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DES SÉRÉNADES POUR SE FAIRE DU BIEN

DANIEL CÔTÉ dcote@lequotidien.com

Qui n’aurait pas le goût d’entendre une sérénade, surtout depuis quelques jours, alors que plane la menace de nouveaux reculs sur le front sanitaire ? Du Richard Strauss et du Dvorak, par exemple, avec une pièce de Joachim Raff, pour le plaisir de la découverte. Cette proposition fort conviviale émane de l’orchestre symphonique du Saguenay–lac-saint-jean, dont le prochain concert aura lieu le 5 décembre, au Théâtre Banque Nationale de Chicoutimi.

Puisqu’il fallait réduire les effectifs afin de se conformer aux normes, le chef Jean-michel Malouf a sélectionné trois oeuvres qui montreront que la musique de qualité fait fi de la tyrannie du nombre. Il ouvrira le programme avec la Sérénade opus 7 de Strauss, avant de se frotter à la Sinfonietta opus 188 de Raff, puis à la Sérénade en ré mineur opus 44 de Dvorak. Pour leur rendre justice, une quinzaine d’interprètes seront mobilisés, avec une forte représentation des vents et des percussions.

« Les sérénades étaient faites pour de petites salles, pour ceux qui avaient les moyens d’amener un orchestre réduit dans leur salon. À cet égard, je trouve que le Théâtre Banque Nationale constitue un lieu approprié en raison de ses dimensions. La salle n’est pas trop grande », a souligné le maestro à l’occasion d’une entrevue accordée au Progrès.

Il croit aussi que les oeuvres au programme plairont autant aux néophytes qu’aux mélomanes avertis.

Ainsi en est de la sérénade de Strauss. Écrite dans sa jeunesse, elle ouvre une fenêtre sur ce qu’était sa musique avant la création de ses grands opéras tels Ariane à Naxos et Le chevalier à la rose. « C’est comme un petit présage. On reconnaît son langage, sans qu’il soit aussi développé, approfondi, que dans ses opéras. On remarque aussi que c’est une pièce à la fois romantique et très abordable », indique Jeanmichel Malouf.

S’agissant de Raff, il affirme que son déficit de notoriété est attribuable à des facteurs extérieurs à sa musique. Quand on a pour contemporains des génies de la trempe de Mendelssohn et de Bruckner, il est normal que l’aura brille un peu moins. « Il a écrit de belles symphonies qui sont malheureusement méconnues. C’est d’ailleurs à une symphonie qu’on peut comparer l’oeuvre que nous interpréterons. Elle comporte quatre mouvements et le dernier, plus court que les autres, est très énergique », décrit le chef d’orchestre.

À propos de Dvorak, enfin, il s’attend à ce que plusieurs spectateurs, attendus à 14 h 30, reconnaissent des passages de sa sérénade. « C’est une superbe composition, avec un mouvement lent particulier, comportant un thème très flottant. Sans qu’il y ait de citations précises, il reste dans le folklore tchèque, tandis que la structure en quatre mouvements est celle de la musique romantique », fait remarquer Jeanmichel Malouf.

Après avoir fait le plein de félicité, le public aura droit à un clin d’oeil musical faisant écho à la période de l’année où nous nous trouvons. Il y a longtemps que l’orchestre n’a pas donné un concert de Noël, mais semble-t-il que cette formule jadis populaire reprendra du service en 2022. « Si les gens en expriment le désir, nous ferons un petit rappel en lien avec ça, laisse entendre le maestro. Pour souligner qu’on est en décembre. »

ARTS

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2021-12-04T08:00:00.0000000Z

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