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THOMAS BÉGIN, UNE BELLE PRISE, SELON STÉPHAN LEBEAU

MARC-ANTOINE CÔTÉ macote@lequotidien.com — ARCHIVES LA TRIBUNE

Les Saguenéens de Chicoutimi ont fait l’acquisition d’un « joueur avec un potentiel certain» en Thomas Bégin, foi de l’ancien attaquant des Canadiens de Montréal Stéphan Lebeau, qui dirigeait le jeune homme il y a quelques jours encore avec les Cougars du Collège Champlain-lennoxville.

Le hockeyeur de 17 ans, acquis du Phoenix de Sherbrooke en retour d’un choix de cinquième tour au repêchage de 2024, n’aura joué qu’une demi-saison dans la Ligue de hockey collégial du Québec, division 1, mais quelle demi-saison ça aura été ! En 21 matchs, il a enfilé un total de 18 buts et ajouté 28 passes, bon pour le premier rang du classement des pointeurs dans le circuit.

Si ces statistiques en disent beaucoup sur son flair offensif, elles ne disent pas tout, note Stéphan Lebeau, qui vante aussi son « éthique de travail remarquable » et son efficacité sur 200 pieds.

« Il était un joueur important pour nous, mais pas seulement au niveau offensif. C’était un joueur complet, avec une belle attitude, toujours engagé. Il est efficace dans les deux sens de la patinoire. Il a une bonne compréhension du jeu. Il est intelligent et efficace sur le jeu. »

Autant de raisons pour lesquelles l’entraîneur-chef des Cougars l’utilisait à toutes les sauces – y compris en désavantage numérique – et qui l’incitent à dire que le départ de Thomas Bégin sera une « grosse perte » pour sa formation.

Sauf qu’après avoir été témoin de la déception vécue par celuici à l’automne, lorsque le Phoenix de Sherbrooke l’a retranché de son camp d’entraînement, et surtout de la façon dont il s’est relevé les manches par la suite, Stéphan Lebeau ne peut que se réjouir de la promotion offerte à son attaquant, qui passera le reste de la saison avec les Saguenéens. « Moi, je vois de belles choses pour Thomas. Il est patient avec la rondelle, il peut finir, il peut passer, il peut compléter d’excellents joueurs de hockey. C’est pour ça que je pense que son défi pour la prochaine étape, c’est de continuer à performer comme il le faisait dans un jeu un peu plus rapide et physique. Vers la fin, avec nous, il était souvent la cible des adversaires parce qu’il était un joueur à neutraliser et il n’a pas démontré de signes de nervosité quand le jeu était physique. »

« Pour avoir accompagné certains joueurs qui sont passés par le collégial à 17 ans et qui ont réussi ensuite à atteindre le junior majeur […], je pense qu’il fait partie de ceux qui ont vraiment une belle chance de réussir. »

— Stéphan Lebeau

UNE QUESTION D’ADAPTATION

Celui qui a remporté la Coupe Stanley avec le Tricolore en 1993, avant de s’aligner avec les Mighty Ducks d’anaheim et quelques équipes en Suisse, a suffisamment roulé sa bosse dans ce métier pour savoir qu’un changement de ligue et de réalité nécessite une certaine adaptation.

« Il n’y a jamais rien d’acquis dans le hockey, mais pour avoir accompagné certains joueurs qui sont passés par le collégial à 17 ans et qui ont réussi ensuite à atteindre le junior majeur […], je pense qu’il fait partie de ceux qui ont vraiment une belle chance

de réussir », souligne Stéphan Lebeau, qui a aussi dirigé l’attaquant Félix Robert, aujourd’hui membre des Penguins de Wilkesbarre/scranton, le club-école des

Penguins de Pittsburgh, dans la Ligue américaine.

« Est-ce qu’il va continuer sa production offensive autant que dans le collégial ? Ça reste à voir.

Mais il n’y a pas de doute dans ma tête que Thomas Bégin, il va aider une équipe junior majeur dans le futur. Et je pense que les Saguenéens sont allés chercher un bon jeune joueur avec un potentiel certain. »

Le principal intéressé, lui, assure arriver à Chicoutimi en pleine confiance, mais « sans attentes » ni objectif autre que celui de mériter sa place au sein de l’alignement de Yanick Jean, directeur général et entraîneur des Saguenéens.

« Comme ils sont en reconstruction, pour moi, c’est sûr que c’est une belle place pour me faire valoir. À Sherbrooke, ils étaient dans un cycle différent. Ils y allaient pour la coupe cette année et l’année prochaine. Mais là, c’est vraiment une équipe jeune et je pense que c’est une très bonne opportunité pour moi », soutient Thomas Bégin.

Le Sherbrookois était « très content » lorsqu’il a appris qu’il passait aux Saguenéens, même s’il admet qu’il aurait été spécial pour lui de jouer son hockey junior dans sa ville d’origine, avec le Phoenix.

« Ça va être une belle expérience aussi de quitter le milieu familial, d’aller dans une famille de pension et tout. […] Que ce soit sur la quatrième ligne ou n’importe quoi d’autre, moi, je n’ai pas d’attentes. C’est juste d’aller là et de travailler fort chaque soir et à toutes les pratiques. »

Comme son ancien entraîneur avec les Cougars, celui qui est arrivé dans sa nouvelle ville d’adoption le 13 janvier croit qu’il peut se montrer utile des deux côtés de la patinoire. Il souhaite aussi garder la même intensité qui lui a permis d’obtenir sa chance dans la LHJMQ.

« Juste d’entrer dans un alignement [junior], c’était mon objectif au début de l’année. J’ai été retourné au collégial, mais j’avais toujours l’objectif de monter à Noël après les transactions, alors c’est vraiment l’fun !»

UNE LIGUE QUI GAGNE À ÊTRE CONNUE

Stéphan Lebeau espère par ailleurs que la Ligue de hockey collégial du Québec aura un jour « la place qui lui revient » dans la province, lui qui dit avoir constaté une belle progression au niveau scolaire dans les dernières années.

« Je pense qu’on ne rayonne pas assez pour la qualité du produit qu’on offre. Je trouve qu’on est une ligue qui est un peu perdue dans le monde du hockey au niveau médiatique, au niveau visibilité. On a vraiment un beau produit, qui s’améliore d’année en année. »

Il prend aujourd’hui grand plaisir à aider les jeunes à atteindre leurs buts, quels qu’ils soient.

« Quand on a des jeunes qui sont motivés, déterminés, c’est l’fun de les accompagner et de voir qu’ils réussissent à atteindre l’autre étape. Comme je leur dis, ils sont dans l’entonnoir et il faut trouver une façon de se démarquer au fur et à mesure qu’on avance dans cet entonnoir-là. Parce que tu as beau être bon, des fois, ce n’est pas suffisant, et il faut que tu sois meilleur que les bons. C’est la loi de la jungle. »

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2022-01-15T08:00:00.0000000Z

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