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LE CHEF DU WEB

PLUS DE 300 000 ABONNÉS SUIVENT LES CRÉATIONS CULINAIRES DU CHICOUTIMIEN JIMMY LABERGE

MYRIAM ARSENAULT JOURNALISTE DE L’INITIATIVE DE JOURNALISME LOCAL marsenault@lequotidien.com

L’aventure de Jimmy Laberge sur les réseaux sociaux n’a rien d’ordinaire. Le Chicoutimien, qui travaille en production événementielle pour le festival REGARD, est devenu une vedette du Web du jour au lendemain... grâce à une souris coincée chez lui. Aujourd’hui, plus de 300 000 abonnés le suivent dans sa véritable passion : la cuisine.

Quand l’homme de 29 ans repense à toute cette histoire, il ne peut s’empêcher de rire. Tout a commencé à l’automne 2020, lorsqu’il faisait des travaux dans sa maison avec son père.

Son chat a alors trouvé une souris et Jimmy n’avait pas le coeur à s’en débarrasser, lui qui a déjà travaillé dans un centre de réhabilitation pour les animaux sauvages. Il a donc écarté l’option de la tuer, de même que celle de la remettre dehors, puisqu’il faisait déjà froid. Tout de même, il n’allait pas la garder en liberté dans sa demeure. Il a donc opté pour assurer sa sécurité jusqu’au retour du beau temps.

« J’ai décidé de prendre en vidéo tout ce que je faisais pour cette souris-là. On me voit aller au Walmart, lui acheter une cage. Cette longue saga est aussitôt devenue virale », explique Jimmy Laberge en riant, lors d’un entretien par visioconférence avec Le Progrès.

«LA BOUFFE, UNE DEUXIÈME NATURE»

Ses neveux et ses nièces lui ont rapidement fait remarquer qu’il était devenu « famous », reconnu comme « le gars à la souris », une réputation qu’il ne souhaitait pas réellement avoir. Il a donc décidé de travailler sur un nouveau type de contenu. Un contenu qui le représenterait bien et qui le passionnerait.

Le choix fut facile, puisque déjà, Jimmy affichait fièrement son amour de la cuisine sur ses autres réseaux sociaux. « J’ai toujours aimé cuisiner ! J’ai appris de ma mère et de ma grand-mère. J’ai grandi dans un restaurant et la bouffe, pour moi, c’est comme une deuxième nature », souligne-t-il, précisant que sa famille a possédé le restaurant Le Deauville, à Chicoutimi.

Un jour, un abonné l’a défié de cuisiner lui-même sa collation favorite, les biscuits soda avec du beurre, à partir de rien. Les gens l’ont suivi à travers cette aventure culinaire et Jimmy a continué de réaliser, de semaine en semaine, de nouvelles recettes plus loufoques et difficiles.

L’une de ses recettes les plus populaires a été son gâteau de mariage, avec plus de cinq saveurs, ainsi qu’une centaine de fleurs en crémage.

Le principal intéressé l’admet : son compte Tiktok l’amène à se dépasser constamment.

Comme les vidéos sur cette plateforme avaient une durée maximale d’une minute jusqu’à tout récemment, il était difficile pour le Chicoutimien de tout montrer de ses recettes dans un si court laps de temps. Il a donc migré vers Instagram pour des vidéos culinaires plus complètes et publié du contenu plus léger sur Tiktok, où le rouquin – sa couleur de cheveux éclatante le distingue – suit les différentes tendances.

Son bagage scolaire en arts et en communication lui sert grandement. « Ça prend beaucoup de temps, faire une vidéo, parce qu’il y a toute la recherche qui vient avant. Je pense à mes affaires une semaine à l’avance et souvent, il faut que j’achète des trucs. Quand je fais une recette, elle prendrait normalement deux ou trois heures à faire, mais elle me prend deux jours, parce qu’il faut que j’arrête, que je filme de trois angles différents, que je pose, que je fasse la traduction, que je fasse le montage, que je choisisse une chanson... C’est du sport ! », rapporte Jimmy Laberge.

À certains moments, il lui est plus difficile de produire du contenu, mais il finit toujours par trouver du temps. Sur cet aspect, la pandémie l’aide, puisqu’il a plus de temps à consacrer à la création de ses vidéos.

« JE TROUVE ÇA FOU »

Jimmy Laberge ne peut pas croire tout le chemin parcouru depuis la création de son compte, il y a un peu plus d’un mois.

Si quelqu’un lui avait dit qu’il allait devenir une vedette du Web, il y a quelques années, jamais il ne l’aurait cru. Tout comme jamais il n’aurait pu penser que son quotidien intéresserait autant de personnes.

D’ailleurs, cette aventure l’a fait grandement réfléchir sur lui-même et lui a fait réaliser que toutes ses expériences antérieures, comme ses études en Art et technologie des médias ou ses moments de famille en cuisine, l’ont mené vers ce loisir.

« Aujourd’hui, j’ai réussi à tout mettre ça ensemble et à faire quelque chose qui a quand même du sens, même si je n’ai aucune idée vraiment de ce que ça donnera, tout ça. Je vois quelque chose en avant de moi, et c’est rassurant », confie Jimmy Laberge, qui ne gagne pas sa vie avec ses médias sociaux, bien qu’il ait, dans la dernière année, accompli deux contrats pour Tim Hortons.

Le Chicoutimien se sent privilégié de pouvoir ainsi se surpasser et rencontrer de nouvelles personnes. « Je trouve ça fou de faire quelque chose que j’aime vraiment et que les gens embarquent là-dedans. Ce qui est cool, c’est tout le feedback, les gens qui me disent qu’ils aimeraient goûter mes recettes ou qu’ils les ont essayées avec leur famille. Être avec tous ces gens, ça m’a vraiment sorti de l’isolement. »

Pour la suite, Jimmy Laberge souhaite continuer d’améliorer son contenu. Il s’est récemment acheté du matériel supplémentaire pour produire des vidéos plus complètes et professionnelles. Il rêve même d’avoir une équipe.

LE MAG

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2022-01-15T08:00:00.0000000Z

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