LES SPECTACLES VIRTUELS, «LES GENS N’ONT PLUS LA TÊTE À ÇA»

Québec Issime a sauté dans le train du virtuel au printemps 2020, quand la crise sanitaire a entraîné la fermeture des salles de spectacle. Sa première initiative est née spontanément, à seule fin de maintenir le contact entre les artistes et le public. Chaque jour ou presque, pendant plusieurs mois, des concerts antigrisaille ont été offerts gratuitement sur la Toile.

Le bilan fut très satisfaisant, puisqu’en l’espace de deux mois, le nombre de vues a franchi le cap des deux millions. Chanson populaire. Classique. Jazz. Musique instrumentale. La palette de goûts était aussi large que dans une succursale de la SAQ. On avait même ouvert une fenêtre pour les enfants, celle des concerts junior, histoire de prolonger le plaisir.

L’été venu, les gens sont passés à autre chose, mais la leçon avait été retenue au sein de la troupe saguenéenne. Un an plus tard, en effet, elle a cartonné en mettant en vente une captation du spectacle Décembre. Comme les salles du Québec avaient refermé leurs portes à la faveur d’un nouveau resserrement des mesures sanitaires, c’était la seule façon de savourer cette production aux accents nostalgiques.

« Nous avons obtenu un succès exceptionnel avec ça. Le monde était confiné à 100 % et nous avons vendu 15 000 liens, ce qui a été super rentable », se souvient le producteur Robert Doré.

La réponse a largement dépassé ses attentes, mais aujourd’hui, il ne croit plus que le Web constitue le nouvel Eldorado.

« C’était nouveau et ç’a marché fort pour nous, mais c’est fini. Les gens n’ont plus la tête à ça. Le mois dernier, nous avons répété l’expérience avec Décembre en mode virtuel et il ne s’est pas passé grand-chose », donne en exemple le patron de Québec Issime.

Le spectacle est toujours aussi bon, aussi réconfortant, mais la prochaine fois qu’il sera proposé, ce sera sur scène, possiblement en 2022.

Le Web, on s’en servira alors pour prendre les réservations.