LeQuotidienSurMonOrdi.ca

DOUX NOVEMBRE AU BIC

ISABELLE PION isabelle.pion@latribune.qc.ca

Mine de rien, ça faisait près de 20 ans qu’on n’avait pas mis les pieds ensemble au Bic. C’est là que notre histoire d’amour pour le Bas-saint-laurent a commencé, juste après un séjour mémorable à l’isle-verte. Ça faisait une éternité, aussi, qu’on ne s’était pas retrouvé entre soeurs.

J’ai perdu le fil de mes visites au Bic et de son parc national, l’un de mes préférés.

L’automne (tardif) était la saison que je n’avais pas encore vue à travers les îles. Qu’allais-je y découvrir, cette fois, que je n’avais pas encore vu ?

Je m’attendais à trouver la nature bien endormie. Mais dès le départ du sentier, un cerf de Virginie m’a rappelé que j’étais dans l’erreur. Même chose, quelques kilomètres plus tard, lorsqu’une gélinotte huppée est apparue dans le sentier. Je savais qu’on pouvait observer des oiseaux de proie dans le secteur, mais je ne m’attendais pas à voir tournoyer un pygargue à tête blanche en haut de la vitrine de notre chalet, à quelques pas du parc.

On a d’abord fait ce qui est presque devenu un pèlerinage, le Chemin du Nord et la pointe aux Épinettes. Puis, le lendemain, on s’est lancé pour un petit six kilomètres. J’étais à la recherche d’un sentier jamais exploré. Notre choix s’est arrêté sur la Pinède, pour ses points de vue en hauteur.

Finalement, les six kilomètres sont passés du simple au double. Tant qu’à être là, rendons-nous à la fourche à Louison et à l’anse à Mouille-cul… À la fourche à Louison, on s’est extasié sur cette vue entre le pic Champlain et Saint-fabien-sur-mer. Devant des vagues, aussi, qui m’ont semblé plus grosses qu’en période estivale.

Quand on pense avoir tout vu, bien il y a encore quelque chose à voir, ai-je lancé à celle qui est une fan tout aussi finie du Bic. On s’est extasié sur la beauté des paysages en se rappelant que nos parents nous ont légué leur capacité d’émerveillement.

On a eu de la chance : l’aller d’environ cinq heures s’était fait sous la pluie. Et si notre séjour avait l’air de ça ? Ce sera le temps de faire l’éloge de la lenteur, me suis-je dit.

Pourtant, dès le lendemain, c’est comme si le onzième mois de l’année nous donnait toutes les lueurs du soleil qu’il pouvait nous offrir.

Après tout, qui a dit que novembre n’était pas joli ?

LA PART BELLE AUX PRODUITS RÉGIONAUX

J’étais passée au Vieux Loup de Mer, au Bic, en 2006, après avoir (mal) dormi en igloo. J’avais aimé le confort du chalet après ma courte nuit, évidemment, mais aussi le charme de l’endroit. Les chalets, d’anciens bâtiments construits pièce sur pièce, ont été démontés et remontés par les propriétaires, deux passionnés d’antiquités qui les ont tous décorés avec goût. Des hébergements aux charmes d’antan avec le confort moderne. Des 15 unités, la plupart se retrouvent sur les flancs de la falaise de la Baie-rose, et deux autres sont en bordure du fleuve, sur la grève tout en bas. Celle-ci est accessible aux clients par un escalier.

Les chalets hôteliers du Vieux Loup de Mer, c’est aussi la très belle histoire de Martin Gagnon et Jeanluc Leblond, qui ont démarré leur entreprise en 1999 avec un seul chalet. Natif de Drummondville, Martin Gagnon est allé travailler un été dans le coin de Rimouski et il n’est jamais reparti, après avoir fait la rencontre de Jean-luc, devenu son conjoint et son partenaire d’affaires. Les deux hommes ont redonné vie à ce qui a été tantôt une maison de ferme, tantôt un entrepôt commercial. Les bâtiments ont été démontés pour donner vie aux chalets. Pendant la basse saison, cinq d’entre eux sont ouverts.

Les deux propriétaires font aussi la part belle aux produits régionaux avec leur boutique Garde-manger, sise à l’entrée du site. On y trouve des produits d’établissements phares de l’endroit, comme Chez Saint-pierre.

C’est lorsque l’industrie touristique et de la restauration ont été forcées de se mettre sur pause, au début de la pandémie en 2020, que l’idée a germé.

La célèbre enseigne de Colombe St-pierre est située à environ deux kilomètres du Vieux Loup de Mer, et elle a aussi été contrainte de fermer ses portes pendant cette période… engendrant des contrecoups pour les producteurs.

Les propriétaires ont d’abord testé la formule avec cinq tablettes à la réception du site. Les gens ont adhéré.

Depuis, les affaires ont repris dans le contexte que l’on connaît. Mais on demeure en région, là où les restaurants ne sont pas nécessairement ouverts à cette période-ci de l’année, souligne Martin Gagnon.

L’hébergement situé le long de la 132 peut accueillir près d’une cinquantaine de personnes dans ses 15 chalets. Et si les plaisirs de la table se rendaient à eux ? « Les producteurs ont répondu favorablement », observe le copropriétaire en rappelant que les restaurants se sont pour leur part lancés dans des formules pour emporter.

Résultat, même si la cantine côtière de Chez Saint-pierre est fermée en basse saison, vous pouvez trouver quelques-uns de ses plats dans les frigos du Garde-manger ou encore de l’excellent restaurant Les Affamés. Le restaurant l’arlequin, à Rimouski, ne compte que quelque 24 places. Si vous n’avez pas la chance d’y avoir une réservation à votre passage, vous pouvez néanmoins découvrir certains de ses plats.

« On a doublé la superficie du Garde-manger […] C’est venu bonifier l’expérience des gens qui viennent séjourner chez nous. Oui, la pandémie a eu un effet négatif. Mais on voit en revanche que les gens sont enclins à garder quelques habitudes qu’ils ont mises en place. »

Pour notre part, la virée au Bic s’est transformée en escapade gourmande. On a testé les divins fondants au chocolat de l’ardoise. Mon sac s’est rempli d’anguille, d’herbes salées et de poulet de Cornouailles. La route du retour s’est étirée pour s’arrêter à la fromagerie des Basques et la Poissonnerie du Verseau (à Trois-pistoles). Et pas question de passer tout près de Saint-roch des Aulnaies sans nous arrêter pour acheter de la farine bio de la Seigneurie des Aulnaies.

Découvrir nos régions, c’est aussi goûter ce qu’on y met dans l’assiette.

La chroniqueuse était l’invitée du Vieux Loup de Mer - Chalets Hôteliers.

VOYAGES

fr-ca

2021-12-04T08:00:00.0000000Z

2021-12-04T08:00:00.0000000Z

https://lequotidien.pressreader.com/article/283416309951261

Groupe Capitales Media