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ÉMILIEN BOIVIN S’IMPOSE DANS LES BUTS

JOHANNE SAINT-PIERRE jstpierre@lequotidien.com

Choix de 6e ronde des Marquis de Jonquière lors du repêchage 2021 de la Ligue nord-américaine de hockey (LNAH), le gardien Émilien Boily fait écarquiller bien des yeux chaque fois qu’il est d’office devant le filet de la formation jonquiéroise. Car rien ne laissait présager un si bon départ pour le cerbère de 24 ans, qui a roulé sa bosse un peu partout. Définitivement, il est en train de faire sa place avec les Marquis.

En quatre départs cette saison, avant les matchs du week-end, il a signé trois victoires et sa seule défaite est survenue en prolongation contre la puissante formation de Thetford, au compte de 2-1. Le gardien présente un pourcentage d’efficacité de ,938. Sa tenue face à Thetford lui a d’ailleurs valu la 2e étoile de la semaine dans le circuit.

Évidemment, il force également la main à son directeur général, Bob Desjardins, qui avait repêché le gardien Anthony Dumontbouchard en première ronde. Ce dernier a été victime d’une commotion et la date de son retour est indéterminée.

« Dans le monde du sport, quand tu as une occasion, tu la prends, et il a gagné sa place. Je n’ai jamais été déçu de lui jusqu’à maintenant. Il a tout le temps fait le travail », souligne Bob Desjardins, qui l’avait repéré il y a trois ans dans le senior AAA.

« Et il y a deux ans, il avait gardé les buts de Rivière-du-loup dans un match contre nous et il nous avait battus. Disons qu’il avait encore attiré mon attention à ce moment-là, relate Bob Desjardins. Puis [le recruteur] Alexandre [Villeneuve] et moi, on a décidé de le repêcher en 6e ronde et, depuis ce temps-là, il fait un travail remarquable. En fin de semaine, je n’ai pas habillé Karel [St-laurent] parce qu’émilien méritait d’être là encore. Ce sera encore lui et Loïc Lacasse. »

Le natif de Durham-sud, près de Drummondville, se plaît dans la LNAH, le meilleur calibre où il a joué, et il souhaite que l’aventure se poursuive. « Quand je suis dans les buts, j’essaie juste de forcer la main le plus possible pour avoir le plus de matchs. Dans le fond, je souhaite juste que l’équipe gagne et j’espère que ça va continuer dans la bonne direction », explique le jeune homme, en entrevue avec Le Progrès.

À 5 pieds 10 pouces, Émilien Boily ne s’est jamais découragé, bien qu’il devait convaincre à répétition. « Ç’a été pas mal ça toute ma vie. Je n’ai pas un si gros CV et je ne suis pas imposant ; je ne mesure pas 6’’4’. Alors, il a toujours fallu que je fasse mes preuves parce qu’à première vue, le monde n’était pas trop sûr », avoue-t-il.

Le jeu robuste ne l’effraie pas non plus. « Dans le senior AAA, ça brasse autant. J’ai déjà vécu deux bagarres générales dans le senior AAA, même si je ne me suis pas battu. Donc, je ne suis pas stressé ! »

PARCOURS SINUEUX

« Quand je suis dans les buts, j’essaie juste de forcer la main le plus possible pour avoir le plus de matchs. Dans le fond, je souhaite juste que l’équipe gagne. »

— Émilien Boily

« Dans le monde du sport, quand tu as une occasion, tu la prends, et il a gagné sa place. Je n’ai jamais été déçu de lui jusqu’à maintenant. Il a tout le » temps fait le travail.

— Bob Desjardins

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le jeune gardien n’a pas peur de faire de la route pour s’adonner à sa passion. Son parcours a été plutôt sinueux et l’a même amené à l’autre bout du pays, en Colombie-britannique.

A-t-il toujours voulu être gardien de but ? « J’ai deux frères plus vieux que moi, alors quand j’étais jeune, il a fallu que j’enfile l’équipement de gardien assez rapidement ! », raconte en riant celui qui a joué deux ans au midget espoir avant de s’aligner, à 17 ans, avec la formation collégiale de Sorel.

Dans le junior majeur, il a participé au camp des Voltigeurs de Drummondville, mais n’a pas été retenu. « Je me suis alors dirigé dans l’ouest canadien pour jouer dans le junior A, qui est un peu l’équivalent du junior AAA ici, même un peu plus fort. J’ai commencé dans la Ligue de hockey de la Colombie-britannique (BCHL). J’y ai joué pendant deux mois avant d’être échangé au Manitoba, où j’ai joué pendant un an et demi. »

« À mon année de 19 ans, on avait une équipe pour tout gagner, mais j’avais pris la décision de revenir jouer junior majeur à Drummondville, parce que c’était chez moi et que c’était une expérience de vie. »

À Noël, il s’est donc retrouvé avec les Voltigeurs pour le reste de saison. « Puis, à 20 ans, j’étais censé rester avec eux, mais ils ont trouvé un autre gardien et je suis retourné au Manitoba. »

Les deux années suivantes, il a évolué dans le senior AAA, où il a vécu sa meilleure saison, dans l’uniforme des Condors de Nicolet – maintenant à Saint-hyacinthe. « J’ai gagné le titre de meilleur gardien de l’année. Ça avait vraiment bien été ! », mentionne-t-il.

Puis, pour la saison 2020-21, il devait s’aligner avec la formation des Diables Rouges de Valenciennes, en France, en division 2, mais la pandémie a bousillé ses plans et il est revenu au Québec.

À SA PLACE

« En ce moment, je crois que ma place est avec les Marquis. J’étais bien content d’être repêché par eux, même si c’est loin. La route n’est pas vraiment un problème pour moi puisque dans l’ouest, j’en faisais pas mal », affirme celui qui travaille comme livreur pour Fedex.

De plus, il aime sa nouvelle équipe et les attraits de la région. « Je suis un gars de bois et de neige. J’aime aller à Jonquière. Il y a déjà de la neige et je suis bien content ! En plus, la gang est vraiment l’fun et les gens sont chaleureux et accueillants ! »

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2021-12-04T08:00:00.0000000Z

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