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QUOI DE NEUF, DOCTEUR?

JEAN-SIMON GAGNÉ jsgagne@lesoleil.com

Du 25 au 30 juillet 2022, la ville de Québec accueillera le Championnat du monde de la magie (FISM). L’équivalent des Olympiques pour les magiciens. Une occasion de faire le point sur l’état de la magie au Québec. Quoi de neuf, docteur ?

Au Québec comme ailleurs, le mot « magicien » n’a plus nécessairement la cote. Luc Langevin se décrit d’abord comme un « créateur d’illusions ». Une manière de se distancer de l’image du magicien qu’il trouve un peu « ringarde ». « C’est triste, mais un certain nombre d’artistes n’ont pas su évoluer. Ils continuent à faire des tours qui ont mal vieilli, sans y ajouter quoi que ce soit. Le lapin qui sort du chapeau ou la femme sciée en deux, par exemple. »

« À chaque révolution dans le monde du divertissement, des gens prédisent la fin de la magie, ajoute Langevin. Le cinéma. La télévision. Les effets spéciaux. Chaque fois, la magie survit. Le dévoilement de secrets de la magie sur Internet fait mal aux grands numéros de scène, qui ne se renouvellent pas souvent. Mais il a moins d’effets sur la magie actuelle. Il ne détruit pas l’illusion que vous produisez sur la rue, devant un public. Découvrir le secret d’un tour, c’est un peu comme démonter un grille-pain. C’est banal. […] Et ça n’empêche pas d’apprécier un pain grillé avec du chocolat... »

« Aujourd’hui, les tours de magie se transigent sur des forums Internet, continue Langevin. Plus un tour est spectaculaire, plus il vaut cher. Le prix peut varier de 10 $ à 1 million $. Curieusement, il y a plus de créateurs que d’interprètes. Mais un certain nombre font toute leur carrière en achetant les tours des autres. Comme des interprètes en chanson... »

« 10 OU 12 PRINCIPES DE BASE»

Après plusieurs décennies de métier, Alain Choquette est souvent présenté comme un « magicien-humoriste ». Il a découvert la magie en regardant les numéros de Magic Tom, à la télé, dans les années 60. Plus tard, il a travaillé à Las Vegas, où il a même vendu plusieurs créations à David Copperfield. On pense notamment au numéro au cours duquel une douzaine de personnes disparaissent simultanément. Ou à celui dans lequel il rend hommage à son père.

« En magie, on dit qu’il existe 10 ou 12 principes de base, qui sont à la source de tous les numéros, concède-t-il. Mais c’est la même chose en humour ! Il y a 10 ou 12 types de “gags”, que l’on adapte à l’infini. » Pour lui, la nécessité constitue la mère des inventions. « Au Québec, nous avons des moyens plus limités. Ça oblige à innover. Mais il faut aussi tenir compte des différents publics. En général, les Français cherchent davantage à comprendre le truc. Les Québécois se laissent plus facilement aller... »

Sur le site Championnat du monde de la magie www.fismquebec2021.

com, un compte à rebours signale déjà le nombre de jours, d’heures et de secondes qui nous sépare de l’ouverture de l’événement, à Québec, le 25 juillet.

« Notre mission consiste à faire reconnaître la magie comme un art à part entière. À la détacher des clichés qui lui sont associés, explique la présidente, René-claude Auclair. Les techniques de base peuvent être les mêmes depuis 200 ans, mais les manières de faire ne cessent d’évoluer. »

Normal. « Depuis toujours, les bons magiciens sont les gens les plus honnêtes que l’on puisse trouver, disait un magicien célèbre. Ils promettent qu’ils vont vous tromper, et ensuite, comme promis, ils le font. »

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