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EN MAI, ON NE SORT PAS LA TONDEUSE

CAROLYNE LABRIE clabrie@lequotidien.com ARCHIVES LE PROGRÈS, ROCKET LAVOIE

Le jaune sera à l’honneur sur les espaces verts d’alma, puisque la Ville ne tondra pas le gazon avant le mois de juin. Le comité de développement durable a décidé d’embarquer dans le défi Mai sans tondeuse afin de permettre aux abeilles de se nourrir du pollen des pissenlits.

« Au début du printemps, il y a encore peu de nourriture pour les insectes pollinisateurs, alors le nectar et le pollen des pissenlits deviennent une source essentielle », explique la conseillère municipale Bianka Villeneuve.

Le défi gagne en popularité dans la province et plusieurs municipalités, dont Sherbrooke et Québec, y participent.

« Il est aussi possible de planter de l’aneth, du thym, d’autres fines herbes ou des arbres fruitiers, souligne Mme Villeneuve, qui s’y connaît en jardinage. Avez-vous déjà vu les abeilles quand elles butinent ? C’est un gros travail ! J’ai des zucchinis et elles profitent de leurs fleurs. »

Elle ajoute que les gens peuvent aussi installer un petit bassin d’eau pour permettre aux insectes de boire et d’en apporter à leur reine.

Il est clair que nous ne sommes pas assez conscients de la nécessité d’avoir des abeilles, souligne la conseillère municipale, qui ajoute que 35 % du garde-manger des Québécois dépend des insectes pollinisateurs. « Pensez seulement aux bleuetières. C’est super important pour les producteurs. »

L’initiative de la Ville d’alma est d’ailleurs très bien accueillie par Pierre-luc Gaudreault, directeur général du Syndicat des producteurs de bleuets du Québec.

« Wow ! C’est super, ça ! C’est extrêmement important pour nos rendements, la pollinisation. Elles font circuler le pollen d’un plant à l’autre lorsqu’elles butinent. »

« Au Québec, on manque d’abeilles, reprend-il. Autant pour les espèces indigènes que pour les apiculteurs, et c’est problématique pour notre garde-manger. »

Une campagne publicitaire est d’ailleurs prévue à compter de la semaine prochaine pour sensibiliser l’ensemble de la population au défi. « On dit le mois de mai, sauf qu’au Saguenay–lac-saint-jean, on s’entend qu’on peut étirer ça en juin avant de tondre notre gazon », rigole M. Gaudreault, en faisant référence à l’hiver interminable connu dans la région.

Plus sérieusement, il explique que les producteurs de bleuets louent des ruches aux apiculteurs pour les installer dans leurs champs. « Mais cette année, ils ont perdu entre 40 % et 60 % de leur cheptel. C’est hors de l’ordinaire. »

Dans les bleuetières, il faudra donc se tourner vers d’autres insectes pollinisateurs et croiser les doigts pour que les espèces indigènes viennent butiner les plants. Ces petits insectes peuvent se déplacer jusqu’à quatre kilomètres de leur ruche.

Les producteurs de bleuets espèrent connaître une meilleure saison que l’an dernier, alors que le gel printanier avait détruit beaucoup de fleurs sur les plants. « Pour le moment, les indicateurs sont bons. Il y a eu beaucoup de neige et elle n’a pas fondu trop rapidement », commente M. Gaudreault.

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2022-05-14T07:00:00.0000000Z

2022-05-14T07:00:00.0000000Z

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