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Adopter au mauvais endroit

Une quarantaine de personnes issues des quatre coins du Québec se sont retrouvées grâce aux réseaux sociaux afin d’échanger concernant leur mauvaise expérience à la suite de l’adoption d’un chien au même endroit.

Ils se sentent coupables d’avoir encouragé une usine à chiens, parce que leur désir de sauver un animal était plus fort que tout. Aujourd’hui, ils en paient le prix et ils ont honte.

C’est après avoir vu une annonce sur Kijiji qu’ils se sont rendus à cet endroit. Ces adoptants avaient d’abord parlé au téléphone avec un homme qui se disait éleveur de longue date.

« Sur place, il nous a accueillis dehors avec deux ou trois chiots et refusait qu’on entre chez lui », mentionnent les familles, qui confient avoir ressenti la malhonnêteté de l’homme.

Malgré les doutes et les malaises, ces personnes sont reparties avec un mignon petit chiot, sans signer de contrat, sans preuve d’achat et sans avoir à respecter certaines obligations exigées par la plupart des éleveurs, dont la stérilisation de leur animal. « On avait l’impression de sauver un chien », répètent-ils.

Derrière ces adoptions se cache aussi une économie clandestine très lucrative.

Quelques jours ou semaines après l’adoption, ils ont découvert que leur chiot souffrait de maladies reliées à une mauvaise génétique. Plusieurs ont dû faire euthanasier leur animal avant l’âge de 1 an parce qu’il souffrait trop.

Après avoir signalé le bilan de santé désastreux de leur chiot, rédigé par un vétérinaire, les adoptants n’ont reçu aucune collaboration de l’éleveur.

Ils se désolent d’avoir encouragé un lieu de reproduction qui néglige la génétique et le bienêtre animal. Ils sont maintenant responsables du chien qu’ils ont fait entrer dans leur vie.

Ces familles ne sont pas les seules à tomber dans ce piège de l’accessibilité et de la rapidité à se procurer un chiot. Beaucoup d’amoureux des animaux qui souhaitent démarrer un petit élevage de chiens se tournent aussi vers ces mauvais éleveurs pour se procurer des bêtes avec un droit de reproduction.

Au Québec, un éleveur qui est membre du Club Canin Canadien (CCC) n’a pas le droit de reproduire des chiens non enregistrés. Dans le cas contraire, il doit être dénoncé et il sera banni.

Dans ce cas-ci, on parle d’une personne qui n’est pas membre du CCC. Ainsi, rien ne l’oblige à cesser ses activités, à moins d’un jugement.

TÉMOIGNAGES ANONYMES

« Notre chiot a été adopté en 2017 pour la somme de 1000 $. Il souffre de dysplasie de la hanche et il a paralysé trois fois des membres inférieurs en moins d’un an.

On a investi 1000 $ en soins et on a essayé diverses nourritures très dispendieuses pour l’aider. »

« Nous avons adopté notre chiot en 2019. Nous l’avons payé 1600 $ dû à une hernie ombilicale. Sinon, c’était 2000 $. Il souffre de dysplasie sévère des deux hanches, dû à un problème neurologique, et il est allergique à tout. Il coûte de 70 $ à 170 $ de médicaments et traitements par mois. Nous sommes rendus à 5000 $ de frais vétérinaires en deux ans. »

« Nous avons adopté notre chiot le 6 décembre 2020 pour la somme de 1000 $, mais l’éleveur demandait 2000 $. Il a fait un rabais vu qu’elle était plus petite que les autres. Elle faisait des vaginites à répétition et souffrait de panostéite, une maladie des os, aux quatre pattes. Elle prenait un médicament antidouleur chaque jour, faisait des otites à répétition et avait de la difficulté à évacuer ses selles, car elle avait trop mal aux pattes. Après avoir investi plus de 3000 $, nous avons dû la faire euthanasier à 11 mois. »

« Nous avons eu notre chiot en mars 2020, à 2000 $. Il souffrait de dysplasie très sévère aux deux hanches. Il avait souvent la diarrhée et était très agressif dû à la douleur. Nous avons investi 4000 $ en frais vétérinaires, à part les cours d’obéissance et la massothérapie pour le soulager. À 8 mois et demi, nous l’avons fait euthanasier. »

« Adopté en 2016 et payé 600 $. Il avait un problème aux articulations des pattes arrière, en plus de faire de l’arthrite. Nous avons déboursé environ 1500 $ en soins vétérinaires et il a été euthanasié à 11 mois. »

« J’ai payé mon chiot 250 $, en 2017, car elle avait une patte croche. Comme elle a une insuffisance rénale et une possible dysplasie, elle me coûte 450 $ par mois en médication et en nourriture adaptée pour les reins. »

« J’ai adopté mon chien en novembre 2020. J’ai payé 2000 $. Elle a la maladie d’addison et doit absolument prendre des antiinflammatoires tous les matins, en plus de quatre comprimés d’un autre médicament matin et soir. Elle a aussi une dysplasie des coudes avant. Elle bouette depuis janvier, mais avec la cortisone qu’on lui donne, ça l’aide beaucoup. Sa médication coûte 90 $ par mois. Nous avons investi environ 3000 $ en soins vétérinaires. »

SUMARIO

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2021-12-04T08:00:00.0000000Z

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