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VIVRE SANS CRAINDRE LE CRASH

VALÉRIE MARCOUX vmarcoux@lesoleil.com

«C’est la vraie vie qui m’est rentrée dedans. Chaque chanson est un impact qui peut être positif ou négatif», explique Vincent Roberge, alias Les Louanges, qui a été catapulté dans l’industrie de la musique en même temps qu’il s’enfonçait dans la vingtaine. L’auteur-compositeur-interprète originaire de Lévis a puisé dans les trois dernières années de sa vie l’inspiration pour Crash, son deuxième album qui paraîtra le 20 janvier.

La vingtaine est une période turbulente dans la vie de plusieurs, observe Vincent Roberge, qui ne fait pas exception à la règle. Malgré le bonheur de vivre de sa passion depuis la parution de son premier album en 2018, il a aussi été confronté aux épreuves de la « vraie vie ».

Pour le meilleur comme pour le pire, le multi-instrumentiste s’abandonne entièrement à ses états d’âme sans se soucier de savoir si un mur l’attend au bout du chemin. « Je ne suis pas très bon dans ma vie pour rester au milieu, c’est tout ou rien, admet-il. Je pense que la vie est pas mal plus intéressante quand on se laisse aller là-dedans que quand on tente de tout contrôler. »

Alors qu’ils aidaient l’auteur à polir ses textes, Daria Colonna et Émile Schneider lui ont inspiré le titre de son nouvel opus. « Émile m’a raconté que plus jeune, quand il brûlait la chandelle par les deux bouts, il y a un homme qui lui a dit “Toi, tu attends l’accident” », rapporte le chanteur de 26 ans, inspiré par cette expression.

PLUS ASSUMÉ

Du premier album au deuxième, « c’est un monde de différence », affirme Vincent Roberge.

« J’ai acquis une confiance, plus de savoir-faire, et ça me permet d’être complètement incarné dans cet album », ajoute-t-il.

Plus audacieux, l’artiste se permet d’offrir des compositions pop – Chaussée – aux côtés d’autres plus expérimentales, comme Gaston. Cette courte pièce de 45 secondes utilise un segment d’entrevue où Gaston Miron déclame un poème et entreprend ensuite d’en expliquer maladroitement le sens. Il y a longtemps que cet amateur de littérature et de culture québécoise avait isolé ce segment qu’il trouve à la fois beau, drôle et humain.

Souvent associé à la mélancolie, Vincent Roberge croit avoir trouvé un équilibre entre des thèmes plus légers et d’autres plus intenses dans Crash.

Ses textes nous laissent comprendre qu’il a vécu une histoire d’amour pendant ces années ponctuées de tournées et de spectacles qui lui ont fait vivre des sensations fortes, autant positives que négatives.

Dans Chaperon, il évoque un viol vécu par une personne de son entourage et témoigne des souffrances engendrées par cet acte cruel, mais aussi de l’impuissance ressentie par la victime et ses proches.

LA MEILLEURE CHANSON DU MONDE

« Je considère qu’à chaque fois que j’écris une toune, j’apprends un peu plus et j’essaie de me rapprocher de mon but : écrire la meilleure chanson du monde, ou en tout cas la meilleure chanson possible à mes oreilles », explique celui qui se décrit comme un tripeux de musique.

Les Louanges a travaillé son écriture afin de rendre ses textes plus efficaces tout en utilisant la langue de tous les jours pour toucher les gens.

« Parfois, tu peux te cacher derrière des métaphores ou des harmonies plus complexes, observet-il. Je veux écrire un texte qui va être facilement ‘‘comprenable’’ par n’importe qui et qui représente ce que n’importe qui a déjà vécu. »

Ses études en jazz lui ont notamment appris que la longueur d’une pièce a très peu à voir avec sa qualité. D’ailleurs, on sent particulièrement l’affinité de Vincent pour le style dans la composition qui ouvre l’album.

Né dans un train en Suisse, Prologue est le premier morceau réalisé pour Crash. On peut y entendre le coréalisateur Félix Petit y jouer

«

J’ai acquis une confiance, plus de savoir-faire, et ça me permet d’être complètement

» incarné.

— Vincent Roberge

du saxophone ainsi que deux choristes d’expérience, Mariechristine Depestre et Dawn Cumberbatch, dont les voix reviennent dans deux autres chansons.

Faute de moyens, l’artiste faisait ses propres choeurs, par le passé. Son ultime fantasme serait d’avoir une chorale à sa disposition, mais « je ne suis pas Kanye [West] encore », plaisante le mélomane.

Dans Prologue, il conçoit les choristes comme un choeur au théâtre. « Ce que les choristes disent laisse présager ce qui s’en vient dans l’album », dévoile Vincent Roberge.

ARTS

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2022-01-15T08:00:00.0000000Z

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