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MARTIN MADDEN : UN CERVEAU DE HOCKEY

MIKAËL LALANCETTE mlalancette@lesoleil.om

Depuis l’annonce du congédiement de Marc Bergevin, le nom de Martin Madden junior revient régulièrement parmi ceux qui pourraient lui succéder à titre de directeur général des Canadiens de Montréal. De tous les candidats évoqués, le directeur général adjoint des Ducks d’anaheim est peut-être le moins connu. Pourtant, sa feuille de route est longue et étoffée. Voici le parcours de ce cerveau de hockey.

Comme son père, Martin Madden senior, a occupé de multiples postes de recrutement et de gestion dans la Ligue nationale depuis les années 1970, le fils a toujours baigné dans le hockey. À Québec, il a brillé dans tous les sports qu’il a pratiqués : que ce soit au baseball, au tennis, au golf et bien entendu au hockey.

Ne mesurant que 5 pieds 7 pouces, le fils du directeur général des Nordiques de Québec (1988 à 1990) s’est accroché à l’idée de faire carrière comme hockeyeur. Son passage chez les Gouverneurs de Sainte-foy dans le midget AA a marqué leur entraîneur de l’époque, Normand Poisson, un futur recruteur de la LNH.

C’est plutôt de son intelligence « vraiment au-dessus de la moyenne » dont Poisson se souvient le plus. « C’était un petit gars très intelligent, avec du caractère, se rappelle-t-il. L’année suivante, j’ai même voulu qu’il coache avec moi. »

Madden junior s’est dirigé vers l’université Mcgill, où il a fini par abandonner sa carrière de hockeyeur pour se concentrer sur ses études. « Quand il a vu que ce rêve-là n’avait pas de chance d’arriver, il s’est mis à regarder ce que je faisais, raconte son père. C’est là que beaucoup de questions sont arrivées. Il me demandait souvent : “Comment fais-tu telle chose ? ” »

Pendant ses études au baccalauréat en ingénierie civile à Mcgill, Madden junior a travaillé chez Hydro-québec Construction et est devenu ingénieur à la Ville de Sainte-anne-de-bellevue. Dans chaque cas, la passion d’ingénieur municipal n’y était pas.

Le passionné de finance s’est inscrit au MBA des HEC à Montréal.

Son amour du hockey, lui, est toujours resté bien vivant. À la fin 1994 s’est présentée une opportunité qu’il n’a pu laisser passer. Les Rangers de New York, pour qui travaillait son père Martin Madden senior, se cherchaient un recruteur pour couvrir le tournoi des moins de 17 ans à Val-d’or. Larry Pleau, l’adjoint DG et responsable du recrutement des Rangers, a prié le père d’envoyer son fils couvrir l’événement.

De l’abitibi, Madden junior est revenu avec plusieurs bonnes vieilles histoires de recrutement à raconter. « C’est là que j’ai vraiment su que c’était ça qu’il voulait faire dans la vie », raconte son homonyme.

DES RETROUVAILLES AVEC POISSON

Quelques mois plus tôt, Clément Jodoin avait lâché un coup de fil à Madden junior pour qu’il devienne recruteur avec la nouvelle équipe d’halifax, les Mooseheads. C’est le recruteurchef du club, Normand Poisson, son ancien entraîneur à Saintefoy, qui l’avait recommandé à l’entraîneur-chef et directeur général des Mooseheads. « Mon meilleur coup dans le hockey », précise Poisson, qui a cumulé des fonctions de recruteur pour une demi-dizaine d’équipes de la LNH, dont les Nordiques de Québec, dans les années 1990 et 2000.

À sa première saison chez les Mooseheads, Madden fils s’est mis à parcourir le territoire québécois à la recherche de jeunes talents. Son salaire ? Des miettes : 1000 $ par année. La relation d’affaires avec l’équipe d’halifax durera trois ans. Son côté rationnel, son calme et son caractère réservé sont vite devenus ses marques de commerce.

Quelque temps plus tard, le DG des Rangers, Larry Pleau, a quitté pour St. Louis. Martin Madden senior est devenu recruteur-chef du club et a recommandé son fils à Neil Smith pour lui succéder comme recruteur. Le nouveau DG s’est tout de suite montré favorable à l’idée d’embaucher le jeune contractuel. Madden senior devait obtenir l’aval de son fils.

« Es-tu intéressé ? , a-t-il demandé. — Ça fait cinq ans que j’attends ce poste-là ! , a vite répondu fiston. »

C’est de cette manière que Martin Madden junior est devenu recruteur dans la LNH. « Je lui ai dit : “Tes diplômes, tu les mettras sur un mur et probablement que tu ne les utiliseras jamais” », rigole le père, qui sera nommé directeur général adjoint des Canadiens de Montréal au milieu des années 2000.

De New York, Martin Madden junior est ensuite allé travailler pour les Hurricanes de la Caroline, où il a tenté de convaincre Jim Rutherford de repêcher Kristopher Letang en 2005. Les Hurricanes ont finalement opté pour Nate Hagemo, un défenseur américain qui n’a jamais joué un seul match dans la LNH. Ça n’a pas empêché les Hurricanes de remporter la Coupe Stanley en 2006.

« Il est excellent pour détecter le talent. Il a vraiment une intelligence supérieure à la normale. »

— Alain Chainey

SON ARRIVÉE À ANAHEIM

Si 1994 a été une année marquante pour Madden junior, on peut en dire tout autant de 2008. L’ancien directeur du recrutement des Ducks d’anaheim, Alain Chainey, a proposé au directeur général Bob Murray d’embaucher le brillant recruteur, qu’il croisait dans les amphithéâtres depuis plusieurs années. Les deux rivalisaient pour obtenir les bonnes places dans les arénas.

L’ex-entraîneur des Harfangs de Beauport dans la LHJMQ a pris Madden junior sous son

aile à Anaheim. Un an plus tard, le jeune poulain de Chainey lui a succédé comme responsable du recrutement amateur et est devenu l’un des meilleurs de sa profession.

Même si les Ducks ont très peu pigé dans le top-10 de 2009 à 2019, Madden junior est parvenu à mettre la main sur plusieurs joueurs établis dans la LNH, dont Shea Theodore (26e en 2013), Rickard Rakell (30e en 2011), Cam Fowler (12e en 2010) et Maxime Comtois (50e en 2017). Il a aussi eu la main heureuse en sélectionnant Jamie Drysdale (6e en 2020) et Trevor Zegras (9e en 2019).

« Il est excellent pour détecter le talent, ajoute Chainey. Il a vraiment une intelligence supérieure à la normale. »

Un vrai cerveau de hockey !

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2021-12-04T08:00:00.0000000Z

2021-12-04T08:00:00.0000000Z

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