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NOUS, LES HUMAINS

MARC ALLARD mallard@lesoleil.com

Des résolutions téflon

Au début de l’année, il y a toujours des grincheux pour dire que les résolutions de la nouvelle année sont une perte de temps, parce que de toute façon ça ne marche pas, bon.

Ils n’ont pas tout à fait tort. Une étude sur les résolutions du Nouvel An effectuée par John Norcross, un professeur de psychologie à l’université de Scranton, montre que près d’un quart des gens abandonnent après une semaine, 46 % après un mois et 64 % après six mois.

Mais environ un cinquième des gens (19 %) tiennent encore leur promesse au bout de deux ans. Et, plus important encore : selon M. Norcross, le simple fait de fixer des résolutions et de penser à un plan pour y arriver multiplie par 10 les probabilités que vous réussissiez.

Je suis peut-être trop optimiste, mais je suis résolument dans le camp des prorésolutions. Tant pis si je me plante. Le coût de l’inertie est souvent plus grand que le risque du changement.

Bien sûr, c’est très difficile de changer. Les habitudes qu’on entretient depuis des années ne font pas leurs valises le 1er janvier.

Mais comme j’ai moi-même raté de nombreuses résolutions, je me permets de vous donner un petit conseil : ne faites pas vos résolutions sur le coin d’une table. Mieux elles seront conçues, plus vous aurez des chances de les tenir longtemps.

En tout cas, c’est ce que j’ai retenu en lisant Get It Done, un livre tout juste publié et signé par Ayelet Fishbach, une professeure en sciences comportementales à l’université de Chicago dont j’avais entendu parler dans un balado.

Mme Fishbach, qui est une spécialiste en science de la motivation, explique qu’on fait souvent l’erreur de sauter des étapes quand on se fixe des buts. On escamote le pourquoi et on passe tout de suite au comment.

Ne perdez jamais de vue votre but, conseille Ayelet Fishbach. N’écoutez pas les coachs de la LNH qui répètent qu’il faut se concentrer sur un match à la fois. Vous avez le droit de rêver à la fierté que vous ressentiriez à soulever votre coupe Stanley.

Pour « vous propulser, votre but doit ressembler davantage à une aspiration et moins à une corvée », écrit Mme Fishbach.

En même temps, nuance

Mme Fishbach, le but ne doit pas être si flou qu’il nous empêche de passer à l’action. Ainsi, « je veux atteindre mon poids santé » est mieux que « je veux être plus en santé ».

Après avoir fixé votre but, choisissez une cible, suggère Ayelet Fishbach. Il faut que cette cible représente un défi pour vous. Si c’est trop facile, vous ne sentirez pas que votre cerveau et votre corps se mobilisent pour surmonter un obstacle. Et vous risquez de lâcher.

Ensuite, la cible doit être mesurable – et facile à mesurer. Pensez à tous ces propriétaires de Fitbit qui s’acharnent à atteindre leurs 10 000 pas par jour. Et songez au fait qu’ils n’ont qu’à jeter un coup d’oeil à leur poignet pour vérifier s’ils ont réussi ou s’ils doivent continuer à marcher.

En revanche, si vous décidez de compter vos calories, c’est pas mal moins évident. Combien de calories dans une salade que vous assemblez vous-mêmes avec une vinaigrette maison ? Bonne chance.

Enfin, note Ayelet Fishbach, vaut mieux ne pas laisser aux autres le soin de fixer vos buts, que ce soit votre entraîneur, votre docteur, votre enseignant ou votre patron. Si vous leur laissez le contrôle, vous risquez de sentir que vos buts ne vous appartiennent plus, et vous risquez de perdre la motivation.

Et de la motivation, pour tenir vos résolutions durant un an, vous en aurez grandement besoin.

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2022-01-15T08:00:00.0000000Z

2022-01-15T08:00:00.0000000Z

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