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Tendre la main

Alors que la population ouvre ses portes aux ressortissants ukrainiens et se mobilise pour les intégrer pleinement, qu’en est-il des gouvernements et des organismes?

CAROLYNE LABRIE clabrie@lequotidien.com

La communauté régionale s’organise depuis quelques semaines pour accueillir les familles ukrainiennes qui fuient la guerre. Ces dernières se font offrir du matériel, un toit et beaucoup d’entraide. Mais au-delà de l’aide collective, quel soutien peuvent-elles espérer des paliers de gouvernement ?

« Il faut d’abord savoir qu’on parle ici de ressortissants et non de réfugiés, précise d’emblée William Fradette, conseiller politique du député bloquiste de Lac-saint-jean, Alexis Brunelleduceppe. Un réfugié, selon L’ONU, fuit un régime politique et fait une demande d’asile, comme pour les Syriens ou les Afghans. Dans le cas des Ukrainiens, ce n’est pas la même chose. »

Ces derniers entrent au Canada avec un visa de résidence temporaire de trois ans. Ceux qui sont arrivés jusqu’à maintenant n’ont eu droit à aucune compensation de la part d’ottawa. « Mercredi après-midi, nous avons appris que trois passerelles aériennes seront organisées vers Montréal, Halifax et Winnipeg. Ceux qui seront dans ces vols auront droit à une aide au logement de 14 jours lorsqu’ils atterriront », ajoute M. Fradette.

Le rôle du fédéral se résume donc à faire venir les ressortissants au pays et à s’assurer qu’ils sont en sécurité. « Il faut aussi savoir que dans le cas des Ukrainiens, il s’agit en majorité de femmes et d’enfants. Plusieurs n’ont pas l’objectif de rester à long terme, dans le sens où elles n’ont pas fui à tout jamais, comme certains réfugiés », souligne le conseiller politique, qui croit que la situation va continuer d’évoluer rapidement.

Une fois arrivés en sol québécois, ces citoyens ont tout de même accès à un plus grand éventail de services, dont des cours de francisation, l’assurance maladie du Québec, l’école et le réseau des centres de la petite enfance (CPE). Ceux qui en font la demande pourront également avoir accès à l’aide financière de dernier recours.

ENGAGEMENT CITOYEN

Les citoyens qui accueillent des Ukrainiens déploient beaucoup d’efforts pour qu’ils se sentent chez eux et qu’ils souhaitent se créer une nouvelle vie en région. C’est le cas du groupe de solidarité Jonquière-ukraine, qui a amassé jusqu’à maintenant 75 000 $.

Ce groupe a déjà fait ses preuves. Il y a cinq ans, les bénévoles ont accueilli deux familles syriennes qui sont toujours dans la région. « Notre engagement envers eux est de subvenir à leurs besoins pendant un an. On leur trouve un logement et on les accompagne dans leurs différentes démarches d’intégration », explique l’un des bénévoles, Jean Martel, qui évalue qu’avec les 75 000 $ amassés, ils pourront aider trois familles.

Ils sont une dizaine à s’impliquer auprès des nouveaux arrivants. « Présentement, une équipe prépare les logements. On a une famille qui va arriver très bientôt. »

Le groupe Jonquière-ukraine ne reçoit aucune aide financière des paliers de gouvernement, puisqu’il s’agit de parrainage privé, spécifie M. Martel. Il en va de même pour les citoyens qui offrent à des ressortissants de venir s’installer dans leur maison. « Il ne faut pas négliger également l’aspect émotif. C’est très énergivore, d’aider les gens. »

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2022-05-14T07:00:00.0000000Z

2022-05-14T07:00:00.0000000Z

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