il y a énormément de dorés dans le lac, mais ils sont petits. On veut comprendre ce phénomène-là. »

C’est cette même espèce qui a amené Marc-andré Gagnon à la CLAP, comme représentant des pêcheurs de Lac-saint-est, en 2016, lui qui a assisté par le passé à des « massacres terribles », où des géniteurs allant jusqu’à 14 livres étaient pêchés par dizaines durant les périodes de fraye. D’où l’obligation, désormais, de remettre un doré à l’eau lorsque celui-ci fait plus de 47 centimètres de longueur.

« PAS APPELÉES ENVAHISSANTES POUR RIEN»

Deux autres défis d’importance se dressent sur la route de la Corporation. D’une part, les espèces envahissantes, qui pourraient venir sérieusement bousculer l’équilibre naturel. L’achigan, par exemple, un poisson « très territorial, très agressif, très productif, très vorace », n’est qu’à « quelques jets de pierre » d’entrer dans le lac Saint-jean. Il y a aussi d’autres « petites bibittes » exotiques, comme le myriophylle à épis, dont la présence serait autant dommageable, voire « catastrophique ».

« Elles ne sont pas appelées envahissantes pour rien », image Marc Archer, directeur général.

« Ça se parle de plus en plus au Québec, les stations de lavage d’embarcation. Sauf que c’est un défi qui est collectif, parce que le lac Saint-jean, il n’y a pas juste les

pêcheurs sportifs qui en profitent. Il y a des municipalités autour aussi. Faut se mettre ensemble et s’organiser pour protéger notre joyau du mieux possible. »

M. Archer se désole du fait qu’aucun règlement n’a été mis en place par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, qui, aux dernières nouvelles, aurait signifié ne pas en avoir l’intention non plus. Pourtant, la situation n’est « pas simple » et nécessiterait l’intervention de l’état, aux yeux du biologiste.

« Il faut que tu installes des stations de lavage. Tu les installes où ? Ça prend des terrains, de l’électricité, de l’eau chaude… Comment tu opères ça ? Est-ce autonome ? Faut-il engager des étudiants ? Comment tu obliges les gens ? Ça prend un règlement ! Quelles sont les infractions ? Qui fait le contrôle ? […] On est loin de la coupe aux lèvres encore. »

« Présentement, on est épargnés, mais je ne sais pas pour combien de temps. Il ne suffit que d’un seul événement pour être pognés avec cette cochonnerie-là. […] Une fois que c’est rentré dans le lac, il est trop tard », ajoute Marc-andré Gagnon.

UN GROS PROBLÈME DE 14 KM

D’autre part, il y a tout le dossier entourant le déversement des effluents de l’usine de Produits forestiers Résolu (PFR) à Saintfélicien, dont la conduite de 14 kilomètres menant au lac Saint-jean est arrivée « au bout de sa vie utile ».

« Le porteur du dossier, c’est encore le ministère de l’environnement. Ça ne leur tente pas pantoute de remettre 30 ou 40 M $. Ce qu’ils veulent faire, c’est obliger PFR à déverser directement dans l’ashuapmushuan, la plus grosse rivière à ouananiches du monde », appréhende le directeur général de la CLAP, qui promet de suivre le dossier de près.

« Est-ce que notre rivière va demeurer le joyau mondial de la ouananiche s’il y a des eaux usées qui s’y déversent directement, quotidiennement, 365 jours par année ? Pas sûr », se questionne son collègue Marc-andré Gagnon, en guise de conclusion.

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