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Saguenay–lac-saint-jean : la force du regroupement

DANIEL CÔTÉ dcote@lequotidien.com — PHOTO COURTOISIE, MC PHOTOGRAPHE

« La pandémie donne encore plus de sens à ce que nous faisons», affirme Gabrielle Desbiens, directrice générale de Culture Saguenay–lac-saint-jean.

En ce début d’année, qui coïncide avec la mise en place de nouvelles restrictions, la résilience des organismes culturels est fortement sollicitée. Les écoles de danse et de musique ne savent plus sur quel pied danser, tandis que les diffuseurs voient se briser l’élan que leur avait procuré l’automne des libertés retrouvées.

Ayant peu de prise sur le gouvernement et encore moins sur le virus, ils ont besoin, plus que jamais, de se sentir parties prenantes d’un réseau. Et justement, les vagues précédentes ont suscité de nouvelles pratiques encouragées par Culture Saguenay– Lac-saint-jean. « Nous avons appris de la pandémie, note Gabrielle Desbiens. Nous avons développé des outils numériques. Nous nous concertons mieux qu’avant. »

L’une des missions premières de l’organisme étant de faire circuler l’information, ces échanges tombaient sous le sens. Ils étaient d’autant plus pertinents que Culture Saguenay–lac-saint-jean est représenté à toutes les tables de concertation, dans la région. Lorsqu’un dossier touche différentes sphères d’activités, servir de trait d’union lui vient naturellement.

« La crise a rapproché les groupes, constate Gabrielle Desbiens, en donnant l’exemple de la musique, de la danse et du théâtre. Ils se parlaient déjà, mais ça s’est intensifié. Des projets structurants pourraient d’ailleurs se concrétiser, en lien avec le partage des ressources et des connaissances, ainsi que les outils numériques. Nous accompagnons le milieu dans ces réflexions. »

Elle a également ses antennes en haut lieu, comme l’illustre son nouveau mandat en tant que coprésidente du conseil exécutif du Réseau des conseils régionaux de la culture du Québec. Quand les annonces gouvernementales comportent une part de flou, ce qui constitue la règle depuis deux ans, ces contacts aident à porter les interrogations du milieu, autant que ses craintes.

« Au pire moment de la crise, nous avons constaté qu’il y avait des angles morts en ce qui touche la formation en ligne, souligne ainsi Gabrielle Desbiens. Ce ne sont pas toutes les écoles de danse et de musique agréées par le ministère de la Culture et des Communications qui disposaient des ressources nécessaires pour s’engager là-dedans. Aujourd’hui encore, ça reste un défi. »

Ce qui demeure tout aussi présent, c’est le désarroi mêlé d’incrédulité que ressentent plusieurs de ses interlocuteurs. Ils sont nombreux, ceux qui entretiennent un sentiment d’injustice quant aux restrictions imposées par l’administration provinciale. « Il n’y a pas eu d’éclosions au sein du milieu culturel. Dans les salles, on a fonctionné avec la distanciation », rappelle la directrice générale.

Tout aussi corrosive est l’absence d’échéanciers clairs. « Au niveau des mesures, l’incertitude porte sur la durée, ce qui ressemble à ce que vivent les restaurateurs. Doiton annuler des spectacles ? Laisser

« Nous nous concertons

» mieux qu’avant.

— Gabrielle Desbiens

aller des employés ? Comment le savoir si on ne peut pas se projeter dans l’avenir, en connaissant la temporalité de l’arrêt ? Tout en affrontant la situation avec résilience, plusieurs se disent écoeurés », rapporte Gabrielle Desbiens.

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2022-01-15T08:00:00.0000000Z

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